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Près de 9% de la population mondiale souffre de malnutrition

Lundi 13 juillet a été publié le rapport 2020 des Nations Unies sur l’État de l’Insécurité Alimentaire dans le Monde (SOFI). Ce nouveau bilan met en lumière la hausse constante du nombre de personnes souffrant de la faim, la malnutrition et le système alimentaire industriel actuel.

Pirogue
Pour la FAO, le système industriel mondialisé s’oppose à la souveraineté alimentaire, au droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables.
© FAO

Pour la cinquième année consécutive, la course contre la faim continue. 690 millions d’individus sont sous-alimentés, soit près de 9% de la population mondiale et 60 millions de personnes supplémentaires en cinq ans.

Résultats des modèles agricoles mondiales

Ces chiffres sont le résultat des modèles agricoles plébiscités au Nord comme au Sud depuis plus de soixante ans. La conséquence : une course au moins-disant social, économique et environnemental impacte drastiquement la sécurité alimentaire mondiale. A ce jour, la production mondiale permet de nourrir suffisamment 9 milliards d’habitants. Mais, l’alimentation est de moins en moins diversifiée, de moins en moins saine et de moins en moins accessible aux plus démunis. C’est le système industriel mondialisé, promu à grand renfort de soutiens financiers, qui a été construit. Ce système s’oppose à la souveraineté alimentaire : au droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires.

Incapables de subvenir à leurs besoins économiques, les producteurs et travailleurs alimentaires représentent 50% des personnes souffrant de la faim. Ce phénomène n’est donc pas dû à un manque de production mondiale mais à une mauvaise répartition des richesses produites.

Un autre constat, 3 milliards d’individus, soit près de la moitié de la population du globe, n’ont pas les moyens financiers pour accéder à des régimes alimentaires sains et sont donc à risque de malnutrition. Ainsi, à l’échelle européenne, plus de 10% de la population la plus modeste souffre d’insécurité alimentaire.

L’insécurité alimentaire risque de s’empirer avec la crise Covid-19

La pandémie Covid-19 entraine une crise alimentaire majeure et pourrait faire basculer 132 millions personnes supplémentaires dans la faim en 2020. La crise sanitaire accentue les inégalités structurelles du système alimentaire mondialisé. Ce sont donc les personnes les plus pauvres, les plus dans le besoin et les plus vulnérables qui seront en première ligne. Elles ne pourront faire face à l’augmentation des prix alimentaires. La communauté internationale se fixe l’objectif d’éliminer la faim dans le monde d’ici 2030, ce qui semble compromis. En effet, si la hausse d’individus sous-alimentés se maintient, ce seront 840 millions de personnes qui souffriront de la faim dans dix ans.

La France a son rôle à jouer

Officiellement, la France prône des solutions (agroécologie, agriculture familiale) permettant de repenser nos systèmes alimentaires pour mieux lutter contre la faim. « Officieusement, alors qu’il est en mesure d’impulser une dynamique internationale sur le sujet, le gouvernement reste abonné absent, notamment au Comité de la Sécurité Alimentaire Mondiale (CSA). La lutte contre la faim, qui a longtemps été l’une des priorités politiques de la France, semble avoir disparu au profit de la satisfaction des intérêts économiques de nos multinationales », selon le nouveau rapport SOFI 2020.

La France a donc son rôle à jouer pour lutter contre la faim dans le monde. Les Nations Unies suggèrent de donner prioritairement un mandat au Comité de la Sécurité Alimentaire Mondiale (CSA) pour répondre à la crise alimentaire internationale. La deuxième priorité est de faire évoluer le futur sommet 2021 des Nations Unies sur les systèmes alimentaires. Ce sommet se donne l’ambition de transformer durablement nos systèmes alimentaires. Mais, cet échange est actuellement accaparé par les intérêts privés des multinationales de l’agro-alimentaire et exclut les organisations de producteurs et la société civile du Sud des négociations à venir. Or pour lutter contre la faim, il faudrait écouter les premiers concernés.

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