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Distribution/gaspillage alimentaire
Dynamique, NOUS anti-gaspi enchaîne les projets et les ouvertures de magasins

Spécialisé dans la revalorisation de produits qui seraient jetés sinon, le jeune réseau vient de lancer une gamme de produits sous marque NOUS. Le réseau observe aussi un beau dynamisme, succès face aux nouveaux modes d’achats, et vient d’ouvrir son troisième magasin parisien. Rencontre avec Charles Lottmann, co-fondateur, qui nous explique le fonctionnement de ce réseau et nous fait visiter le nouveau magasin à Paris 9e.

 

Dans la multitude des approches alimentaires responsables, le jeune réseau d’épiceries NOUS anti-gaspi a fait de la lutte contre le gaspillage alimentaire son fer de lance, en particulier le gaspillage chez les producteurs et les industriels. « Selon l’Ademe, 10 Mt de produits alimentaires sont gaspillées chaque année en France, dont la moitié au stade amont », rappelle Charles Lottmann, co-fondateur.

Nouveaux magasins, une MDD et un concept de restauration

Pour cela, les épiceries NOUS anti-gaspi ne proposent dans leurs rayons que des produits qui auraient été jetés par leurs producteurs : des produits industriels à date courte, des légumes biscornus, des œufs trop petits, des gammes supprimées car remplacées… Ces produits sont revalorisés par les épiceries NOUS anti-gaspi, présentes en Bretagne, à Lille et en Ile-de-France. Le concept semble porteur, le réseau est dynamique.

Créé en mai 2018 par Vincent Justin et Charles Lottmann, NOUS anti-gaspi réalise 2 M€ de chiffre d’affaires par mois et magasin. De 16 magasins à date, le réseau devrait passer à 20 d’ici la fin de l’année ; Paris 9e vient d’ouvrir, complétant les magasins parisiens du 14e et du 19e. L’objectif est de 50 magasins à échéance 2024. Côté concepts, la MDD NOUS vient d’être lancée. Et en septembre, NOUS anti-gaspi va dupliquer à Cesson-Sevigné son concept de restauration testé à Dinar : un rayon coupe, une cuisine et une salle de restauration pour valoriser les invendus de la RHD.

Relations fournisseurs : pas de contrats mais un cahier des charges plus souple et des prix rémunérateurs assurés

Le réseau travaille avec quelques 700 fournisseurs, du petit producteur local au gros industriel comme Bonduelle ou Lactalis. La relation client-fournisseur ? Elle est basée sur « la confiance, l’adaptabilité, la souplesse ». Car aucune contractualisation n’est possible, puisque les volumes et les références varient en fonction du contexte. « Ce sont nos fournisseurs qui nous appellent, au jour le jour, pour nous prévenir de volumes disponibles », explique Charles Lottmann. En parallèle, le réseau entretient une base de données fournisseurs, démarchent les entreprises potentielles pour les sensibiliser au concept… Une vingtaine de personnes est dédiée à ce service.

Les cahiers des charges sont donc plus souples, plus adaptatifs que dans le commerce classique : acceptation de non-conformités physiques (poids, aspect visuel…), absence de pénalités de rupture, contrat-dates flexibles… La seule condition : une qualité nutritionnelle et gustative intacte. Côté prix d’achats, « NOUS est un projet qui a été à l’origine pensé pour les producteurs et non pour le pouvoir d’achat des Français, précise Charles Lottmann. NOUS anti-gaspi achète donc à ses fournisseurs à un prix qui couvre au moins les coûts de production. En général, c’est 20 à 30 % moins cher que son prix habituel. On garde les mêmes coefficients pour le prix de vente au consommateur, ce qui représenterait une économie moyenne pour une famille de 4 personnes de 250 € par mois par rapport à un magasin classique. »

Clientèle : viser large pour lutter efficacement contre le gaspillage

Pas de typologie de clientèle ciblée en particulier : NOUS a l’ambition de fédérer le plus de consommateurs autour de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour cela : des magasins « sympas, non stigmatisants » et sans les codes du magasin de déstockage, des affiches et stop rayons pédagogiques, des prix qui restent accessibles, une offre qui tourne, avec des classiques et des produits plus originaux, la proposition d’autres approches durables comme le bio, le local, le vrac.

L’approvisionnement est au maximum local (au moins 30 % des produits), l’offre est souvent bio. A Paris, c’est 100 % du rayon fruits & légumes qui l’est (à moitié en province). Et dans le nouveau magasin du 9e, 40 % du chiffre d’affaires se fait par le bio (20 % par les fruits et légumes). De manière générale, le rayon fruits et légumes constituent 18 à 20 % du chiffre d’affaires magasin à Paris, 11 à 13 % en province.

Résultat : une clientèle qui va de jeunes couples aux seniors, de cadres sup à des familles plus modestes. Le panier moyen est de 19 € dans les magasins parisiens du 14e et du 19e et déjà de 15€ dans celui du 9e ouvert depuis un mois. En province, le panier moyen est plus élevé, les acheteurs font des gros pleins de courses, tous les 10-15 jours.

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