Tensions et mesures
Quelque 10 000 agriculteurs ont répondu, le 7 novembre dernier, à l’appel à mobilisation nationale lancé par la FNSEA et les JA. Une journée de revendication, organisée à l’approche de la réunion entre les syndicats et le gouvernement sur le revenu agricole, qui devait se tenir ce mercredi 12 novembre. L’objet du mouvement ? Dénoncer la situation dans laquelle le monde agricole est plongé alors que les prix des matières premières ont fortement reculé. « L’engrais est deux fois plus cher qu’en 2007 quand le blé rapporte deux fois moins », résumait un producteur. Hausse des charges, sans révision des prix de vente de leurs produits, tension des relations avec les GMS, réduction du budget agricole, volatilité… prennent les producteurs en étau. La manifestation semble couronnée de succès : dès le 10 novembre, Michel Barnier annonçait un plan d’urgence national. Une série de « réponses concrètes et rapides aux difficultés actuelles par des allègements de charges financières et sociales », notamment, indiquait un communiqué du ministère. Mais au-delà de ces considérations de trésorerie, qui pourraient apporter, espérons-le, le « bol d’air » attendu par la profession, les producteurs, comme l’ensemble des opérateurs de l’aval, demandent aux autorités de repenser les outils de régulation des marchés. Ils aspirent, et c’est légitime, à davantage de visibilité ! Bruxelles entend trouver un accord sur le bilan de santé de la Pac le 19 novembre. Souhaitons que Michel Barnier parvienne à profiter de la présidence française de l’UE pour transformer ces vives attentes en mesures.