Qualité
Tests de qualité par ordinateur portable
Il existe déjà des appareils permettant la mesure de la qualité sans détruire le fruit en station de conditionnement. Désormais cette technique serait disponible sur portable pour les melons.
Depuis plus de cinq ans, quelques producteurs mesurent la qualité de leur melon sans détruire le fruit. Jusqu’à présent, ces outils étaient adaptés aux calibreuses dans les stations de conditionnement. Depuis plus d’un an, la firme italienne Sacmi commercialise un appareil portable Nir-Case qui peut être utilisé au champ ou dans un entrepôt et qui serait efficace sur les melons.
Ce n’est pas le premier portable mis sur le marché mais, jusqu’à présent, ce type de matériel ne convenait pas forcément pour ce fruit à la peau très épaisse. Car la mesure est indirecte et basée sur l’analyse de l’absorption de la lumière par le fruit dans le proche infrarouge. L’intensité de l’onde lumineuse doit être suffisamment importante pour traverser l’écorce du melon. Le taux de brix et la vitrescence sont les deux principales données recueillies grâce au fonctionnement d’un logiciel basé sur des modèles mathématiques.
Ces systèmes de mesure ont leurs contraintes comme, par exemple, l’obligation de procéder à un étalonnage, pas uniquement en début de campagne mais chaque fois que cela est nécessaire. Il s’agit d’effectuer un carottage sur des melons prélevés au hasard afin de recueillir, à l’aide d’un réfractomètre, les indices de réfraction donc de teneur en sucres. Quand les mesures par le biais du proche infrarouge diffèrent de celles du réfractomètre, il est nécessaire de modifier les paramètres en se fiant aux données historiques.
Chez AZ Méditerranée, cette technique est utilisée depuis 2002 et intégrée dans les calibreuses : « Si les premiers appareils retardaient un peu la cadence au niveau du calibrage, ce n’est plus le cas désormais,note Amandine Jean, du service Qualité. Mais cela engendre des contraintes et un certain savoir-faire. Une personne est habilitée en permanence au contrôle. Elle vérifie si les résultats du réfractomètre sont bien en corrélation avec ceux du proche infrarouge. Nous n’avons pas le droit à l’erreur car tout melon dont le taux de brix est inférieur à 10 est rendu au producteur. » Selon AZ Méditerranée, ce système reflète bien la qualité des lots : « Toutes nos données enregistrées servent de référence et nous permettent de réajuster si nécessaire les paramètres des mesures dans le proche infrarouge. »
Pour d’autres producteurs – notamment de la région Centre-Ouest –, la méthode ne séduit pas réellement. Le taux de sucre est rarement en dessous de 10 brix et la vitrescence est devenue un phénomène rarissime. Les nombreuses contraintes et la peur de ralentir la cadence de conditionnement n’incitent donc guère à investir dans ce domaine.
Des essais en Italie et au CTIFL
Le CTIFL teste, à l’heure actuelle, l’appareil Nir-Case sur les pommes et sur les melons. A l’échelle d’une centrale, certaines enseignes seraient intéressées par cet outil. Il ne s’agirait pas de différencier des lots de plus ou moins bonne qualité, mais de pouvoir bénéficier d’un choix qualitatif plus important. La société Sacmi, qui a vendu une quarantaine d’appareils en Europe, termine un test chez Coop Italia, « avec de bons résultats, souligne Raphaël Rigamonti, responsable des ventes chez Pack Vert Emballage et représentant de Sacmi pour la France. La société italienne a passé un contrat avec une école d’ingénieur en Italie. Ce sont les étudiants qui introduisent et interprètent les données en vue de former les futurs utilisateurs. »