Aller au contenu principal

Moisson 2023 : un colza à haut potentiel qui termine dans la moyenne

Alors que les conditions printanières laissaient entrevoir des rendements prometteurs en colza, les résultats sont décevants par rapport à l’année 2022, mais restent proches de la moyenne quinquennale, sauf dans certains secteurs.

Grandes cultures. Moisson du colza. Moissonneuse batteuse New Holland. récolte des graines de colza. oléagineux. siliques à maturité. matière première agricole. ...
Moisson 2023 : les rendements en colza, très prometteurs au printemps, sont finalement dans la moyenne quinquennale.
© J.-C. Gutner

Sentiment de déception ou réelle désillusion ? Estimés prometteurs pour cette moisson 2023 jusqu’à la floraison, les rendements en colza se situent finalement dans la moyenne de ces cinq dernières années, autour de 32 quintaux/hectare (q/ha) selon les estimations de FranceAgriMer.

Un mois de juin chaud et sec pénalisant

Les espoirs d’un scénario à la 2022, avec des rendements records à l’échelle nationale, de l’ordre de 36,7 q/ha, se sont éloignés dès lors que les conditions météorologiques n’ont plus été propices au remplissage des grains, notamment en juin.

« Dans l’ensemble, la campagne colza s’est plutôt bien déroulée jusqu’à la floraison, constate Afsaneh Lellahi, directrice de l’action régionale et du transfert chez Terres Inovia. Ensuite, le manque de rayonnement et/ou de température a pu avoir comme conséquences un déficit de siliques ou de graines par silique. Puis, les chaleurs hors normes du mois de juin ont pu limiter le remplissage des grains. »

Les rendements en colza déçoivent donc surtout par rapport au potentiel de la culture, laissant présager une moisson 2023 exceptionnelle, grâce à une phase de croissance optimale : « Si les semis avaient été un peu retardés sur certaines zones car les conditions d’implantation n’étaient pas adaptées, la croissance aérienne des plantes a été favorisée par les précipitations automnales, rappelle Afsaneh Lellahi. La campagne s’est par la suite bien déroulée. Malgré la présence de ravageurs, le colza s’est montré robuste pour y faire face. »

Des écarts de rendement parfois très marqués selon les territoires

Dans le sud-ouest de la France, les rendements sont globalement bons, de l’ordre de 28 q/ha en moyenne, avec des inégalités au sein d’un même département. « Sur le secteur du Lauragais, qui comprend l’est de la Haute-Garonne, le sud du Tarn et l’Aude, les rendements sont très régulièrement compris entre 30 et 35 q/ha, voire 40 q/ha sur certains secteurs, détaille Quentin Lambert, Ingénieur de développement Centre-Est Occitanie chez Terres Inovia. Dans l’ouest de la Haute-Garonne et le centre du Tarn, les rendements sont plutôt compris entre 25 et 30 q/ha, avec des pointes à 35 q/ha ».

Conditions sèches à la montaison, en lien avec la valorisation de l’azote, gestion des ravageurs comme les méligèthes, ou encore problématique de remplissage liée au rayonnement en mai et juin sont les hypothèses évoquées pour expliquer les baisses de potentiel de rendement.

Au nord de la région Centre-Val de Loire, les écarts de rendement sont parfois très marqués entre deux secteurs proches géographiquement, où l’on peut passer de 50 q/ha à 25 q/ha sur une distance de 10 kilomètres seulement. « On a le sentiment que les gros écarts dépendent du type de sol, estime Antoine Sintive, conseiller à la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir et animateur d’un groupe de développement en Beauce chartraine. Les sols les plus profonds ont moins peiné. »

Une qualité suffisante pour l’aval de la filière

D’un point de vue qualitatif, la récolte 2023 de colza sera conforme aux attentes du marché. « La teneur en huile serait en léger retrait par rapport à l’excellente année 2022, détaille FranceAgriMer dans une note réalisée conjointement avec Arvalis et Terres Inovia. Même si les grains sont petits, leur qualité répond aux exigences de commercialisation avec une teneur en huile comprise entre 43 et 43,5 % aux normes, en ligne avec la moyenne quinquennale. Elle permettra d’approvisionner à un bon niveau l’aval de la filière»

Enfin, FranceAgriMer conclut qu’avec un rendement national moyen de 32 q/ha et des surfaces au plus haut depuis 5 ans (1,36 million d'hectares), la production française de colza est en hausse de 10,5 % par rapport à la moyenne 2018-2022, avec une estimation à 4,3 millions de tonnes.

Les plus lus

L'arrêté abeilles impose de réaliser les traitements de type fongicides sur le colza le soir.
Fongicides sur colza : quelles sont les conditions d'utilisation prévues par l’arrêté abeilles ?

Depuis 2023, l'arrêté abeilles impose le respect d'horaires pour utiliser certains produits phytosanitaires en période de…

Parcelles avec des infrastructures agroécologiques dans le lointain
Suppression des 4 % de jachère : quel impact sur ma télédéclaration PAC 2024 ?

Dès cette campagne 2024, il n’est plus nécessaire de mettre en place de la jachère, cultures fixatrices d’azote ou …

Le décalage de semis de maïs ou de tournesol augmente le risque d'attaques importantes de pigeons et corvidés.
Dégâts d’oiseaux : des produits efficaces à venir en traitement de semences
De nouvelles spécialités corvifuges sont en cours de test pour le traitement de semences de maïs et de tournesol, avec parfois…
Déclaration PAC 2010 . Permanence organisation  par la chambre d'agriculture . Conseiller et agriculteurs associés . Dossier PAC . Aides du ministère de l'Agriculture . Télédéclaration. Telepac. Administration . Discussion technique sur la gestion du parcellaire. Carte. ordinateur.  --- Reportage complet disponible sur le site www.photoagriculture.com (pour obtenir un code dÂ’accès, contacter  S. Leitenberger : webmestre@leitenberger.fr).
Telepac 2024 : les 10 points à avoir en tête pour réussir sa déclaration PAC

La télédéclaration PAC doit être finalisée sur Telepac 2024 avant le 15 mai 2024. Jachères, conditionnalité, écorégime,…

parcelles de blés au printemps
Blé tendre et orge d’hiver : quel impact du froid ces derniers jours ?
Le froid de ces derniers jours est arrivé sur des céréales à des stades sensibles localement. Le point sur le risque de dégâts…
Clément Savouré, agriculteur en Eure-et-Loir
Achat d’engrais : « Nous arbitrons entre l’ammonitrate et la solution liquide en fonction du prix de l’unité d’azote »

Clément Savouré, agriculteur à Le Gué-de-Longroi, en Eure-et-Loir, privilégie les achats d’engrais à la morte-saison pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures