Aller au contenu principal

Réussir demain
La 7dSh pourrait être une future molécule pour herbicides de biocontrôle

L'antimétabolite 7dSH, produit par une cyanobactérie, inhibe tout comme le glyphosate la voie de synthèse du shikimate. Et ainsi la croissance de ces semis. © Brilisauer, K., Rapp, J., ...
L'antimétabolite 7dSH, produit par une cyanobactérie, inhibe tout comme le glyphosate la voie de synthèse du shikimate. Et ainsi la croissance de ces semis.
© Brilisauer, K., Rapp, J., Rath, P. et al.
Qu’est ce que la 7dSh ? La 7-deoxy-sedoheptulose, ou 7dSh, est une molécule de la famille des sucres, qui est produite par la cyanobactérie Synechococcus elongatus. Cette molécule a été découverte par une équipe de microbiologistes allemands de l’université de Tübingen, travaillant sur les propriétés de la bactérie.
Comment fonctionne cette molécule ? Lors des différents tests de laboratoire, les chercheurs allemands se sont rendu compte que la 7dSh inhibe la voie de synthèse du shikimate, permettant à la plante de produire vitamines et acides aminés aromatiques. « Nous avons réalisé que c’est la même voie que celle par laquelle agit le glyphosate, note le scientifique Karl Forchhammer. Ici c’est la deuxième réaction de la chaîne qui est inhibée, alors que pour le glyphosate c’est la cinquième, mais le résultat final est le même. » Pour vérifier l’effet herbicide de la 7dSh, les chercheurs ont fait des tests sur des graines dans des gels d’agar, et ont réussi à stopper les germinations.
À quel stade de développement en est-on ? Les chercheurs allemands commencent à travailler sur l’élaboration d’un produit désherbant. Des premiers tests écotoxicologiques ne montrent pas d’effet toxique sur les organismes. « Contrairement au glyphosate, c’est une molécule qui est naturelle, avec une structure complètement différente, il est clair qu’il existe une voie de dégradation également naturelle », estime le scientifique allemand. L’équipe est en attente de financement pour lever un problème majeur, qui est de trouver des composés adjuvants permettant d’en faire un produit pulvérisable. Car la 7dSh est une molécule polaire, qui ne peut pas entrer directement dans la plante. Le deuxième challenge sera de trouver un moyen de produire la molécule en grande quantité, en optimisant les combinaisons enzymatiques. « Mais nous sommes plutôt confiants. C’est une piste prometteuse », assure Karl Forchhammer. Il estime que cinq ans seront nécessaires pour développer le produit et passer les tests sanitaires pour les autorisations.
 

Lire aussi: Les désherbants de biocontrôle, une solution à l’avenir

Les plus lus

Afin de maintenir des rendements corrects, Teddy Martin fertilise sa vigne à raison de 50 à 60 unités d'azote par an, apportées sous forme organique.
« L’entretien du sol de ma vigne m’a coûté environ 1 000 euros par hectare en 2023 »

Teddy Martin, viticulteur marnais, laisse ses vignes étroites naturellement enherbées en plein. Il les tond entre trois et…

« L'entretien du sol me coûte environ 200 euros l’hectare en vigne grâce à l'agriculture de conservation »

Dans le Gers, Jean-François Agut fait rimer économie avec agronomie. En misant sur l’agriculture de conservation, il gagne du…

Le Gers dispose d'une enveloppe de 5,03 M€ afin de venir en aide aux viticulteurs touchés par le mildiou en 2023.
Fonds d'urgence viticole : quel montant par département ?

Le ministère de l'Agriculture a ventilé l'enveloppe d'aide par département. Voici la répartition adoptée.

Les vêtements chauffants apportent un confort lors de la taille des vignes

Nous avons testé des vêtements chauffants pendant la taille, et constaté le gain de confort thermique. Ils séduiront les plus…

Cadre Emisol de Forge Boisnier permettant de réaliser le travail du sol intercep des vignes sur deux rangs à la fois.
Entretien du sol en vigne à moindre coût : trois vignerons témoignent

Il existe plusieurs leviers pour limiter le coût de l’entretien du sol. Combiner les outils, élargir ses vignes, avoir recours…

Pour gérer plus efficacement l'entretien 100 % mécanique du sol, Philippe Sicard a dû chercher une solution adaptée à son sol pierreux
« L'entretien du sol de mes vignes me coûte moins de 400 euros par hectare grâce à la combinaison d'outils et aux doigts Kress »

Philippe Sicard, vigneron en Minervois, a fait évoluer son itinéraire d’entretien du sol en ajoutant un outil complémentaire.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole