Aller au contenu principal

Philippe André (agriculteur sur 110 ha à Saint-Caradec, 22)
« Je cultive de nouveau de la féverole grâce à une marge améliorée »

Après avoir arrêté la féverole pendant quinze ans, Philippe André, agriculteur dans les Côtes-d’Armor, en a remis 10 hectares en 2020 dans le cadre du GIE SVP, qui vise à relancer ces cultures. Marge et impacts agronomiques retrouvent de l’intérêt.

Après avoir cultivé 10 hectares de féverole en production de semences en 2020, Philippe André va y ajouter 10 hectares pour de la culture de vente en 2021. © V. Bargain
Après avoir cultivé 10 hectares de féverole en production de semences en 2020, Philippe André va y ajouter 10 hectares pour de la culture de vente en 2021.
© V. Bargain

« Quand je me suis installé, il y avait des primes PAC intéressantes pour la féverole et le pois protéagineux, explique Philippe André. J’ai longtemps cultivé de la féverole, qui est une très bonne tête d’assolement. Puis les primes ont diminué et la culture n’est plus devenue rentable. J’ai recommencé en 2020 dans le cadre du GIE SVP. » En 2020, sur une surface totale de 110 ha, environ la moitié a été consacrée au blé, le reste à la production de semences de ray-grass et trèfle violet, aux légumes industrie (haricot vert, petit pois) et, pour la première fois depuis quinze ans, à la production de semences de féverole.

« Comme je produis du petit pois pour l’industrie de la conserve, je ne voulais pas cultiver de pois protéagineux, précise Philippe André. J’ai donc choisi la féverole. Et comme il faut lancer la production, j’ai choisi de faire de la multiplication pour alimenter la filière en semences. » Dix hectares ont été implantés avec une variété de féverole de printemps récente, précoce, à fort potentiel de rendement et teneur élevée en protéines.

Un rendement satisfaisant de 5,5 tonnes à l’hectare en 2020

« Le semis a été un peu tardif, car il y avait eu beaucoup d’eau pendant l’hiver, indique l’agriculteur. Mais la culture s’est bien passée. Il y a eu un peu de pucerons pendant les stades précoces et une attaque de rouille en fin de cycle, mais sans préjudice pour la culture. Au final, j’ai récolté 5,5 tonnes à l’hectare, sur des terres où j’obtiens en général 100 quintaux à l’hectare en blé. »

En 2021, Philippe André a donc projeté de cultiver 10 ha de féverole. « En plus de la marge sur la culture, la féverole présente des intérêts agronomiques, souligne-t-il. Le sol est bien structuré après la culture, ce qui simplifie les semis. Le reliquat azoté va permettre de réduire la fertilisation azotée. Et la récolte se fait à la moissonneuse-batteuse et n’implique donc pas de faire appel à un prestataire comme pour le maïs grain. »

Les plus lus

Parcelle de blé inondée dans le Pas-de-Calais suite aux fortes précipitations et à la crue de l'Aa, novembre 2023
Retard dans les semis d'automne : quelles solutions pour s'adapter à la situation ?

Depuis mi-octobre, les semis d'automne et les travaux de récolte sont entravés par la pluie. Toutes les régions de France sont…

Implantation des blés après labour. Semis des céréales. Emblavement. Tracteur et semoir. Sol. Lit de semence. Semences. culture de blé.
Retards de semis de céréales : adapter ses variétés et sa stratégie de désherbage

Les conditions climatiques exceptionnelles de cet automne, entre fortes pluies et tempêtes, ont fortement retardé les semis de…

Portrait de Antoinette Sainte Beuve dans la salle d'épuration. Neuville-Saint-Amand, le 6 juin 2022.
Méthanisation : « Nous intercalons nos Cive d’hiver entre le blé et le maïs »

Antoinette Sainte-Beuve est agricultrice et co-gérante du méthaniseur SARL Agri-Aisnergie avec deux associés, à Neuville-Saint…

« Un maïs est indispensable dans notre rotation pour gérer le salissement »

Confronté à une problématique de désherbage, le maïs présente un intérêt agronomique chez Samuel Merceron. L’agriculteur s’…

Plantation de haies : « J’avais à cœur d'en installer sur mes parcelles pour favoriser la biodiversité »

Agriculteur à Longnes (Yvelines), Fabrice Galland va au bout de sa sensibilité environnementale en introduisant des haies dans…

La jachère classique doit être en place du 1er mars au 31 août, date qui marque le démarrage de la possibilité de destruction.
Jachère et PAC 2023 : quelles espèces semer et comment les entretenir ?

Les jachères peuvent être mobilisées en tant qu’infrastructure agroécologique pour atteindre le seuil réglementaire de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures