Aller au contenu principal

Difficile de produire des carcasses grasses de porcs mâles entiers

Deux essais menés à l’Ifip démontrent qu’il n’est pas possible d’augmenter l’épaisseur de gras des carcasses de mâles entiers en agissant sur les valeurs nutritionnelles des aliments d’engraissement.

<em class="placeholder">mâle entier non castré</em>
Quelle que soit la stratégie alimentaire employée, le taux de gras des carcasses se maintient à des niveaux bas à l'abattoir
© D. Poilvet

Selon deux essais réalisés par l’Ifip, la réduction de la teneur en acides aminés ou l’augmentation de concentration énergétique jusqu’à dix mégajoules (MJ) d’énergie nette (EN) par kg ne permettent pas d’augmenter l’adiposité des carcasses de mâles entiers

Lire aussi : Comment déposer du gras sur les porcs mâles entiers ?

Les besoins de la charcuterie salaison requièrent des carcasses suffisamment grasses, notamment pour la production de jambon et de saucisson secs. Or, le développement depuis quelques années de la production de mâles entiers entraîne une réduction des carcasses de ce type. C’est pourquoi, à la demande de la profession, des essais d’alimentation ont été conduits par l’Ifip, afin de déterminer dans quelle mesure, il était possible d’augmenter la part de gras dans les carcasses de mâles entiers.

Lire aussi : Une bonne marinade pour masquer les odeurs de verrat

Moins de croissance, mais pas plus de gras

Deux orientations ont été testées dans cette optique. Un premier essai a consisté à réduire les teneurs en acides aminés tout en maintenant la teneur en énergie de l’aliment constante. L’objectif est de détériorer la vitesse de croissance des mâles entiers et d’obtenir des porcs plus âgés au même poids d’abattage, et donc potentiellement plus gras. Cette stratégie alimentaire a conduit à une diminution logique des performances en engraissement. Cependant, l’épaisseur de gras G3 n’augmente pas avec le régime déficient en acides aminés. Comparativement, les porcs mâles castrés voient leur indice de consommation augmenter et présentent une épaisseur de gras très supérieure aux mâles entiers. Il apparaît clairement que, pour des poids d’abattage équivalents, la réduction de la teneur en acides aminés de l’aliment ne permet pas d’augmenter l’adiposité des carcasses de mâles entiers.

Le second essai a testé une augmentation de la concentration énergétique de l’aliment (10 MJ contre 9,6 MJ d’énergie nette dans l’aliment témoin) et une distribution à volonté, tout en maintenant les apports en acides aminés. L’objectif était d’augmenter l’ingestion d’énergie pour favoriser le dépôt de gras. L’indice de consommation a logiquement diminué de 0,05 point. Cependant, l’accroissement de la teneur en énergie nette de l’aliment en finition n’a pas permis l’augmenter des épaisseurs de gras G3 et G4. Tout au plus peut-on constater que le G3 atteint près de 14 mm quel que soit le régime, soit près de 2 mm de plus que le G3 actuellement observé dans la zone Uniporc ouest pour les mâles entiers. La différence de poids carcasse est sans doute à mettre en relation avec cette observation (104 kg de carcasse dans cet essai, contre 96 kg en moyenne Uniporc).

Une autre voie envisagée

Des concentrations énergétiques supérieures à 10 MJ EN/kg n’ont pas été testées par l’Ifip, ce seuil étant rarement dépassé dans le contexte actuel. Il n’est pas exclu que ces niveaux énergétiques très élevés permettent une augmentation du G3. Mais le surcoût de production sera encore plus difficile à compenser. Dans l’immédiat, en production de mâles entiers issus d’un verrat piétrain, la recherche de carcasses plus lourdes semble donc la seule voie envisageable pour satisfaire les besoins de la charcuterie-salaison sèche. Une autre voie serait d’utiliser une génétique mâle plus grasse.

Didier Gaudré et Patrick Chevillon

Les plus lus

<em class="placeholder">Tous les matins, Dominique et Philippe Gautier prennent leur petit déjeuner avec leurs salariés dans une ambiance conviviale.</em>
Comment ces éleveurs de porcs bretons ont fait évoluer leur exploitation pour fidéliser leurs salariés
Dans leur exploitation porcine, Dominique et Philippe Gautier ont fait évoluer leurs pratiques managériales : vestiaires…
<em class="placeholder">David Le Lay éleveur dans le Finistère</em>
« J’investis dans l’élevage de porc de demain »

David Le Lay en est persuadé. C’est maintenant qu’il faut construire l’élevage de demain. Un élevage décarboné, doté d’un…

<em class="placeholder">L&#039;étude de la chambre d&#039;agriculture et d&#039;Evel&#039;up démontre qu&#039;une augmentation de 37% de la taille moyenne des cheptels permettrait de compenser la baisse des installations ...</em>
Maintenir la production porcine bretonne par une augmentation de la production par éleveur : utopie ou réalisme ?
La baisse de la production porcine bretonne constatée depuis 2008 n’est pas inéluctable. Une étude réalisée par la Chambre d’…
<em class="placeholder">Le jumeau numérique de l&#039;élevage est capable de collecter toutes les informations numériques pour ensuite apporter un service de conseil à l&#039;éleveur.</em>
La Cooperl veut créer un jumeau numérique pour les élevages de porcs grâce à l'IA

Grâce à l’IA, Cooperl veut créer un "jumeau numérique" des élevages porcins, une copie virtuelle en temps réel capable d’…

<em class="placeholder">L&#039;objectif du Défi employeur organisé par les chambres d&#039;agriculture est de développer les compétences de manager des agriculteurs employeurs.</em>
Employeur agricole : et si le vrai défi, c’était le management ?
À partir de novembre 2025 et jusqu’en mars 2026, les chambres d’agriculture organisent le Défi Employeur, un…
<em class="placeholder">robot de lavage CleanBubby 4.0</em>
Cleanbuddy 4.0, un robot de lavage conçu par des éleveurs de porc

Calipro a présenté au Space un robot de lavage équipé de radars et détectant automatiquement les obstacles dans les salles d'…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)