[ADVENTICE] La renouée liseron, une mauvaise herbe annuelle à ne pas confondre avec le liseron vivace
La renouée liseron n’est pas un liseron proprement dit, mais une espèce annuelle dont le contrôle nécessite des moyens complètement différents de l’adventice vivace.
Comment différencier la renouée liseron du liseron des champs
Des tiges avec des feuilles en « fer de lance », cela ressemble à du liseron, mais cela n’en est pas. La renouée liseron (Fallopia convolvulus) est une adventice annuelle dont les premières feuilles sont cordiformes et sagittées dès le stade plantule. Les cotylédons sont en revanche très différents : allongés (1 à 2,5 cm de long sur 3 à 6 mm de large) avec une forme elliptique. La plantule montre en outre une tige sous les cotylédons (hypocotyle) bien développée (2 à 3,5 cm) et très souvent rouge.
Avant leur développement, les feuilles apparaissent enroulées comme un cigare, avant d’étaler leurs limbes. Les nervures sont bien visibles, surtout sur la face inférieure où elles sont saillantes. Adulte, la renouée liseron montre des tiges grêles, souvent nombreuses, couchées au sol (sur les interrangs par exemple ou à l’interculture sur des sols à nu) ou volubiles en s’enroulant autour des tiges d’une culture. La floraison a lieu de juin à octobre, avec des petites fleurs en grappes, blanches et sans pétales.
La lutte via un désherbage chimique adéquat est efficace
Agronomie : La rotation culturale à dominante de cultures d’hiver limite le développement de la renouée liseron. Le labour a peu d’effet sur cette adventice. Un déchaumage ou faux semis avant l’implantation d’une culture de printemps permet de détruire une partie des levées de la renouée.
Désherbage mécanique : Herse étrille ou bineuse arrache bien les jeunes renouées, pour une destruction efficace en culture de printemps.
Chimie : En maïs, culture où la renouée liseron peut être la plus préjudiciable, il n’existe pas de produit herbicide vraiment performant en prélevée. En post-levée, de bonnes efficacités seront obtenues avec des mélanges de type tricétone (mésotrione, tembotrione) + bromoxynil (ou dicamba, fluroxypyr). La betterave est une culture pour laquelle plusieurs molécules se montrent efficaces : phenmédiphame, éthofumesate, quinmerac, clomazone… En orge de printemps, on aura recours à des phyto-hormones (MCPP-P, dicamba, MCPA…) pour venir à bout des renouées liserons.
En tournesol, les solutions les plus performantes seront les traitements en prélevée avec des herbicides à base de pendiméthaline ou du produit Dakota-P en mélange ou en programme avec Challenge 600, Proman ou Racer. Le recours à des variétés tolérantes à des herbicides permet des applications de produits en post-levée efficaces. En soja, selon Terres Inovia, le meilleur programme réunit Atic-Aqua puis Pulsar. En interculture, l’efficacité du glyphosate est jugée moyenne.
Six points clés sur la renouée liseron
De nuisibilité moyenne, la renouée liseron se démarque d’autres adventices par sa forte capacité à couvrir le sol et à s’enrouler autour de tiges comme celles de maïs comme un liseron vivace. Elle gêne alors la récolte.
La période de levée préférentielle s’étale de la sortie de l’hiver à la fin du printemps, avec des températures optimales de germination comprises entre 2 et 13 °C.
Un pied de renouée liseron peut produire plus de 1 000 graines de longue durée de vie, avec une persistance forte du stock semencier. Le taux annuel de décroissance (TAD) est faible, de l’ordre de 50 %.
L’espèce est fréquente sur les cultures de printemps (betterave, maïs, soja, tournesol, orge de printemps…) mais peut aussi se retrouver dans des céréales d’hiver. Elle se rencontre dans toutes les régions et dans divers types de sol.
La renouée liseron fait partie de la famille des polygonacées comportant d’autres adventices comme la renouée des oiseaux, la renouée persicaire, les rumex…
Le sarrasin (blé noir) appartient à la même famille que les renouées. Ses repousses peuvent être préjudiciables dans la succession culturale.