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Abricot : un plan qualité pour redresser la filière

L’AOP Pêches et abricots de France mise sur l’amélioration de la qualité de l’abricot français pour développer la consommation et se démarquer de la concurrence.

Une meilleure évaluation de la qualité de l'abricot constitue l'un des points cruciaux du plan qualité de l'AOP Pêches et abricots de France. © RFL
Une meilleure évaluation de la qualité de l'abricot constitue l'un des points cruciaux du plan qualité de l'AOP Pêches et abricots de France.
© RFL

Une stratégie « qualité » pour défendre l’abricot français. Face à un marché difficile, avec une qualité d’offre très hétérogène, la filière abricot française via l’AOP Pêches et abricots de France a réagi en lançant en 2018 son plan qualité. « Ce plan consiste à agir à la fois au niveau du verger (variétés, itinéraires techniques) et de la mise en marché », indique Marie-José Etienne, responsable qualité à l’AOP. Un premier diagnostic a été réalisé en 2018 auprès des entreprises de l’AOP et de quelques plateformes d’enseignes. L’un des points cruciaux du plan est de mieux mesurer la qualité gustative de l’abricot. « Certaines enseignes avaient déjà mis en place des dégustations d’abricot à réception, témoigne Marie-José Etienne. Nous avons estimé qu’il y avait également besoin de tests de dégustation en station. L’AOP et le CTIFL ont travaillé à la création d’un indicateur pour estimer cette qualité gustative, non pas sur un modèle « j’aime/je n’aime pas », mais basé sur l’appréciation objective de quatre critères : la jutosité, les arômes, le sucre et l’acidité. »

L’indicateur doit être prédictif de la qualité au stade consommateur

L’indicateur qualité gustative a été testé pour la première fois en 2019 auprès de 14 structures volontaires (huit stations de conditionnement, cinq plateformes de la distribution et un éditeur), après des sessions de formation à la dégustation organisées pour les responsables qualité et les agréeurs au laboratoire d’analyse sensorielle du centre CTIFL de Balandran. « Nous dressons un bilan très positif de cette première année d’expérimentation, poursuit Marie-José Etienne. Les entreprises qui ont participé ont été très satisfaites. Elles ont souligné que le dispositif a permis de (re) sensibiliser à la qualité gustative de l’abricot et à la maturité ». Après avoir vérifié la faisabilité du dispositif, l’expérimentation sera poursuivie en 2020. Pour l’instant, 16 stations ont émis le souhait de participer. Un travail avec les stations d’expérimentation Sudexpé, Sica Centrex (Occitanie) et Sefra (Auvergne-Rhône-Alpes) est mis en place cette année afin de comparer la valeur de l’indicateur à réception des fruits en station et celle au stade consommation. « L’indicateur doit être prédictif de la qualité au stade du consommateur, explique Marie-José Etienne. On espère ainsi le rendre plus pertinent et qu’il puisse être valorisé dès l’an prochain auprès de la distribution. » Les résultats obtenus avec l’indicateur qualité ont également été comparés avec le classement des variétés réalisé par l’AOP : une concordance a été constatée, ce qui conforte la performance de l’indicateur.

Le stade de récolte, un paramètre primordial

Un paramètre essentiel déterminant la qualité gustative du fruit est le stade de cueillette du fruit. Le principal critère utilisé reste l’évaluation de la couleur de fond du fruit. Mais l’arrivée de nouvelles variétés, rouges ou blanches, pose la question de la recherche de nouveaux critères. Le test de la cavité nucléaire, ou wring test, évalué notamment par la station Sudexpé, consiste à vérifier la présence d’une cavité nucléaire sur le fruit en « vrillant » les oreillons après avoir réalisé une incision le long de la suture. « Il semble acquis que lorsque cette cavité est présente, le fruit évoluera favorablement après récolte, alors qu’une cueillette avant la formation de cette cavité générerait des fruits de moindres qualités organoleptiques », indique le compte-rendu d’essai 2016 du test, réalisé par Sudexpé.

Une autre piste en cours est l’utilisation d’instruments portatifs de spectroscopie proche infrarouge (Spir) ou imagerie hyperspectrale, afin d’évaluer facilement la maturité des fruits au verger, comme ce qui est réalisé dans la filière Prune d’Ente . Le projet Aspir (2019-2022), porté par la Fédération des fruits et légumes d’Occitanie et ses partenaires Sudexpé, le CTIFL et l’Inrae Paca, vise à évaluer trois équipements portatifs disponibles sur le marché. L’étalonnage et la construction de bases de données permettront ensuite un transfert de l’outil aux producteurs et aux organisations de producteurs. Celui-ci constituera un outil d’aide à la décision pour les producteurs pour déclencher la récolte en fonction du client et du parcours de commercialisation. Les trois instruments portables testés durant le projet sont F-750 (Felix Instruments), MicroNIR (Viavi Solutions) et AqiT Sensor (Carbon Bee).

La HVE, un outil pour se démarquer

L’AOP Pêches et abricots pousse les exploitations à être certifiées HVE, une démarche de plus en plus privilégiée par la distribution, de même pour la démarche Vergers écoresponsables. « L’objectif est d’avoir 50 % des exploitations disposant de vergers agréés Vergers écoresponsables certifiés en 2022, indique Marie-José Etienne. Fin décembre 2019, presque 30 % des surfaces d’abricots de l’AOP étaient dans des exploitations certifiées HVE ».

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