Aller au contenu principal

Néonicotinoïdes : les mécanismes de résistance des pucerons révélés par une étude

Une récente étude, menée par une unité de l’Anses sous contrat avec l’Inrae, révèle le fonctionnement des mécanismes de résistance aux néonicotinoïdes chez un ravageur, le puceron vert du pêcher.

Image d'un puceron vert du pêcher sur une feuille, observé au microscope.
Le puceron vert du pêcher, de son nom scientifique Myzus persicae, a pour hôte primaire les plantes à fleurs de genre Prunus comme le pêcher. Mais il peut ensuite parasiter de nombreuses autres cultures, en particulier en arboriculture et en maraîchage.
© Fredon

Une action synergique des deux mécanismes de résistance aux pesticides du puceron

Des scientifiques d’une unité de l’Anses, sous contrat avec l’Inrae, ont décelé le fonctionnement des mécanismes de résistance aux néonicotinoïdes chez le puceron vert du pêcher, ravageur en arboriculture et en maraîchage. L’étude, publiée en juillet 2024 dans la revue Pest Management Science, révèle une action synergique des deux mécanismes de résistance aux pesticides connus chez les pucerons. Le néonicotinoïde utilisé dans l’étude est le thiaclopride, interdit à l’utilisation en France depuis 2018

Lire aussi : Thiaclopride : la France annonce suspendre les importations de fruits et légumes traités à l'insecticide

Dans un communiqué, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) se réjouit d’une « connaissance capitale pour adapter les stratégies de lutte ». La scientifique et première autrice de l’étude Claire Mottetse montre toutefois plus mesurée « l’interaction entre les deux mécanismes semble trop complexe pour que l’on puisse en tirer une application immédiate », déclare-t-elle.

Lire aussi : L'actu phyto : trois dérogations contre les pucerons sur cultures fruitières

Quels sont les deux mécanismes de résistance aux pesticides chez le puceron ?

Chez le puceron, deux mécanismes de résistance aux pesticides sont déjà connus

D’un côté, la résistance de cible permet à l’insecte de résister à un insecticide précis, grâce à une mutation génétique sur le récepteur de l’insecticide. Chez les insectes mutants, le récepteur n’a plus la même configuration, ce qui empêche l’insecticide de s’y fixer et de faire son effet

De l’autre côté, la résistance métabolique est moins spécifique à un insecticide. Dans ce cas, les insectes surproduisent des enzymes de détoxification, ce qui leur permet de suffisamment dégrader l’insecticide et donc d’être protégé contre. « La production de ces enzymes dépend de la présence et de l’expression de plusieurs gènes », explique l’Anses

Lire aussi : Arboriculture : des pistes pour lutter contre les pucerons

Une “super résistance” du puceron grâce aux deux mécanismes combinés

Dans l’étude, les chercheurs de l’Anses et de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) ont testé la résistance au thiaclopride de différentes populations de pucerons. Certaines populations possédaient soit aucun mécanisme de résistance, soit un seul mécanisme, soit les deux mécanismes en même temps. La comparaison des résultats des tests ont permis d’évaluer la contribution relative de chaque mécanisme à la résistance. Et ils ont démontré que les deux mécanismes de résistance ont un fonctionnement synergique. C’est-à-dire que les mécanismes, lorsqu’ils fonctionnent ensemble, procurent aux pucerons une résistance plus importante que lorsqu’ils fonctionnent seuls.

Lire aussi : Scarabée japonais : pourquoi le ravageur menace l’agriculture française ?

Le puceron vert du pêcher, de son nom scientifique Myzus persicae, a pour hôte primaire les plantes à fleurs de genre Prunus comme le pêcher. Mais il peut ensuite parasiter de nombreuses autres cultures, en particulier en arboriculture et en maraîchage

Les plus lus

Cartes des zones réglementées et vaccinales liées à la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) en France au 13 décembre 2025.
Dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) : un premier cas confirmé dans l’Aude

Un premier cas a été confirmé le 14 décembre dans l'Aude. Dans onze départements, 113 foyers dans 77 élevages ont été détectés…

Paysage agricole en Bretagne
Foncier agricole : le préfet n’est pas obligé de s’opposer à l’« agrandissement excessif » d’une exploitation agricole

Le préfet dispose toujours d’une simple faculté et non d’une obligation de refuser la délivrance d’une autorisation d’…

 Cartes des foyers de FCO3 et FCO8 au 12 décembre 2025.
Les cas de FCO 3 et 8 progressent moins vite sur le territoire

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture en date du 11 décembre, 7076 foyers de FCO de sérotype 3 et 3229…

Lombric dans un prélèvement de sol à la bêche dans une parcelle.
Santé des sols : que va changer la nouvelle directive adoptée par l’UE pour les agriculteurs ?

La directive européenne sur la surveillance des sols, adoptée par le Conseil de l’UE puis par les eurodéputés en octobre, a…

Assemblée nationale
PLF 2026 - Crédits d’impôts bio, haie, HVE, allégements fiscaux : quelles mesures agricoles adoptées par les députés ?

En première lecture, les députés ont adopté les 13 et 14 novembre derniers plusieurs amendements dans le cadre de la partie…

Bateau maritime dans le port de Saint Nazaire contenant des importations de soja du Brésil.
Pesticides : la réciprocité des normes entre produits agricoles européens et importés va être étudiée par Bruxelles

La Commission européenne a annoncé le 25 novembre démarrer une étude d’impact sur les pesticides dangereux entrants dans l’UE…

Publicité