Aller au contenu principal

Enseigner l’élevage

Les lycéens sont une majorité à souhaiter conserver l’élevage même si beaucoup demandent une évolution des pratiques. Les mentalités évoluent avec une image pas toujours positive d’où l’importance d’outiller l’enseignement.

Le groupe « Enseigner l’élevage » a sondé une quarantaine de classes de première et de terminale de filières générales dans toute la France soit 1 087 élèves en 2018. © M.-A. Carré
Le groupe « Enseigner l’élevage » a sondé une quarantaine de classes de première et de terminale de filières générales dans toute la France soit 1 087 élèves en 2018.
© M.-A. Carré

L’éducation du jeune public sur les pratiques de production agricole est essentielle face à la méconnaissance, de nombre de citoyens, de l’élevage et de la façon dont sont produits les aliments qu’ils consomment au quotidien. Les lycéens, jeunes citoyens et futurs consommateurs, ont représenté la population cible d’un sondage sur leur perception de l’élevage, leurs connaissances et le rôle de l’enseignement dans ce domaine. Le groupe « Enseigner l’élevage » a ainsi sondé une quarantaine de classes de première et de terminale de filières générales dans toute la France soit 1 087 élèves en 2018.

Une majorité consomme des produits animaux

La majorité des lycéens reste consommateurs de viande avec une large préférence pour celle bovine (92 % des jeunes en consomment volontiers), suivie de la volaille (90 %) et du porc (81 %). Le goût, le fait de n’en avoir jamais mangé, les convictions personnelles (équitation, environnement et santé, conditions d’élevage, végétarisme…) représentent les principales raisons évoquées à la non-consommation de certaines viandes. Le nombre de végétariens a été évalué à 4 % et le nombre de végétaliens (personne ne consommant aucun produit alimentaire d’origine animale) à 0,37 %. Diverses études concordent pour dire que « le jeune public et notamment les filles et les lycéens habitant en zone urbaine ou périurbaine sont plus susceptibles de modifier leur alimentation vers un régime moins carné », soulignent les auteurs de l’étude. On note également une évolution des mentalités. À savoir, un développement du flexitarisme (personne cherchant à réduire sa consommation de viande pour manger moins mais mieux). D’ailleurs, de plus en plus d’élèves pensent qu’un repas sans viande, ni poisson, ni œuf est un vrai repas (56 % en 2018, contre 40 % en 2014).

Cette enquête révèle d’autre part une connaissance des lycéens sur l’élevage très faible. Pour la majorité, les vaches consomment de l’herbe, des céréales et des farines animales ! Les journaux télévisés, l’entourage et l’enseignement représentent leurs principales sources d’informations.

Le bien-être animal, première préoccupation des jeunes

Pour la grande majorité des sondés, l’agriculture joue un rôle indiscuté de fourniture alimentaire, génère des emplois et permet à la France de gagner de l’argent. « Par contre, ils ont une image globalement négative pour les sujets touchant au bien-être animal et à l’environnement », et ce, d’autant plus pour les lycéens de zones urbanisées ou périurbaines. Un tiers des élèves pensent que les éleveurs ne prennent pas soin de leurs animaux. Les vaches allaitantes sont, selon eux, une des espèces avec les plus mauvaises conditions de vie, en cause les conditions d’abattage. « Ils ont une image parfois particulièrement sauvage du fonctionnement d’un abattoir, certainement en raison des vidéos circulant sur le web. » Par contre, les lycéens ne font pas ce lien avec les vaches laitières. En effet pour eux, « un animal élevé pour être mangé » ne bénéficie pas de conditions de vie correcte.
Côté environnement, « la moitié des lycéens pensent que l’élevage a un effet négatif sur l’eau, le réchauffement climatique et l’air. Les lycéens ayant affirmé avoir parlé d’élevage en classe avaient deux fois plus tendance à dire qu’il y avait un impact négatif sur le paysage et la biodiversité ».
À la question, faut-il conserver l’élevage, les lycéens répondent majoritairement qu’ils souhaitent le maintenir en France (81 %). Cependant, le nombre de « non » a significativement augmenté par rapport à une enquête similaire conduite en 2014 (11 % en 2018 contre 2 % en 2014). Les filles souhaitent davantage l’arrêt de l’élevage que les garçons (16 contre 6 %) pour des raisons de bien-être animal et d’environnement.
Nourrir la population et maintenir des emplois sont deux arguments qui plaident en faveur de l’élevage avec toutefois des évolutions des conditions d’élevage.

Un groupe pour accompagner l’enseignement

Le groupe de travail « Enseigner l’élevage » du GIS Avenir élevages a pour objectif de proposer aux enseignants un soutien pour aborder la thématique de l’élevage en classe. Constitué d’une dizaine de membres issus de l’enseignement supérieur agronomique, de l’enseignement général, de la recherche agronomique, des instituts techniques et des interprofessions des filières d’élevage, il accompagne les enseignants en leur mettant à disposition des ressources pédagogiques et des informations.

Les plus lus

Camion d'abattoir mobile du Boeuf ethique
L’abattoir mobile du Bœuf éthique vendu aux enchères 152 000 euros

Plus d’un an après la liquidation du Bœuf Ethique, premier outil d’abattage mobile en France, son matériel a été mis en vente…

parage fonctionnel des pieds bovins
Boiteries : « Je me suis formé au parage fonctionnel »

Guillaume Sansoit, éleveur de charolaises dans la Nièvre, a suivi avec un de ses salariés une journée de formation sur le…

L’implantation de la cage est à raisonner pour qu’un homme seul puisse y amener ses bovins en sécurité.
Boiteries : choisir une cage de parage adaptée aux vaches allaitantes

La cage de parage devient un équipement incontournable pour les exploitations touchées par la dermatite digitale. Veillez à…

Les prix d'honneur ont été difficiles à départager au concours de Varennes-sur-Allier (Allier), tenu les 15, 16 et 17 mars en race charolaise. « Une série d'une vingtaine de génisses, aux conformation et qualité de viande hors-normes, s'est particulièrement démarquée. Le lot était très homogène, avec des volumes de carcasse qui dépassaient les 650 kg », rapporte Olivier Chaveroche, responsable au concours.
Bovins de boucherie : les concours de Pâques enregistrent de belles ventes

Après une édition 2023 en demi-teinte, les organisateurs des traditionnels concours de Pâques tirent un bilan plutôt positif…

prairie en Gironde
Prairies : la mise à l’herbe encore attendue sur une grande moitié Nord de la France

Les éleveurs devront encore s’armer de « patience » et faire preuve de « réactivité » pour assurer la mise…

jeunes bovins charolais boiteries morbihan bretagne
Boiteries : « Nous avons dû jouer sur plusieurs fronts pour lutter contre panaris, Mortellaro et fourbure »

Gwendal Marchand a résolu une bonne partie des problèmes de boiteries sur son exploitation grâce à un audit approfondi avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande