«Nos mises en place de veaux sont à la baisse»
LM : Les prix du veau à la production s’effondrent. Y a-t-il un retournement de la conjoncture ?
M. B. : Après trois années favorables aux éleveurs, le rapport entre l’offre et la demande est en train de s’inverser. Les mises en place ont fortement augmenté. Elles sont actuellement estimées en hausse de 6 à 7 % par rapport à 2004. Beaucoup de veaux vont encore sortir dans les cinq mois à venir. Or, la consommation a perdu 5 % l’an dernier. Le marché est assez déprimé. Février est un cap difficile à passer, avec les vacances scolaires. En huit semaines, le prix à la production a chuté d’un euro par kilo. Le frison était à 5,50 euros fin 2004, contre 4,50 euros en ce moment.
LM : Comment adaptez-vous votre stratégie ?
M. B. : Il y a six mois, nous avons décidé de stopper notre développement. Mamellor a connu une importante croissance ces dernières années. Sa production a pratiquement doublé en 10 ans, pour atteindre 100 000 veaux par an. L’ensemble formé avec Denkavit France, qui appartient au même groupe hollandais, pèse plus de 15 % de parts de marché sur le plan national. L’heure est venue de consolider nos positions. Quand des éleveurs demandent une augmentation de leur production, nous leur disons de rappeler dans un ou deux ans. L’entreprise réduit ses mises en place. Nos sorties de juillet-août baisseront de 15 à 20 %. C’est une tendance générale. Nous attendons de voir comment le marché évolue, en espérant une relance de la consommation. Le principal problème vient du prix trop élevé de la viande de veau.
LM : La consolidation est-elle synonyme de nouveaux investissements ?
M. B. : Les élevages sont maintenant aux normes. Mais, il est toujours possible de changer des détails, en matière d’isolation, de ventilation. C’est pourquoi un plan Bâti 2005 a été lancé. Il représente un investissement de 400 000 à 500 000 euros pour les 250 exploitations de Mamellor. Le but est d’améliorer l’outil et donc la performance technique. Un autre volet concerne l’outil de production d’aliment. Le site de Montreuil-Bellay sera modernisé afin de répondre aux nouvelles exigences de traçabilité. Les investissements concerneront aussi la chaîne d’ensachage et les capacités de stockage des matières premières.