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Coopération
Fonds propres d’InVivo en hausse, l’activité trading grains reste négative

La vente de Neovia a permis de gonfler le bénéfice d’InVivo. De gros espoirs sont fondés sur la plateforme logistique Grain Overseas.

Thierry Blandinières, CEO d'InVivo, lors de la conférence de presse à Paris le 17 décembre.
© Valentin Ragot

L’Union de coopératives InVivo s’est réjouie le 17 décembre « du doublement de ses fonds propres depuis 2015, à plus de 1 milliards d’euros, grâce notamment à la cession de Neovia à ADM », s’est exprimé son dirigeant Thierry Blandinières, lors d’une conférence de presse à Paris. Rappelons que Neovia constituait la filiale nutrition animale d’InVivo. Cette vente a permis de multiplier par huit le bénéfice net de l’entité, à 347,7 M€, d’un exercice comptable à l’autre. Le chiffre d’affaires s’élève à 5,2 Md€, dont 1 Md€ encore attribuée à Neovia, un chiffre stable par rapport à 2017/2018. Le chiffre d’affaires de l’activité métiers du grain atteint 1,18 Md€. Celui d’InVivo Trading s’élève de son côté à 1,149 Md€, en légère hausse par rapport à l’exercice précédent.


« Année très difficile pour InGrains »

Un bémol est à rapporter : « l’activité trading de grains accuse encore des pertes cette année », explique Thierry Blandinières. Le rapport d’activité d’InVivo signale que si le transit de céréales au sein de ses installations portuaires et fluviales ont connu une légère progression d’un an sur l’autre, avec 4,8 Mt de grains en circulation, « cela reste inférieure à la moyenne de la dernière décennie ». InVivo explique que la concurrence accrue en provenance de la mer Noire, les soucis logistiques sur la Moselle, la Saône et le Rhin sont, entre autres, à l’origine des mauvais résultats du géant agricole sur l’activité trading. Ainsi, la plateforme de commercialisation en ligne InGrains, instaurée en 2017, a connu « une année très difficile », juge InVivo. Pour y remédier, Thierry Blandinières rappelle que la société logistique Grain Overseas a été créée en juillet 2019, avec pour objectif d’exporter 4 Mt/an de blé tendre et d’orges. « Le projet répond parfaitement à nos espérances. Nous avons déjà répondu à des appels d’offres par cette société, notamment sur l’Algérie », détaille le dirigeant. Thierry Blandinières lance un appel à d’autres coopératives, rappelant que ladite entité a été créée avec Axéréal : « c’est le début d’une histoire. La porte est ouverte aux autres coopératives ! ». Et rappelle son objectif principale: « proposer une offre française et une seule sur le marché internationale ». Toutefois, aucun chiffre précis n’a pu être apporté concernant Grain Overseas, notamment les quantités de grains expédiées en son nom depuis sa création.
 

Lancement d’Aladin, plateforme d’achats d’intrants en ligne

Autre annonce importante : InVivo lance la plateforme d’achats en ligne d’intrants Aladin (aladin.farm), élaboré avec neuf coopératives. En 2020, la société espère qu’une trentaine de coopératives se joindront à la démarche, et espère dégager un volume d’affaires de 100 M€ auprès de 100 000 agriculteurs. A terme, Aladin couvrira aussi la nutrition animale, la santé et l’agroéquipement.

 

La stratégie : promouvoir la troisième voie

En termes de stratégie à long terme, InVivo veut s’inscrire dans la « troisième voie » de l’agriculture, entre le bio et le conventionnel. L’union de coopératives souhaite que ses 201 adhérents s’engagent dans la transition agricole et alimentaire. Selon Thierry Blandinières, les coopératives admettent qu’« il faut réduire l’utilisation des phytos (…) Il y a une prise de conscience depuis les Etats généraux de l’alimentation ». A l’horizon 2030, InVivo vise notamment « zéro résidu de pesticide dans l’assiette du consommateur », a annoncé le directeur général de Bioline Laurent Martel. Le groupe s’engage à travailler avec des agriculteurs sous démarche HVE (haute valeur environnementale), en les accompagnant jusqu’à la certification (niveau 3). Il promet aussi de réduire les coûts de production de 50 €/ha de blé, notamment via l’agriculture de précision.


Soutien au groupe Avril

Dernier fait marquant : Thierry Blandinières a tenu à renouveler le soutien d’InVivo au groupe Avril. « Nous continuerons à soutenir l’offre française d’oléagineux. Nous sommes un actionnaire historique d’Avril, et nous comptons bien le rester », lance-t-il.  Le dirigeant croit au potentiel du secteur, et veut soutenir « tous débouchés sources de valeur ajoutée ».

 

 

 

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