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Tendances de consommation
Durabilité et “vegourmet”, deux opportunités que la filière européenne des Fruits et Légumes doit saisir

Freshfel Europe a fêté ses 20 ans le 4 juin, lors de son événement annuel 2021. L’occasion de revenir sur son histoire, mais aussi de célébrer l’Année Internationale des Fruits et Légumes et de faire le point sur la durabilité et sur les nouvelles attentes des consommateurs auxquelles la filière fruits et légumes va devoir répondre.

La tendance du "Vegourmet" ? "De la viande, mais beaucoup de végétal".
© Claire Tillier - FLD

« Dans cette nouvelle normalité, nous devons trouver notre place. De grands challenges viennent toujours avec les grandes opportunités, a résumé le président de Freshfel, Stephan Weist. “Vegourmet” est un bon résumé de la voie que nous devrions prendre ». Car la pandémie semble avoir ouvert une autoroute pour le végétal gourmand.

Covid : retour de la consommation à domicile

Côté consommation, la pandémie a eu un impact important, en accélérant certains changements. Hanni Rutzler (chercheuse sur les tendances alimentaires, Future Food Studio) a présenté quelques « vraies tendances de 5 à 15 ans ». « La plupart ont déjà bien démarré et on ne reviendra pas en arrière ».

Ainsi, pour elle, la snackification, caractérisée par la rapidité et la praticité, n’est plus tellement d’actualité. Avec la crise, on a commencé à cuisiner et à consommer à la maison. Les Allemands par exemple, connus pour consommer hors domicile, sont désormais 46 % à cuisiner des produits frais (75 % pour les Italiens) et déclarent le faire plus souvent. « Les repas retrouvent une structure et une planification, comme auparavant. Ce qui change, c’est ce qu’on mange (produits santé, durables, bruts…). La GMS va rester très forte oui, mais de nouvelles initiatives émergent. On cuisine mais version convenience 3.0 avec les plats “take away”. On observe aussi une accélération des services de livraison des chefs et des agriculteurs -les consommateurs aiment leurs chefs et leurs producteurs et ont besoin d’un lien, de garder le contact-, des cuisines fantômes et des kits à repas ».

Omnivore, flexitarien, vegan : pousser le “vegourmet”

Autres réalités dans les tendances selon la chercheuse : le local, en particulier le « local exotique » avec des innovations technologiques et agronomiques permettant de produire au plus près des cultures tropicales, lointaines. Et côté viande, « nous sommes vraiment des omnivores ! De la viande, mais beaucoup de végétal. Je vois un gros futur pour vos produits, avec une tendance “vegourmets”. De plus en plus de chefs se concentrent sur les fruits et légumes, pas que pour les vegans mais aussi et surtout pour les omnivores et les flexitariens. On a besoin d’inspirer les consommateurs sur ce qu’ils peuvent consommer, en se faisant plaisir, et au-delà du paradigme du budget. Parlez du côté émotionnel, de la qualité et de la durabilité de vos produits ! »

Vincent Dolan (Total Produce et membre du bureau de Freshfel) approuve : « On devrait arrêter de dire aux consommateurs ce qu’ils savent déjà, que les fruits et légumes sont bons pour la santé, et parler de ce qu’on fait pour la durabilité par exemple. On doit être plus sophistiqués dans nos messages ».

2021 est donc une année d’opportunité pour cela. Beth Bechdol (directrice générale adjointe de la FAO), estime : « L’Année Internationale des Fruits et Légumes est une vraie opportunité d’accroître la prise de conscience des bénéfices environnementaux et santé de la consommation de fruits et légumes. La FAO prévoit de nombreuses actions pour montrer qu’une consommation quotidienne est possible (budget) et souhaitable. Il faut que la filière collabore, tous ensemble. Il faut plus intégrer les marchés locaux, à l’échelle rurale mais aussi urbaine et péri-urbaine, et minimiser les coûts et les pertes ».

La durabilité, un débat autant de filière que politique

Claire Bury et Michael Scannell, directeurs généraux adjoints de la DG Santé et de la DG Agri respectivement, sont venus rappeler les enjeux de développer une agriculture et une alimentation européenne durable, ainsi que les plans de la Commission européenne.

Certains membres du bureau de Freshfel en ont profité pour faire passer des messages. Ainsi François Lafitte (Kiwifruits de France/Primland) a rappelé l’enjeu de la ressource en eau, une réalité et pas uniquement pour les pays du Sud de l’Europe : « Ce n’est pas une question de quantité de quantité mais de disponibilité au bon moment. Comment avoir des réservoirs d’eau ? »

Surcoûts du bio : « La durabilité passe aussi par les relations avec les fournisseurs »

Volkert Engelsman (Eosta), estimant que la filière fruits et légumes devait non seulement s’intégrer dans les projets européens mais aussi être moteur dans les discussions, s’est inquiété de la question des OGM (« le marché n’en veut pas ») et du bio. « Quelles sont vos idées à la Commission pour promouvoir la consommation bio pour suivre les objectifs de surfaces en production ? »

Michael Scannell répond : « Nous allons communiquer car nous avons conscience que pour augmenter les surfaces à 25 % de bio il faut que la consommation suive en face. Et notamment que les consommateurs comprennent que la durabilité a un coût. On travaille aussi avec les acteurs de la distribution et le secteur de l’export pour accélérer le référencement mais aussi sur la question des coûts et des prix. Il faut une prise de conscience des distributeurs. La durabilité passe aussi par les relations avec les fournisseurs, ce qui permet d’éviter les ruptures d’approvisionnement en cas de crises et une meilleure image auprès des consommateurs ».

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