Harcelée, l’Europe résiste sur le dossier banane
Pendant les six jours de négociations à Hong Kong, le nouveau système d’importation de banane que l’Europe mettra en place le 1er janvier a été la cible d’un pilonnage méthodique et continu des pays latino-américains. Dès le premier jour, le Honduras et Panama font inscrire la question à la cérémonie d’ouverture de la conférence ministérielle. “A chaque fois qu’ils sont intervenus, les pays sud-américains ont mis la pression sur la communauté européenne sur le dossier de la banane”, nous confiait dimanche soir un membre d’une délégation à Hong Kong. A chaque fois, les pays ACP ont répondu vertement sur le mode du “trop, c’est trop”.
La présidence de la conférence a fini par nommer un facilitateur en la personne du ministre norvégien du Commerce, Johannes Store. Ce dernier s’est vite aperçu que les positions des Latino-Américains, des ACP et de l’Union européenne étaient bien trop éloignées pour laisser l’espoir d’un rapprochement. Sa conclusion a finalement été que la position de l’Union européenne qui consistait à faire appliquer son programme, et le cas échéant de la faire évoluer en fonction de ses résultats, était la seule possible. Cette position a fini par rallier le plus grand nombre : l’Europe bien sûr, les ACP et certains pays américains comme l’Equateur, la Colombie et le Costa Rica qui se sont déclarés prêt à jouer le jeu du “monitoring” avec la Commission, sous la conduite du ministre norvégien. Mais jusqu’au dernier moment, on a redouté un ultime sursaut des tenants du statu quo (Honduras, Panama,…). Bref, l’Europe a tenu bon.