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Néonicotinoïdes : « Beaucoup de producteurs nous disent qu’ils ne vont pas semer de betteraves »

Après l’interdiction brutale des néonicotinoïdes pour l’enrobage des semences de betteraves, la filière accuse le coup. Réaction d’Alexandre Pelé, président de la CGB Centre-Val de Loire.

Alexandre Pelé, président de la CGB Centre-Val de Loire, rappelle que 2 000 producteurs cultivent la betterave dans sa région et dans le Bassin parisien.
Alexandre Pelé, président de la CGB Centre-Val de Loire, rappelle que 2 000 producteurs cultivent la betterave dans sa région et dans le Bassin parisien.
© G. Omnès

« En tant qu’exploitant agricole, je suis marqué par la brutalité de cette décision d’interdire les néonicotinoïdes. À moins de deux mois des semis de betteraves, on se retrouve dans la panade. Nous sommes orphelins de solutions, comme en 2020. Même si je fais partie du comité scientifique et de suivi du PNRI (plan national de recherche et innovation, ndlr), on ne s’attendait pas du tout à ça. Nous pensions obtenir une nouvelle dérogation, le temps que la phase d’expérimentation se poursuive. Un plan de recherche sur trois ans, c’est déjà très court en agriculture.

L’arrêt de la CJUE, qui fait suite à une action lancée en 2021 en Belgique par deux associations et un apiculteur, tombe au mauvais moment. 50 % des planteurs ont réservé les semences enrobées, on était bien avancés. On utilise ce produit à 97 % sur notre secteur. Il faut dire qu’en 2020, nous avons été la région la plus impactée. Or, en Centre-Val de Loire et dans le Bassin parisien, on dénombre 2 000 producteurs de betteraves, et 50 000 hectares consacrés à cette culture. C’est tout une filière qui est impactée : l’industrie du sucre, les pulpes pour les éleveurs… Les réservoirs viraux dans les porte-graines font que nous sommes inquiets.

Beaucoup de producteurs nous disent que dans ces conditions, ils ne vont pas semer des betteraves. À ce jour, on ne peut pas prédire le niveau de risque de jaunisse. Les NNI en enrobage de semences faisaient figure d’assurance face à cette maladie. Il faut que l’État couvre ce risque, et que ce soit fait rapidement. En 2020, les indemnités étaient plafonnées par les minimis, la franchise était de 35 %. En cas d’infestation moyenne, les insecticides pourront prendre le relais. La période sensible se situe en début de végétation. »

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