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Fongicides SDHI : pas de préoccupation sanitaire pour l’alimentation, estime l’Anses

En 2018, des scientifiques alertaient sur les risques des SDHI pour la santé humaine. L’Anses s’est montrée rassurante sur ce point au travers de plusieurs expertises dont la dernière publiée le 5 décembre 2023. Mais des fongicides pourraient passer à la trappe…

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Les fongicides SDHI sont suspectés de porter atteinte à la santé par des scientifiques.
© J.-C. Gutner

Le 5 décembre 2023, l’Anses a publié un communiqué et deux avis sur la sécurité des matières actives SDHI : sur l’actualisation des données d’une part et sur l’exposition des consommateurs d’autre part. L’Agence recommande d’ajuster certaines valeurs toxicologiques de référence (VTR) servant à protéger la santé humaine, comme la dose journalière admissible (DJA) par exemple. Cette expertise qui était attendue début 2023 n’aura pas d’incidence sur l’utilisation des fongicides SDHI. Pourtant, cette famille chimique de produits avait été mise sous les projecteurs quand une tribune de plusieurs scientifiques le 15 avril 2018 dans le quotidien Libération avait alerté sur les risques de ces substances pour la santé humaine. En réponse, l’Anses avait publié en janvier 2019 un avis « relatif à l’évaluation du signal concernant la toxicité des fongicides SDHI » concluant à « l’absence d’alerte sanitaire pouvant conduire au retrait d’autorisations de mise sur le marché de ces fongicides ».

Dans sa nouvelle expertise de décembre 2023, l’agence a évalué les risques liés à une exposition cumulée à l’ensemble des substances SDHI via l’alimentation. « Les résultats montrent que les seuils de sécurité pour la santé des consommateurs ne sont pas dépassés, y compris avec les VTR revues à la baisse », signifie l’Anses. À côté de ces conclusions, deux avis divergents de chercheurs de l’Inserm et de l’Inrae sont publiés en annexe de l’expertise de l’Anses. Des scientifiques maintiennent leur alerte sur les SDHI, comme Pierre Rustin (CNRS), selon Libération. L’Anses informe que des recherches sont en cours pour approfondir les effets des SDHI. Elle finance notamment des études pour tenter de déterminer s’il y a un lien entre l’exposition aux SDHI et une maladie tumorale, le paragangliome héréditaire.

Des fongicides SDHI sur la sellette ?

S’il n’y a pas de retrait de produits à base de SDHI, il n’y a pas eu non plus de nouvelles matières actives homologuées de cette famille depuis plusieurs années. Pourtant, des dossiers sont en cours, notamment celui de l’adepydin (pydiflumetofen + prothioconazole) de la société Syngenta. Les expérimentations montrent les gains significatifs d’efficacité de cette solution sur les maladies foliaires des céréales, sans pour autant avoir une concrétisation au travers d’une homologation dans l’UE. Est-ce une retombée indirecte des suspicions portant sur les SDHI ? « C’est plutôt un effet négatif du Brexit puisque la molécule est soutenue par le Royaume-Uni dans son processus d’homologation », considère un expert. En attendant, des produits à base d’adepydin sont utilisables au Royaume-Uni.

Un autre SDHI de Syngenta sur le marché, le benzovindiflupyr (gamme de produits Elatus), doit faire l’objet d’un examen européen en vue de sa réhomologation le 2 mars 2024. Or le produit fait partie de la liste des substances candidates à substitution. Autrement dit, pour des raisons liées à son niveau de toxicité, la molécule pourrait être retirée du marché sachant que d’autres fongicides peuvent se substituer à son utilisation.

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