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Objectif réduction de phytos au domaine viticole Tariquet

Déminéralisation de l’eau, pulvérisateurs à panneaux récupérateurs ou encore détection des taches de mildiou par caméra sont autant de leviers actionnés par le domaine Gersois pour limiter les doses de phytos.

Six tracteurs du domaine de Tariquet sont équipés de caméras Chouette, de terminaux Isobus et de consoles Trimble pour limiter les doses de phytos.
Six tracteurs du domaine Tariquet sont équipés de caméras Chouette, de terminaux Isobus et de consoles Trimble pour limiter les doses de phytos.
© C. de Nadaillac

Le domaine Tariquet, à Eauze dans le Gers, impressionne par son gigantisme, par son organisation et par l’optimisation des différents postes. À commencer par celui des traitements. Armin Grassa, directeur technique et copropriétaire de l’entreprise familiale avec son frère Rémy, a en effet pour objectif de limiter les quantités de produits phytosanitaires employées et de passer sur des molécules plus vertes. Pour ce faire, le vigneron combine différentes techniques et expérimentations.

« Nous n’utilisons que des produits sans CMR et du biocontrôle », débute-t-il. Parallèlement à cela, l’exploitation a déjà réduit drastiquement ses intrants grâce, d’une part, à la déminéralisation de l’eau employée pour réaliser les bouillies, et à l’emploi de pulvérisateurs à panneaux récupérateurs d’autre part. Le premier procédé, mis en place il y a plus de vingt ans, a permis d’économiser un tiers de bouillie. « Nous employons des résines de déminéralisation, témoigne Armin Grassa. Puis nous corrigeons le pH avec ajout d’acide selon les normes préconisées par les fournisseurs, afin d’obtenir le pH optimal pour les traitements. »

Le directeur technique souhaite aller plus loin sur cette thématique de la ressource en eau : pour l’instant, le domaine utilise l’eau du réseau. Mais à l’avenir, il souhaiterait réemployer deux fois celle en sortie de station d’épuration, qui est pour le moment relâchée dans la nature. Il faudra pour cela attendre le changement de station, l’actuelle relarguant des eaux un peu trop chargées.

 

 
Les panneaux récupérateurs – le domaine est équipé de 45 Drift Recovery de Friuli – permettent une économie globale de 40 à 45 % d’intrants sur la campagne.
Les panneaux récupérateurs – le domaine est équipé de 45 Drift Recovery de Friuli – permettent une économie globale de 40 à 45 % d’intrants sur la campagne. © C. de Nadaillac

 

Les panneaux récupérateurs – le domaine est équipé de 45 Drift Recovery de Friuli – entraînent quant à eux une économie globale de 40 à 45 % d’intrants sur la campagne.

Créer un algorithme indiquant à quelle dose traiter quelle zone

Afin d’aller plus loin dans la réduction des doses, le domaine se penche sur le Smart Farming. À savoir, la modulation des doses au sein même de chaque parcelle. Avec deux objectifs : trouver la dose qui évite à la maladie d’entrer (genre d’homéopathie), et pouvoir surdoser sur les zones les plus à risque (entassement de végétation, présence du pathogène). Pour cela, le domaine teste actuellement la détection du mildiou par le biais des caméras de l'entreprise Chouette, installées sur six tracteurs. Ces dernières prennent des photos RGB en haute résolution de tous les ceps, afin de détecter la moindre tache de maladie, le volume foliaire et la vigueur des pieds.

L’objectif est ensuite de corréler ces données aux informations météo, aux modèles de contamination des maladies et au niveau de risque accepté par le domaine. « Nous avons un doctorant qui va mettre au point un algorithme prenant en compte tous ces paramètres », dévoile le directeur technique.

Parallèlement à cela, Armin Grassa a doté ces six tracteurs, depuis deux ans déjà, d’un terminal Isobus, connecté à une console Trimble et à des vannes trois voies sur les pulvérisateurs. « Ainsi, nous pouvons moduler finement le débit et la pression au sein de la parcelle, poursuit Armin Grassa. Cela fonctionne très bien. » Ne manque plus que l’algorithme pour gérer cela le plus finement possible, avec à la clé, une économie espérée de 20 à 30 % de bouillie.

Des vignes plus vertes avec les produits Bioboon

Le domaine travaille également sur les produits alternatifs à base de plantes avec l’entreprise Bioboon. L’objectif, ici, est de s’exonérer au maximum des molécules de synthèse et du cuivre. Ces fertilisants foliaires, à base d’écorces d’orange, de macérations de plantes, etc., visent à activer le système immunitaire de la vigne. « Certains ont même un côté curatif sur les champignons », assure le directeur technique.

De même, lorsqu’ils tombent au sol, ces produits en stimuleraient la biodiversité. Depuis deux ans, deux hectares sont traités uniquement avec les produits Bioboon, cinq autres hectares étant dédiés à des associations entre les produits Bioboon et du cuivre, afin d’essayer de diminuer les doses de cuivre. « Nous n’avons pas encore de résultats car l’année dernière a été compliquée avec le gel, regrette le directeur technique. Mais on peut déjà observer que sur les zones Bioboon, la vigne est beaucoup plus verte, plus vigoureuse et laisse moins entrer la maladie. » De belles avancées en perspective…

Plantation : il fallait y penser !

*Le domaine n’installe pas de marquants ou de tuteurs à côté des plants, mais des filets. « Cela revient moins cher que des marquants », note Armin Grassa.

*Les rangs font 400 mètres de long, ce qui correspond à la distance nécessaire pour remplir les bennes de la machine à vendanger. Une longueur qui limite également drastiquement les manœuvres et permet un gain de temps de 30 %.

repères

Domaine Tariquet

Surface 1 125 hectares

Dénomination IGP côtes-de-gascogne, armagnac

Production 9 millions de cols

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