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Fourrages : combien de distributions quotidiennes aux chèvres ? dans quel ordre ?

Le projet MaxForGoat a étudié l’optimisation de la distribution des fourrages aux chèvres laitières afin d’améliorer leur ingestion. Globalement, le nombre de distribution ne semble pas affecter le total ingéré si un seul fourrage est donné à volonté. Lorsque plusieurs types de fourrages sont proposés, les chèvres peuvent attendre leur préféré. Au pâturage, l’apport d’un bon fourrage en complément peut légèrement augmenter la production, mais pas toujours de manière rentable. Bien souvent, simplifier la distribution permet de se simplifier la vie en se limitant de l’astreinte.

<em class="placeholder">Chèvres à l&#039;auge avec du foin</em>
Le projet MaxForGoat a montré que la quantité de fourrage ingéré par les chèvres dépend peu des modalités de distribution, suggérant ainsi que les éleveurs peuvent simplifier leurs pratiques sans impact négatif sur la production laitière.
© D. Hardy

Si les chèvres ingèrent plus de fourrages, elles sont susceptibles de produire davantage de lait et de moins avoir besoin de concentrés. Le projet MaxForGoat, lancé par le Groupe national d’alimentation caprine et porté par Idele et Inrae, visait à optimiser les pratiques de distribution des fourrages aux chèvres laitières pour en maximiser la valorisation. Ce projet de trois ans a surtout permis d’éclairer l’impact du nombre de distribution sur l’ingestion de fourrage.

Lire aussi : Comment bien distribuer les fourrages ?

Les chèvres, réputées sensibles aux modalités de distribution, incitent souvent les éleveurs à complexifier leurs pratiques, ce qui impacte le travail. MaxForGoat s’est appuyé sur deux enquêtes en ligne et huit groupes de discussion pour recueillir les avis et identifier des axes d’amélioration. Les enquêtes ont montré que les éleveurs et les conseillers pensaient majoritairement qu’augmenter la fréquence de distribution ou tolérer plus de refus augmenterait l’ingestion et la production. Des essais expérimentaux ont confirmé que l’augmentation de la proportion de refus améliore l’ingestion et la qualité du régime, mais de façon plus ou moins intéressante selon la nature du fourrage.

Les chèvres savent attendre

En revanche, la fréquence de distribution n’a pas eu d’impact significatif sur la production laitière avec un seul type de fourrage, tant que celui-ci est à volonté. Par contre, lorsque l’on propose deux types de fourrages différents à volonté, les chèvres peuvent attendre pendant des heures le fourrage préféré, rendant illusoire toute tentative de les forcer à consommer l’autre fourrage si elles ne le souhaitent pas. Avec des fourrages d’appétence voisine, l’ordre de distribution peut modifier la ration ingérée avec une plus grande consommation du fourrage distribué sur le pas de temps le plus long.

Quelle que soit la façon dont les fourrages sont distribués, les chèvres en mangent à peu près la même quantité.

Quand les chèvres sont au pâturage, même lorsque le temps d’accès et l’herbe disponible ne sont pas limitants, l’apport d’un bon fourrage à l’auge peut augmenter légèrement la production laitière mais ce n’est pas toujours intéressant économiquement.

Des résultats à adapter

« Les résultats obtenus dans le projet ont été obtenus dans des conditions bien précises, rappelle Bertrand Bluet de l’Institut de l’élevage. Ils sont bien sûr à adapter à la situation de chaque élevage. » Le projet MaxForGoat montre surtout que la quantité de fourrage ingéré ne dépend pas ou peu des modalités de distribution. Cela peut inciter les éleveurs à revoir leurs pratiques en allant vers une plus grande simplification de la distribution. « Les distributions les plus complexes ne sont pas forcément les plus utiles, observe Bertrand Bluet. La simplicité ne semble pas nuire aux chèvres, ni aux éleveurs. »

Pour s’emparer de ses résultats, MaxForGoat a réuni un groupe d’experts composés de techniciens et d’éleveurs pour discuter de la suite à donner. Un outil d’aide à la décision, accessible sur idele.fr/detail-article/maxforgoat-un-outil-daide-a-la-decision, a été créé. Il synthétise en une page les conseils pour maximiser l’ingestion de fourrage en fonction de ses attentes : faire du lait, limiter l’astreinte, avoir une conduite souple, limiter le gâchis ou sécuriser l’alimentation.

Les facteurs influençant l’ingestion de fourrage

La quantité de fourrages ingérée dépend principalement de la qualité du fourrage, du potentiel des animaux et de la quantité de concentré distribué. Ainsi, un fourrage fibreux sera moins digestible et aura un transit lent et une valeur d’encombrement élevée. De même, le gabarit des animaux influe sur leur capacité d’ingestion et leur potentiel laitier. Enfin, des concentrés distribués abondamment vont réduire l’ingestion des fourrages en raison de la substitution entre ces deux aliments.

Côté web

Un webinaire à revoir en ligne

Le webinaire du projet MaxForGoat du 16 janvier 2025 peut être visionné sur Idele.fr/detail-dossier/MaxForGoat.

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