Aller au contenu principal

« Comment j’ai choisi mes productions de légumes pour garder mes saisonniers agricoles »

Pour éviter les problèmes liés au recrutement des saisonniers, Guillaume Thomas, installé dans le Maine-et-Loire en légumes et grandes cultures, a choisi ses productions afin de fidéliser ses salariés et les employer au maximum sur l’année.  

Guillaume Thomas, producteur en Maine-et-Loire et à gauche des saisonniers qui s'affairent à la récolte des asperges.
La culture de l’asperge est exigeante en main-d’œuvre. A gauche, les saisonniers s’affairent au loin à la récolte sous une pluie battante. Guillaume Thomas (à droite) a choisi a choisi ses autres cultures afin d’établir un calendrier de production à l’année et fidéliser ainsi au maximum ses saisonniers.
© Claire Tillier

Guillaume Thomas est producteur de légumes dans le Maine-et-Loire sur une trentaine d’hectares. Il consacre aussi 30 hectares en grandes cultures (blé, semences de maïs et de trèfle). La culture principale de Guillaume Thomas est l’asperge, une production technique qui exige en outre beaucoup de main-d’œuvre. Afin de fidéliser au mieux ses saisonniers, il a choisi ses autres productions afin que ses employés soient occupés au maximum pendant l’année. Il cultive l’asperge sur 16 hectares, de l’échalote d’Anjou IGP sur 4 hectares, des navets violets et boule d’or (1 hectare chacun), de la rhubarbe sur un demi-hectare (il passera à 1 hectare l’an prochain), des radis noirs sur 1 hectare et a commencé le rutabaga sur un demi-hectare. Butternuts ou potimarrons complètent l’offre. Une variété de légumes savamment choisis qu’il fournit à la coopérative à laquelle il adhère : Fleuron d’Anjou

Lire aussi : Pourquoi la coopérative Fleuron d’Anjou veut expédier ses légumes en Europe ?

« J’organise mes cultures pour pouvoir fidéliser mes saisonniers en leur donnant du travail une grosse partie de l’année. En janvier, on fait les buttes pour les asperges. On plante les échalotes au mois de février-mars, ensuite viendra la saison de la récolte des asperges, suivie de l’arrachage des échalotes », explique le producteur. Viendront ensuite les potimarrons et la récolte des butternuts. « Et je vais finir par tout ce qui est navets et radis noirs en fin de saison au mois d’octobre. L’idée de tout ce calendrier de production, c’est vraiment de fidéliser ma main-d’œuvre afin qu’ils aient du travail jusqu’en octobre ».

Un permanent et jusqu'à 25 saisonniers

Lire aussi : Emploi agricole saisonnier : changement dans le dispositif TO-DE au 1er mai 2024

Celui qui se définit comme producteur de légumes (et non maraîcher) parce qu’il produit de grosses quantités par culture, emploie un seul permanent. « Pour l’asperge - qui constitue le pic de ma production - j’emploie jusqu’à 25 salariés pour la récolte et le lavage. Pour les autres récoltes, ça peut aller de 10 à 15 saisonniers. Je fais travailler des habitués français et des Roumains installés dans la région mais aussi des personnes qui viennent une année. Grâce à ces cultures échelonnées dans le temps, je les emploie en général (ça dépend des récoltes) 6 ou 7 mois à l’année. Dès fois, il y a des coupures, mais grosso modo, c’est toujours à peu près les mêmes qui reviennent ».

Certains sont travaillent pour lui depuis 15-16 ans. Et une fois le travail terminé chez Guillaume Thomas, ces employés peuvent aller dans d’autres exploitations toutes proches. « On a de la chance d’être dans une région où il y a beaucoup de productions. La particularité de l’Anjou, c’est qu’il y a une diversité de cultures qui utilisent de la main-d’œuvre, développe le producteur. Après la saison de l’asperge par exemple, les saisonniers peuvent aller faire l’éclaircissage des pommes et ensuite une autre activité dans une autre exploitation, la vigne par exemple. Ça leur permet d’avoir du travail quasiment toute l’année ». 

Le fait de pouvoir occuper ses saisonniers au maximum est une réelle satisfaction pour le producteur. « Avec les heures supplémentaires, ça fait leur fait aussi de bons salaires ». Sur les deux mois de la saison de l’asperge, les saisonniers travaillent chez Guillaume Thomas 6 jours sur 7. « Et il m’arrive même de leur donner des primes », conclut-il avec le sourire. 

Les plus lus

<em class="placeholder">De ses propres mots, Jean-Marc Jancovici s’est fait « un peu taquin » face au public qui comptait notamment des maraîchers.</em>
Congrès Légumes de France : « Sans la mondialisation, vous ne pourriez pas faire votre boulot », lance Jean-Marc Jancovici

Invité à animer une conférence lors du congrès Légumes de France, le 5 décembre à Arras, l’expert Jean-Marc Jancovici a…

[Vidéo] Rentabilité : « Mon meilleur investissement sur mon exploitation maraîchère est un buggy »

Anthony Thollet, maraîcher à Rontalon dans le Rhône, a acheté un buggy. Il s’en sert tellement souvent qu’il estime qu’il s’…

<em class="placeholder">Des pommes golden dans un verger. </em>
Pomme golden : le climat la pousse vers le nord-est

Le cabinet d’études Agroclimat 2050 a modélisé la biogéographie, ou aire de répartition, de la pomme golden d’ici la fin du…

<em class="placeholder">Linéaire de légumes bio dans un magasin ne vendant que des produits biologiques, notamment des poireaux et des tomates</em>
Fruits et légumes biologiques : le marché reprend des couleurs

Depuis 2024, les acteurs de la filière bio observent une reprise de la consommation de fruits et légumes bio. La prudence…

<em class="placeholder">Un verger de poires williams à la station d&#039;expérimentation La Pugère.</em>
Poire : une journée sur la conduite des vergers, la protection et les variétés en janvier 2026
La Station expérimentale en arboriculture région sud La Pugère organise une journée technique poire, le jeudi 8 janvier 2026,…
<em class="placeholder">Harvy 500, la récolteuse à myrtilles électrique de Fine Feld</em>
En Gironde, un robot pour mécaniser la récolte de myrtilles fraîches

À Planasa France, au Barp, en Gironde, la récolte du verger de myrtilles est presque totalement mécanisée grâce à un robot…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes