Idée reçue n° 1 – Il faut s’installer fromager avec un gros volume
On peut s’installer sur un élevage caprin avec un petit volume de lait mais il faut bien anticiper le troupeau, l’alimentation et la charge de travail. Les techniciens caprins d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Saône-et-Loire donnent quatre grands conseils pour les futurs petits installés.
On peut s’installer sur un élevage caprin avec un petit volume de lait mais il faut bien anticiper le troupeau, l’alimentation et la charge de travail. Les techniciens caprins d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Saône-et-Loire donnent quatre grands conseils pour les futurs petits installés.

L’installation en élevage caprin fromager fermier avec un petit volume (moins de 40 000 litres de lait de chèvre transformé par an) est une voie plébiscitée par de nombreux candidats non issus du milieu agricole. Ce système paraît ne pas nécessiter de gros investissements et semble simple à maîtriser. Pourtant, on observe de nombreux arrêts précoces dans des systèmes de petites dimensions, qui offrent moins de marges d’adaptation.
Pour les techniciens caprins d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Saône-et-Loire qui viennent d’éditer un guide pour s’installer avec un petit volume. Quatre grandes recommandations émergent. D’abord, commencer par un bon troupeau de chèvres, c’est-à-dire des animaux avec de bonnes performances de production et en bonne santé. Commencer par des chevrettes permet une meilleure adaptation. « En achetant des chevrettes, nous avons eu l’impression de commencer par notre propre troupeau et pas celui d’un autre, apprécient Mylène Massaudet et Léa Brugier, installées en 2021 en Ardèche. En plus, il est difficile d’avoir assez de chèvres provenant d’une seule exploitation. Des chèvres en provenance de plusieurs élevages, c’est davantage de risques de problèmes sanitaires. »
Fixer un prix rémunérateur
Deuxième conseil : anticiper l’organisation de l’alimentation. La quantité et la qualité du lait produit vont dépendre des fourrages mis à la disposition du troupeau. Il faut donc faire l’inventaire des aliments disponibles et, pour chaque période de la lactation, établir des rations équilibrées. Pour le pâturage, il faut aussi réfléchir au planning à l’avance en prenant en compte les surfaces disponibles et la gestion du parasitisme. Surtout, proscrire la parcelle « parking », proche de la chèvrerie, qui se transformera vite en réservoir à parasites.
La fixation du prix des fromages est aussi à étudier de près pour ne pas partir trop bas et pouvoir vivre de son travail. Le calcul du coût de production servira à réfléchir à ses prix, de même que l’observation des prix pratiqués sur la zone. Il faut aussi se renseigner en amont sur tous les circuits de commercialisation possible, même si, au final, on ne les utilise pas.
Une charge de travail importante
Enfin, le travail est une question centrale, surtout si l’on est seul sur l’exploitation. S’installer seul, c’est cumuler toutes les responsabilités et toute la charge mentale. Réaliser des plannings est un bon début car il va falloir gérer des interactions spatiales. « On ne peut pas être à la fois sur sa ferme et vendre des fromages au marché », alerte Christine Guinamard de l’Institut de l’élevage. L’installation avec transformation fromagère implique d’ajouter à la charge d’astreinte de l’élevage et de la traite, une astreinte liée à la fabrication des fromages et un temps non négligeable de commercialisation des produits. Dans ce contexte de charge de travail très importante, il est parfois difficile de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Cette difficulté est d’autant plus marquée dans les familles avec des enfants jeunes. Même avec de bons résultats économiques, le risque d’épuisement professionnel est réel sur le long terme.
S’installer en système fromager avec un petit volume

Le réseau Inosys vient d’éditer un document de 10 pages rappelant les facteurs de réussite et les points de vigilance lorsque l’on s’installe fromager avec un petit volume. Une mine de conseils à lire absolument avant l’installation.