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Sénalia mise sur l’Egypte pour doper l’export vers les pays tiers

Malgré une campagne 2007/08 très décevante, Sénalia reste optimiste pour 2009

RÉUNI EN ASSEMBLEE GENERALE le 9 janvier dernier à Paris, Sénalia, groupe spécialisé en logistique de céréales, a présenté le bilan de son activité 2007/2008. Malgré une récolte médiocre expliquant, d’après Sénalia, la faiblesse des volumes exportés sur la campagne dernière, avec seulement 2,48 Mt de céréales (1,623 Mt de blé tendre et 0,526 Mt d’orge de mouture, contre 2,792 Mt en 2006/07), le bilan 2008 reste positif et le groupe conserve sa place de leader sur le port de Rouen. Toutefois, « l’activité revient en force cette année », affirme Jean-Jacques Vorimore, son président, optimiste compte tenu d’une récolte qualitative et quantitative, comme l’attestent les chargements s’élèvant déjà à 80 % des volumes atteints en 2007/08.

Se concentrer sur les pays tiers et reconquérir l’Egypte

Conscient de la forte concurrence des pays de l’Europe de l’Est et de l’UE, Sénalia n'entend pas se développer sur l'intérieur de l'UE mais souhaite rester leader dans son domaine : l'export de blé de meunerie vers les pays tiers. Il compte regagner des parts sur les marchés internationaux au-delà du Maghreb et de l'Afrique francophone, « des destinations bien assises », et plus particulièrement vers le premier importateur mondial qu'est l'Egypte. « Un client occasionnel », regrette Jean-Jacques Vorimore, avec des livraisons annuelles étagées de 200.000 t à 2,7 Mt au maximum sur ces dernières années. Pour exporter « 6 Mt de blé, notre objectif », « il faut faire des volumes importants sur l'Egypte », a martelé le président de Sénalia. Pour cela, le groupe devra « compter sur ses propres forces, les organiser, les rendre performantes, mettre en place les complémentarités et les synergies de ses outils », a expliqué Jean-Jacques Vorimore. Ce dernier n'attend plus grand chose de Bruxelles en matières de soutien à l'exportation ou au marché. « Ne nous faisons pas d'illusions, nous devons affronter le marché en comptant sur nos propres forces », « la Commission ne nous protègera pas de la grande volatilité, (...), et il ne faut rien espérer non plus des restitutions à l'exportation », a-t-il lâché. Recourir aux marchés à terme serait l’une des solutions pour faire face à ces aléas. « Il est important de les développer. » Leur utilisation « devrait permettre de réduire la volatilité des prix et de lisser les courbes de prix », a assuré le dirigeant.

Enfin, il a invité les vendeurs de matières premières à plus de réactivité aux signaux du marché mondial, et « ceci d'autant plus que l'effondrement des tarifs du fret maritime va aviver la concurrence. » « Les parts de marché seront difficiles à retrouver », a conclu le président de Sénalia.

« On pourrait avoir atteint le fond » de la crise selon Philippe Chalmin Invité pour l'occasion, l'économiste Philippe Chalmin a clos l'assemblée générale par une analyse du marché des matières premières, particulièrement chahuté ces dernières années et plus encore depuis la crise financière. Pour lui, la baisse de la demande chinoise, suite à la fin des JO de Pékin, explique en partie le recul de l'ensemble des matières premières. Et pas seulement agricoles. Ces dernières ont affiché les baisses les moins spectaculaires, aussi fortes fussent-elles, comparativement aux métaux ou au caoutchouc. Puis, la crise financière est passée par là et a plombé la confiance et ainsi la demande. Alors, à la question de savoir quelle sera la durée de cette crise, l'économiste répond que « nous avons connu le pire, on pourrait avoir atteint le fond. » Autrement dit, la fin de la crise serait proche. Pour Philippe Chalmin, peu avare en prédictions, l'économie nord-américaine pourrait remonter à partir de juin-juillet 2009 et retrouverait la croissance dès le second semestre. Quant à l'Europe, il envisage une sortie de crise plus tardive, en 2010.

Concernant les matières premières, le pétrole restera un élément déterminant. « Sauf épisode catastrophe après le conflit de Gaza, le pétrole resterait dans la fourchette de 30-50 $/baril. Après juillet, les prix pourraient tourner entre 50 et 100 $/baril », estime Philippe Chalmin. D’après lui, une partie de la réponse interviendra après le nouvel an chinois, le 24 janvier prochain. Passé cette date, le pays devrait envoyer des signes de reprise de la demande… ou non.

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