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Récolte 2022 : « Il nous faudra bien anticiper les besoins de trésorerie »

Alexandre Bachotet, agriculteur à Lux (Côte-d’Or), anticipe des évolutions de marge qui pourraient être défavorables malgré un chiffre d'affaires élevé, et sera particulièrement vigilant sur sa trésorerie. 

« Avec les cours actuels, il faut être vigilant et ne pas confondre chiffre d’affaires et résultat, et il est important de quantifier les effets en termes d’impôts et de MSA », estime Alexandre Bachotet.
« Avec les cours actuels, il faut être vigilant et ne pas confondre chiffre d’affaires et résultat, et il est important de quantifier les effets en termes d’impôts et de MSA », estime Alexandre Bachotet.
© A. Bachotet

« Avec les cours actuels, il faut être vigilant et ne pas confondre chiffre d’affaires et résultat, et il est important de quantifier les effets en termes d’impôts et de MSA. Pour notre part, nous avons vendu du blé à 400 euros la tonne et du colza à 800 €/t, ce qui fait exploser le chiffre d’affaires, mais celui-ci pourrait retomber dès l’an prochain. Les charges opérationnelles, elles, vont probablement continuer à augmenter et pourraient atteindre 1 000 euros l’hectare, en raison principalement du coût des engrais.

Pour la récolte 2021, la marge va être bonne car il y a un décalage entre la hausse du coût des engrais azotés achetés à 250 euros en juin 2021 et le prix du blé et du colza qui ont atteint des sommets. Mais attention à la récolte 2022, pour laquelle on pourrait avoir des prix des grains bien plus bas, avec de l’azote à 800 euros : la marge ne sera pas la même, avec en plus des craintes pour les rendements.

La gestion de la trésorerie sera très variable entre exploitations, selon que l’on a vendu au prix moyen ou au prix ferme, et à quel moment on a vendu. Malheureusement, une grande partie des agriculteurs ne va pas avoir vendu au prix fort. En cas de bon résultat, il va falloir garder en tête que l’impact sur les prélèvements sociaux et donc sur les besoins de trésorerie va être décalé d’un an. C’est à anticiper, notamment en raisonnant ses investissements, pour ne pas être confronté à un manque de trésorerie quand il faudra payer les impôts et la MSA.

Pour marquer ses marges, certains vendent une partie de la récolte pour acheter des camions d’engrais. Cela ne doit pas conduire à engager de trop gros volumes avant récolte, car on n’est jamais à l’abri d’une contre-performance pour le rendement. Et aux prix actuels, cela peut faire très mal si on s’est trop engagé. »

400 ha en grandes cultures, dont blé, colza, orge d’hiver et de printemps, soja, moutarde.

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