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EXPLOR'AE : quels sont les projets agricoles du programme « de recherches à risque » d’Inrae ?

Inrae dévoile EXPLOR’AE, un ensemble de projets de recherche « en rupture et à haut risque », selon leur qualification par l'Institut, dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement.

drone au dessus d'un vignoble
Un des projets vise à créer un drone capable de survoler une parcelle agricole et d’y capter l’ensemble des odeurs.
© Clara de Nadaillac

Financé par France 2030 et piloté par Inrae, EXPLOR’AE (Accélération de la recherche à risque en agriculture, alimentation et environnement) est doté d’un budget de 20 millions d’euros pour sa phase de mise en route qui a débuté au printemps 2024. Il s’agit d’un ensemble de projets de recherche « en rupture et à haut risque », c’est-à-dire des investigations originales fondées sur des hypothèses audacieuses dont l’étude est associée à de réelles incertitudes et la possibilité assumée d’échec, indique l'Inrae. En cas de réussite, les résultats obtenus pourraient déboucher sur des ruptures scientifiques et technologiques et engendrer des innovations importantes susceptibles de transformer un ou plusieurs secteurs économique, politique ou social.

A relire : « Le dialogue entre Inrae et le monde agricole n’a jamais été rompu » assure Philippe Mauguin

 

Lutter contre les insectes, protéger les cultures, réduire l’usage des pesticides

Dans le domaine de l’agriculture, plusieurs pistes de travail sont avancées. En ce qui concerne les 5 projets transformation, 3 lui sont consacrés :

  • Invoria : orienter le comportement des insectes grâce à l’IA

Les récepteurs olfactifs des insectes étant très différents de ceux des autres animaux, comprendre le rôle de chacun d’eux dans la détection des odeurs paraissait jusqu’ici utopique mais l’utilisation conjointe des tous derniers développement en biologie moléculaire et en IA pourrait désormais rendre cela possible. Des outils d’IA seront utilisés pour créer des modèles de ces récepteurs et prédire à grande échelle leur réponse aux odeurs, avant une validation expérimentale. Cela pourrait servir pour la protection des cultures, la lutte contre les insectes vecteurs de maladie, l’amélioration de la pollinisation ou encore la préservation d’espèces menacées.

  • NanoBioCat : l’IA pour neutraliser virus et bactéries

Il est pour le moment impossible de concevoir une protéine intégralement programmée pour atteindre une cible donnée et la transformer avec une extrême précision. C’est le défi que veut relever ce projet en développant une IA capable de concevoir, de A à Z et à la carte, des nano-protéines d’une genre totalement nouveau. Au-delà de la santé, ces biomolécules pourraient apporter des solutions pour la protection des cultures.

  • YETI : élucider les secrets des trichomes, l’armure naturelle des plantes

Les plantes fabriquent des substances répulsives grâce à de microscopiques « poils défenseurs », les trichomes glandulaires, mais en raison de la domestication et de la sélection variétale, de nombreuses plantes n’ont plus cette aptitude. Le projet vise à comprendre comment réactiver cette défense naturelle pour réduire l’usage des pesticides.

A relire : Une nouvelle variété de blé tendre « agroécologique » développée par l’Inrae

 

 

Traiter les maladies, détecter les modifications des écosystèmes, créer des céréales fixatrices d’azote

Toujours en matière d’agriculture, sur les 39 idées exploration, 4 sont consacrées à ce domaine :

  • Drones renifleurs : l’ambition de ce projet est de créer un drone capable de survoler une parcelle agricole et d’y capter l’ensemble des odeurs, appelé volatilome. Un prototype sera testé sur des parcelles du vignoble bordelais. Cela pourrait permettre de détecter de manière précoce des modifications des écosystèmes en lien, par exemple, avec des vagues de chaleur excessives, le manque d’eau ou le développement de maladies.

 

  • Mind-The-Gap : ce projet vise à comprendre comment la couche protectrice des plantes s’adapte aux contraintes de la croissance et des agressions environnementales. Il permettrait d’envisager de nouvelles stratégies de protection des cultures, faisant appel à la stimulation des mécanismes naturels présents chez les plantes.

 

  • Probiobody : utiliser une bactérie du microbiote pour livrer des anticorps, tel est le but de ce projet qui ouvrirait la voie vers une généralisation de l’utilisation de cette nouvelle stratégie de bio-production et d’administration d’anticorps thérapeutiques. Cette méthode offrirait un moyen peu coûteux pour traiter des maladies affectant les animaux de rente.

 

  • Ricenod : le projet a pour but de conférer aux plantes la capacité de former des nodules sur les racines et donc de fixer de l’azote de manière autonome en se basant sur la légumineuse tropicale Aeschynomene evenia, avec pour finalité de créer des céréales fixatrices d’azote.

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