Filière tabac
Une récolte généreuse
Les producteurs du secteur de Thuret ont rassemblé leur récolte avant de la charger dans les poids lourds en partance pour l’usine de Sarlat en Dordogne.
Les balles de tabac sont débarquées des remorques, placées sur un tapis roulant et expertisées avant d'être achetées. Nous sommes jeudi 25 février, devant l'ancienne gare de Thuret en Limagne.
Depuis trois semaines, les 140 tabaculteurs du secteur de Thuret collectent dans l'ancienne gare de Thuret leurs balles de feuilles de tabac séchées, avant de les livrer à l'unique usine en France de première transformation de tabac à Sarlat en Dordogne. Une étape indispensable pour apprécier la qualité du tabac, noté de la lettre A à E et verser un acompte aux tabaculteurs avant la fixation du prix définitif. Dans quelques heures, tout sera terminé, c'est le dernier jour de départ de la récolte.
Quarante tonnes de tabac ont transité chaque jour dans l'ancienne gare. Quel visage a la récolte cette année ? Le président du syndicat des producteurs de tabac d'Auvergne et du Bourbonnais, Jean-Louis Duron, est catégorique : « C'est une bonne récole à la fois en terme de qualité et de qualité. »
Les représentants du syndicat souhaitent d'abord faire passer un message d'optimisme : l'ensemble de la filière tabac est confortée par un marché qui reste soutenu. En France la production de tabac correspond seulement à 30 % de la consommation intérieure selon les tabaculteurs. Pour les 140 cultivateurs du secteur de Thuret, originaire du Puy-de-Dôme et de l'Allier, le tabac représente entre 30 et 40% en moyenne du chiffre d'affaires. Tous sont adhérents à la coopérative Périgord tabac.
Mais la filière a besoin de soutien, d'autant que le bilan de santé de la Pac n'a pas été favorable à la filière. Les tabaculteurs demandent 48 millions d'euros, l'équivalent de deux centimes par paquet de cigarette. Et un prix de 4,5 euros le kilo. A titre de comparaison, le marché du tabac génère treize milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, essentiellement composé de taxes. «C'est important de maintenir la production dans la région : le tabac est une production complémentaire à celle de céréales » indique Hervé Rougier, vice président du syndicat. Il permet surtout à de nombreux d'agriculteurs de se maintenir à flot. La production de tabac menacée, c'est l'avenir même des exploitations qui serait en danger.