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Pomme de terre : quelle demande mondiale pour les frites européennes ?

Les projets industriels fleurissent en France pour transformer des pommes de terre en frites surgelées. Si la demande mondiale va continuer de croître dans les prochaines années, reste à savoir dans quelle proportion et avec quelle part de marché pour les entreprises européennes, car des outils industriels se créent dans les nouveaux bassins de consommation.

<em class="placeholder">Chaine de fabrication de frites industrielles surgelées</em>
Après plusieurs années de stagnation, le territoire français connaît un fort développement de la transformation de pommes de terre, notamment sous l'impulsion d'industriels belges.
© Jean-Luc - stock.adobe.com

La hausse des surfaces françaises de pommes de terre est principalement tirée par l’industrie de la transformation

De projets belges de nouvelles usines de transformation de pommes de terre en France

Les nouveaux projets fleurissent sur le territoire, la plupart portés par des industriels belges en mal de surfaces et de main-d’œuvre. Pour l’heure, seule la nouvelle usine de Clarebout fonctionne depuis l’an dernier. Située dans la zone portuaire de Dunkerque, elle dispose d’une capacité de 500 000 tonnes (t). Le belge Ecofrost s’installe, lui, à Péronne, dans la Somme, avec un début d’activité prévu en janvier 2026 (200 000 t). Autre projet belge dans le Nord, Agristo prévoit d’installer un site de production sur l’ancien site sucrier Tereos d’Escaudœuvres (300 000 t). La mise en route est prévue pour 2027. Dans la Marne, la société française Parmentine, spécialisée dans le marché du frais, porte un projet d’usine de frites surgelées sur son site de Fère-Champenoise, également pour 2027. Sans investir dans une nouvelle usine, le géant canadien McCain a annoncé l’augmentation de la capacité de ses trois sites dans le Pas-de-Calais et la Marne.

Quelles perspectives sur la demande mondiale de pommes de terre transformées ?

Les transformateurs de pommes de terre ont-ils les yeux plus gros que le ventre ? Ces projets industriels visent notamment à répondre à la demande mondiale de frites surgelées, qui ne cesse de croître depuis plusieurs années dans des zones comme la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Arabie saoudite ou encore l’Asie du Sud-Est. Si la hausse de la demande devrait se poursuivre, reste à savoir dans quelle proportion. D’après une étude réalisée par le cabinet Ceresco en 2024, elle pourrait se chiffrer à 40 Mt supplémentaires en 2030 (principalement sous forme transformée). Mais ce chiffre reste conditionné à l’évolution des habitudes de consommation et à la situation économique. Le scénario bas table sur une augmentation de 15 Mt.

De capacités industrielles qui progressent dans les nouveaux bassins de consommation

Autre inconnue : à quel point cela va-t-il profiter aux industriels européens ? « Des usines sont en construction en Arabie saoudite ou au Brésil, pointe Bertrand Ouillon, délégué général du GIPT (1). La Chine et l’Inde développent aussi leurs propres outils de transformation. Ces deux pays commencent même à exporter de petits volumes. » La Belgique et les Pays-Bas ont exporté en 2024 près de 6 Mt de pommes de terre transformées contre 100 000 t pour la Chine et l’Inde. Mais l’export local en Asie du Sud-Est pourrait se développer dans les années à venir au détriment des Européens.

(1) Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre

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