Commerce

Des places de marché numériques pour les f&l

L e numérique prend une place croissante dans les filières de l'alimentaire, les exploitations, les usines et le commerce. Une évolution qui répond aux attentes des consommateurs. « Les jeunes ont des attentes croissantes en termes de santé et d'alimentation durable, souligne Pascale Hebel, directrice du pôle consommation du Credoc. Ils ont besoin de réassurance et veulent accéder à la diversité et au service. Le digital leur permet aussi de se réapproprier les gestes techniques pour le fait maison (une ré-ponse aux peurs alimentaires), de s'informer sur l'origine, les ingrédients, les indicateurs santé, la DLC, la durabilité.

Et il permet l'accès à la diversité et à la livraison à domicile par l'e-commerce. » Si la disruption s'est d'abord faite par le prix, elle s'exerce désormais par le service. Les drives représentent aujourd'hui 6  % de l'offre alimentaire en France. Les places de marché numériques dédiées à l'alimentaire se multiplient. Les leaders mondiaux de l'e-commerce, le chinois Alibaba et l'américain Amazon, arrivent ainsi dans l'alimentaire, avec des modèles un peu différents, Amazon s'occupant des ventes et de la livraison, Alibaba mettant seulement en contact fournisseurs et clients. «  Les piliers d'Amazon sont une offre la plus large possible, le juste prix et le service, indique Yannick Migotto, ancien responsable alimentation chez Amazon. La personnalisation de l'offre grâce à la technologie est aussi un élément clé. »

« Alibaba vend plus de pommes que Rungis »

Selon Yannick Migotto, Alibaba vend aujourd'hui plus de pommes que Rungis. Des places de marché mettent en contact les producteurs et leurs clients potentiels. Chronofresh, service de livraison en frais de Chronopost, a créé la place de marché Pour de bon, qui permet aux producteurs de vendre leurs produits en direct aux consommateurs. Chronofresh s'occupe de la livraison en France. Le groupe Le Duff (Brioche Dorée...) lance en janvier une place de marché digitale, Gourming, où les producteurs (y compris de f&l) et PME françaises peuvent vendre leurs produits en direct à l'export aux restaurateurs et distributeurs voulant mettre en avant la gastronomie française. Gourming s'occupe des formalités liées à l'exportation, du transport et du paiement. Le droit d'entrée est de 100 €/produit puis de 25 % de commission.