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Plan Ecophyto 2030 : le chantier sur les alternatives aux produits phytosanitaires est lancé

Comme promis au dernier Salon de l’agriculture par Elisabeth Borne, le gouvernement vient de lancer des groupes de travail pour mieux anticiper le retrait de substances actives et développer solutions alternatives pour la protection des cultures.

Réunion au ministère de l'Agriculture pour le lancement du chantier de planification écologique sur les produits phytosanitaires.
© Ministère de l'Agriculture - compte twitter

Promis au Salon de l’Agriculture par Elisabeth Borne, le chantier de planification écologique sur les produits phytopharmaceutiques et l’adaptation des techniques de protection des cultures a été lancé le 2 mai par les ministres Marc Fesneau (agriculture), Sylvie Retailleau (enseignement supérieur et recherche), Christophe Béchu (transition écologique) et Agnès Firmin Le Bodo (Organisation territoriale et professions de santé).

L’objectif de ce chantier est « d’anticiper le retrait des substances actives les plus préoccupantes et de renforcer la mobilisation des acteurs concernés pour élargir la palette de solutions à mettre à la disposition des agriculteurs pour leur permettre de préserver un bon niveau de protection des cultures », selon un communiqué du gouvernement.

Pour rappel ce travail stratégique avait été annoncé par la Première ministre comme une réponse aux inquiétudes suscitées par les décisions récentes portant sur les néonicotinoïdes et le S-métolachlore.

 

Huit groupes de travail

Dans ce cadre, le ministère de l’Agriculture met en place des groupes de travail pour chacune des sept filières identifiées :

  • Grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux, betteraves à sucre, pommes de terre)
  • Fruits et légumes
  • Plantes à parfum aromatiques et médicinales
  • Vigne
  • Horticulture
  • Semences
  • Cultures ultramarines


Sept groupes de travail auxquels s’ajoute un groupe sur les cultures biologiques.

 

Leur plan de travail

Pilotés par la DGAL, ces groupes de travail permettront de recenser les problèmes existants à court, moyen et long termes, selon le communiqué.

« Il s’agit dans un premier temps de partager collectivement avec les filières le calendrier européen de retrait des substances actives, de cibler les usages les plus menacés, d’identifier l’éventail des alternatives disponibles et dont l’efficacité est reconnue, d’analyser leur degré de maturité, de les déployer et pour certaines d’entre elles d’intensifier les actions de recherche et d’innovation, notamment dans le cadre de France 2030 », précise le gouvernement.

 

Quels membres ?

Ces groupes de travail associeront les instituts techniques et les interprofessions concernées, des spécialistes de l’Anses et de l’Inrae, et des experts de la DGAL. Le Conseil général de l’alimentation, l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) apportera son expertise aux groupes de travail.

 

Quel calendrier ?

Ce chantier constituera la première composante du plan Ecophyto 2030, qui devrait être finalisé pour la rentrée 2023.

 

Un appel à projets sur les alternatives aux herbicides

En parallèle de ce chantier, le gouvernement annonce le lancement d’un appel à projets d’un montant de 6,25 millions d’euros dans le cadre du Plan Ecophyto II+.

Géré par l’Office français de la biodiversité (OFB) il vise en priorité des projets proposant le développement d’alternatives non chimiques à l’utilisation d’herbicides en lien avec les priorités identifiées par les filières.

Les dossiers de candidatures sont à déposer avant le 31 août 2023. Un webinaire de lancement se tiendra en visioconférence le 6 juin 2023 sur les modalités de dépôt du dossier complet.

La liste des projets retenus à cet appel sera rendue publique sur les sites internet de l’OFB et des ministères copilotes du plan Ecophyto II+ en novembre 2023.


« Une approche pragmatique et concertée »

Commentant le lancement du chantier de planification écologique, Marc Fesneau ministre de l’Agriculture, écrit sur twitter : « une approche pragmatique et concertée est nécessaire pour les défis à court, moyen et long terme. La stratégie doit être globale et progressive pour identifier les cultures concernées et les productions affectées, pour anticiper en amont les travaux de recherche afin de disposer d’alternatives efficaces et donner ainsi aux producteurs de la visibilité et des perspectives. C'est la trajectoire européenne et française, car nous vivons dans un marché commun, et nous devons donc l’aborder sans surtransposition, pour éviter les distorsions de concurrence ».

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