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FRUIT LOGISTICA - Prix Fresh Export - Catégorie “Fruits”
L’abricot de nos régions à la conquête de l’Europe

Durant Fruit Logistica 2012, la SIPMM Abricot (Section interprofessionnelle de première mise en marché) a reçu le prix Fresh Export Fruits organisé par Interfel, le CNIPT, Ubifrance et FLD.

Ce prix est la reconnaissance d’une stratégie volontariste, menée par des professionnels qui ont hissé la France au rang de leader européen pour l’abricot de bouche. 2012 restera une année qui a conforté cette position : une production en hausse à 165 300 t* (+ 7 % par rapport à 2011 et + 15 % par rapport à la moyenne 2006-2010) ; une augmentation de la consommation sur le marché intérieur à 240,2 kg pour 100 ménages (+ 13 % par rapport à 2011 et + 2 5 % par rapport à la moyenne sur trois ans) ; et enfin l’export dynamique qui continue de progresser. A fin août 2012, les exportations se sont élevées à 55 720 t, (+ 18 % par rapport à 2011 et + 30 % par rapport à la moyenne 2008-2010). Les principales destinations sont l’Allemagne qui absorbe 42 % des exportations (23 600 t, + 37 % par rapport à 2011), l’Italie avec 17,7 %, la Suisse avec 8,7 %, la Belgique avec 7,6 %, l’Espagne avec 5,8 %, la Pologne avec 4,2 %.
Néanmoins, les membres des quatre familles (Gefel, Anefeel, Felcoop et FNPF) qui composent la SIPMM (active depuis février 2012) considèrent que les marges de progrès sont importantes. « La SIPMM, indique Sabine Alary, (Anefeel) co-présidente aux côtés de Vincent Faugier (Gefel), est un lieu de paroles, même pour les individus ou structures qui n’adhèrent à aucune famille fondatrice. C’est un lieu de concertation et de partage de visions et de projets, à tous les niveaux de la filière, pour l’avenir de l’abricot. Nous avons eu la satisfaction de voir que, pour cette première année d’exercice, 140 entreprises ont adhéré à la SIPMM pour un volume dépassant 90 000 t d’abricots. Nous ne travaillons pas à échéance de trois ou cinq ans, mais à plus long terme. Nous savons qu’en Espagne ou en Italie, la production se développe avec des variétés similaires aux nôtres et, pour rester leaders en abricots de bouche, nous sommes obligés d’avoir en permanence un temps d’avance. Nous avons des atouts qui ont fait la notoriété de l’abricot français, mais nous sommes devant des enjeux majeurs : au niveau technique et tout le travail de recherche variétale est primordial puis au niveau de la promotion et de la communication. En effet, nous estimons que l’abricot peut gagner des consommateurs – car c’est encore un fruit sous consommé – par une meilleure connaissance du fruit. »

Améliorer la connaissance du verger français par les étrangers
La SIPMM a lancé sa première vague de promotion/communication durant l’été 2012. « Nous avons un peu été pris par le temps, souligne Vincent Faugier, mais les “abricots de nos régions”, le slogan que nous avons retenu, ont pris place dans le paysage. Nous avons ciblé les professionnels de la distribution française avec un jeu concours, de la PLV et la distribution de notre guide qui décline les différentes variétés et leur description, les calendriers de production, etc. Nous avons également mis en exergue le label “vergers éco-responsable”, initiative que l’abricot a rejointe récemment. Des dossiers de presse ont été envoyés aux journalistes et des opérations de portages ont été réalisées pour les médias. Nous avons participé avec l’Association SOS Villages d’Enfants, à une opération grand public, via le site “abricots de nos régions”. Les internautes étaient invités, en un seul clic, à offrir la valeur d’un kilo d’abricots, financé par la production, à des enfants défavorisés. Sur les marchés export, en particulier l’Allemagne, les “abricots de nos régions” ont été présents pendant six semaines dans le magazine Fruchthandel et le guide professionnel a été traduit en allemand. Pour la campagne 2013, le programme est en cours de réalisation. Nous reprendrons les principales actions 2012 mais nous souhaitons développer la promotion/communication à l’export, notamment en direction des nouveaux marchés étrangers ou destinés à la transformation. Nous visons plus particulièrement l’Allemagne pour renforcer notre position mais aussi l’Italie, la Pologne, la Belgique, la Suisse ou encore l’Autriche, la Russie et les Pays de l’Est. Car nous devons parvenir à améliorer les connaissances de nos vergers par les professionnels étrangers. Un voyage de presse à destination des journalistes étrangers sera mis en place. Une autre partie de notre budget sera consacrée à l’expérimentation variétale via les stations régionales. C’est grâce à la mobilisation des adhérents que nous pouvons réaliser tout cela pour 1,50 €/t. A la création de la SIPMM, nous pensions augmenter les capacités de l’AOPn Abricots de 50 % et nous sommes parvenus à 100 %. »
L’innovation et la recherche variétale, publiques ou privées, sont les atouts majeurs de l’abricot français par rapport à la concurrence. « Le succès de la variété Bergeron, ajoute Vincent Faugier, a été le départ de l’innovation variétale. Par croisements, Bergeron nous a donné beaucoup de belles variétés. Car l’innovation, c’est d’apporter de la valeur ajoutée, aux producteurs, distributeurs et consommateurs, à l’instant “T”. Par ailleurs, il faut souligner que l’innovation a été poussée par la typicité des variétés et leur adaptation aux différents terroirs. Jusqu’à présent, aucune variété ne peut se flatter d’être parfaitement adaptée à la Provence, à la Crau, à la Vallée du Rhône et au Roussillon en même temps. La recherche fondamentale va dans ce sens. Et c’est une chance pour l’abricot français. On le sait parfaitement, Espagnols et Italiens lancent de nouvelles plantations avec des variétés françaises. Mais quid du résultat ? La recherche fondamentale et l’amélioration génétique travaillent pour la production nationale alors que l’Espagne et l’Italie n’ont pas leurs propres programmes d’innovations variétales. »
Les résultats sont déjà visibles : « Depuis plusieurs années, le verger d’abricots est stable en superficie mais progresse en volume. Globalement, un hectare replanté remplace facilement 2 ou 3 ha de vergers anciens. De plus, les nouvelles variétés sont plus stables, car moins sensibles à l’alternance, plus régulière en termes de potentiel de production, donc moins capricieuses que les variétés anciennes. C’est pourquoi la SIPMM se doit d’accompagner la production pour une gestion efficace des volumes. » Parmi les grands axes préconisés par la SIPMM, l’étalement du calendrier est primordial. « Nous devons gagner des parts de marchés sur le début de saison et tenir après Bergeron pour prétendre à mettre en marché des abricots “frais” durant toute la campagne. »

Préserver la capacité d’innovation
La coloration est également une tendance lourde. Néanmoins, les réponses restent en suspens. Les obtenteurs proposent de plus en plus de variétés rouges qui conviennent aux distributeurs mais pas totalement aux consommateurs. « Pourquoi ne pas imaginer une nouvelle segmentation par la couleur ?, demande Vincent Faugier. Des gammes 100 % rouges, 100 % orange ou 100 % blancs ? » Commercialement, l’innovation pourrait également venir « d’une spécialisation des producteurs et de leurs variétés sur certains marchés. » Sans compter avec la transformation, « car pour l’abricot, il n’y a pas de mauvais marché. » Ainsi, l’innovation, dans tous les sens du terme « ne s’arrête jamais. Les autres pays producteurs suivront, c’est indéniable. Mais nous avons un réel savoir-faire, un dynamisme incontesté et un capital acquis en pêches et nectarines. L’offre en abricots continuera à venir de la France. Si nous préservons notre capacité d’innovation, nous gagnerons. »

* Chiffres Agreste revus à la baisse par rapport aux prévisions Europêch’ en raison des aléas climatiques qui ont frappé la Vallée du Rhône.

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