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Marché céréalier : l'Égypte s'intéresse au blé français, qu'en est-il de la Chine ?

 À l’issue de son conseil spécialisé mensuel, FranceAgriMer a présenté le 14 mai à la presse, la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le mois en cours.

 

Image d'un chargement de blé sur un cargo dans un port maritime.
FranceAgriMer présente ses bilans céréaliers au 1er mai.
© Image générée par IA / ChatGPT – OpenAI

FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers français 2024-2025 au 1er mai. En blé tendre, le plus gros changement concerne les exportations avec une hausse de 227 000 t d'un mois sur l'autre. Dans le détail, les exportations de blé vers les pays tiers sont corrigées en hausse de 127 000 t. D’après Habasse Diagouraga, chargé d'études économiques sur les marchés français des céréales à FranceAgriMer, c’est le retour des intérêts égyptiens sur le blé français qui justifie cette hausse.

« Les exportations sont assez dynamiques sur ces derniers mois. Et aussi potentiellement le retour de l’Egypte en line-up sur le marché français. On a aussi des exportations assez dynamiques vers le Royaume-Uni », indique Habasse Diagouraga.

D’après les données des douanes françaises, le mois de mars a enregistré le volume à l’export en blé le plus important depuis 1er juillet 2024 avec 1,2 Mt. Cependant, ce chiffre reste inférieur de 36 % à celui de mars 2024, avec toutefois une belle progression de 72 % sur février 2025. »

« Sur le mois de mars, on retrouve le Maroc avec 319 000 t contre 236 000 t pour la campagne précédente », précise Habasse Diagougara, concernant les exportations françaises de blé.

Le cumul des exportations s’élève à 6,9 Mt sur cette campagne 2024-2025. Le point positif est la progression de 4 % de l’export de blé français vers l'Union européenne, à 4 ,7 Mt. La dynamique vers les pays tiers reste en chute libre avec un recul de 74 % des expéditions depuis le mois de juillet 2024, après un volume à l’export de 8,8 Mt en 2022-2023 sur la même période.

En raison de la révision à la hausse des exportations françaises de blé tendre, les stocks de fin de campagne 2024-2025 sont diminués de 175 000 t, à 2,631 Mt. D'ici la fin de campagne, le bilan peut toutefois encore s’alléger. Sur les dernières semaines, le prix du blé était compétitif sur le marché intérieur face à l’orge fourragère, d’après les opérateurs . La possibilité d’une nouvelle baisse des stocks de report est possible sur cette fin de campagne si le rythme des exportations se maintient pour cette fin de campagne 2024-2025.

Lire aussi : Marché des engrais : activité calme malgré le recul des prix de l’azote

Orge  2024-2025 : la Chine pénalise les exportations françaises

Les exportations d’orge s’affichent aussi en progression des ces bilans céréaliers mis à jour au 1er mai. Les expéditions vers les pays tiers augmentent de 50 000 t et celles vers l’Union européenne de 36 000 t, avec notamment des destinations comme la Belgique et le Portugal

Les exportations françaises d’orge sur le mois de mars sont dynamiques avec 730 900 t chargées. La Chine continue de briller par sa discrétion sur cette campagne 2024-2025 avec une baisse des expéditions de 78 % depuis le 1er juillet 2024 (600 000 t). Le Maroc se distingue en revanche avec une forte progression de 762 % à fin mars avec un volume de 338 500 t. 

L’utilisation d'orge en alimentation animale sur le marché intérieur augmente aussi de 30 000 t au détriment du maïs. Finalement, les stocks d’orge diminuent en un mois de 126 000 t, pour atteindre les 1,162 Mt.

Lire aussi : Taxes douanières de Donald Trump : FranceAgriMer confirme le manque de visibilité sur le prix des céréales

Maïs 2024-2025 : des expéditions dynamiques vers l’UE

À l’opposé, les stocks de maïs augmentent de 86 000 t par rapport au mois précédent. Cette hausse s'explique par la baisse des utilisations en alimentation animale (-40 000 t) et une progression des disponibilité,  avec une production en hausse de 83 000 t et une augmentation des importations de 40 000 t. Cependant ce dernier chiffre est à surveiller en raison d’incohérences entre les chiffres officiels d’importation des douanes françaises et ceux de la Pologne à l’export.

« Le chiffre des importations françaises de maïs est à prendre avec beaucoup de précaution. On a quelques doutes sur les importations, notamment de la Pologne. On se demande s’il n’y a pas eu du transit par la Pologne, au vu des déclarations d’exportation », précise Habasse Diagougara.

La demande de maïs français par l'Espagne et le Portugal allège le bilan avec une progression des exportations de 86 000 t vers l’Union européenne. Les exportations de maïs français en mars 2025 sont très dynamiques avec 591 000 t, en progression de 36 % sur l’an dernier. Le cumul depuis le 1er juillet 2024 est en hausse de 9 % à 3,3 Mt, dont 2,9 Mt vers l’Union européenne.

Blé 2025-2026 : FranceAgriMer continue de s’interroger sur le disponible exportable

Pour la nouvelle campagne, FranceAgriMer souligne que le disponible exportable va augmenter pour revenir aux standards habituels des précédentes campagnes. Toutefois, Julie Garet, cheffe de l'unité Grains et sucre, s’interroge sur deux points en particulier, la diversification de nos débouchés et l'impact de la politique tarifaire des Etats-Unis sur le commerce mondial. 

« Pour l’instant, la récolte 2025-2026 s’annonce meilleure que la campagne précédente. On a vu que la demande de nos pays destinataires habituels, parmi lesquelles l’Algérie et la Chine, a été fortement remise en question sur la campagne 2024-2025. Est-ce que ces marchés vont pouvoir de nouveau être réactivé ? Ou va-t-on retrouver d’autres marchés ? Il y a aussi la politique tarifaire de Donald Trump. On est encore dans le flou. On ne sait pas ce qu’il va advenir à la fin de la pause tarifaire entre la Chine et les États-Unis. On ne peut maîtriser les impacts de cette politique encore complètement incertaine », commente Julie Garet.

La sécheresse actuelle en Chine et en Australie laisse penser que les acheteurs de l’Empire de milieu pourraient revenir s’approvisionner sur le marché français. À ce sujet, Julie Garet indique : « On a constaté la reprise des achats chinois sur l’orge. Cependant, on n’a pas d’indications précises pour le moment sur cette fin de campagne ou la prochaine. »

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