Aller au contenu principal

De jeunes génisses avec au moins 35 % d’herbe pour la filière Prim’herbe

L’union de coopératives Cloé démarre un partenariat avec le groupe Carrefour. La filière Prim’herbe vise à approvisionner le rayon libre-service des enseignes.

Jérôme Mélard, éleveur à Puttigny en Moselle, diversifie les débouchés de son atelier d'engraissement avec des génisses Prim'herbe.  © Cloe
Jérôme Mélard, éleveur à Puttigny en Moselle, diversifie les débouchés de son atelier d'engraissement avec des génisses Prim'herbe.
© Cloe

Carrefour lance en 2020 la filière Prim’herbe. Elle porte sur des animaux abattus avant l’âge de 18 mois, principalement des génisses de races à viande ou croisées viande, dont le régime contient un minimum de 35 % d’herbe et un maximum 10 % de concentrés du commerce. L’union de coopératives Cloé en région Grand Est (regroupant Lorca, CAL et Comptoir agricole) est en phase de démarrage pour ce partenariat, avec déjà une trentaine d’éleveurs engagés.

Jérôme Mélard de l’EARL du Haut de Xe, à Puttigny en Moselle, a été un des premiers signataires. Il élève 80 vaches salers dont une partie est conduite en croisement charolais. Jusque-là, ses génisses croisées étaient engraissées avec la même ration que les jeunes bovins — à base d’ensilage de maïs — et partaient entre 16 et 18 mois pour l’Italie. Jérôme Mélard, qui a été confronté au printemps dernier au retard de mise en marché de ses mâles à cause de la crise du coronavirus, a vu dans la filière Prim’herbe une opportunité pour diversifier les débouchés de son atelier d’engraissement. "Cette année, au lieu d’acheter 70 broutards à engraisser, je n’en ai racheté que 35. J’ai à la place commandé à mon organisation 30 génisses qui complètent les 30 croisées nées sur l’exploitation et je les ai contractualisées pour la filière Prim’herbe", explique l’éleveur. Il apprécie également la sécurité apportée par le contrat avec un prix de vente garanti. Jérôme Mélard développait justement depuis trois ans la place des prairies temporaires dans son assolement et il dispose d’ensilage d’herbe à valoriser. La ration des génisses, distribuée à la mélangeuse, se compose (en brut) de 10 kg d’ensilage d’herbe, 6 kg d’ensilage de maïs, 1 kg de correcteur, 1,5 kg d’orge et 500 g de paille. L’objectif de croissance tourne autour de 1 100 g/jour, sachant qu’il faut s’organiser en fonction du poids d’achat des génisses pour que la période d’engraissement dure au moins quatre mois dans ce cahier des charges. Ce dernier stipule également que la ration doit être enrichie en vitamine E et en sélénium pour les deux derniers mois. L’animal ne doit pas recevoir de traitement antibiotique durant la phase d’engraissement. Un diagnostic Boviwell et un diagnostic Cap2ER doivent être réalisés dans l’élevage. Deux pesées des animaux sont obligatoires, une en cours d’engraissement et une en fin d’engraissement. "Un accompagnement technique assez cadré est assuré pour ces animaux", explique Pascal Kardacz, responsable technique Lorca élevage.

Des contrats avec un prix de vente garanti

"Le prix de vente est fixé annuellement et il est donné à la mise en place de l’animal en engraissement", précise Justine Wacht, responsable qualité pour Cloé. Lorca prévoit de fournir 25 génisses par semaine pour début 2021 dans cette filière, et se déclare confiant sur sa montée en puissance. L’organisation de producteurs cherche des adhérents prêts à produire pour cette filière. Les naisseurs engraisseurs assureront une sortie des animaux en fin d’année et début d’année, et les engraisseurs spécialisés pour les autres périodes. "L’intérêt de cette production porte aussi sur le taux de rotation de 1,8 qu’elle permet dans les ateliers", observe Pascal Kardacz. Les animaux, de moindre gabarit, permettent de proposer des morceaux de viande de plus petite taille et le marché du libre-service des enseignes Carrefour s’ouvre déjà à eux dans 50 enseignes du groupe, avec plusieurs organisations de producteurs dans différentes régions engagées.

Côté éco

L’âge cible des animaux est de 16 mois, avec un minimum de 14 mois et un maximum de 17,9 mois. Le poids idéal est une carcasse de 300 kg, dans une fourchette comprise entre 270 kg et 330 kg. L’état d’engraissement doit être de 3, avec un classement O + à R +. Pour 2020, le prix garanti est de 4,45 euros/kg C.

Les plus lus

<em class="placeholder">aude Gaec de Bergnes vaches aubrac </em>
Dans l’Aude, « notre parcellaire étagé et diversifié est résilient face au climat »

Dans les Pyrénées audoises, Daphné et Sylvain Mervoyer misent sur la diversité et la rotation des ressources naturelles pour…

<em class="placeholder">capteurs audit ambiance bâtiment limousine</em>
Bâtiment d’élevage bovin : des capteurs pour un diagnostic d’ambiance précis et objectif
Eilyps réalise des diagnostics d’ambiance en bâtiment d’élevage bovin avec un dispositif de capteurs qui mesurent les flux d’air…
<em class="placeholder">Astuces d’éleveuses : des idées pour se faciliter le travail avec un troupeau bovin</em>
Astuces d’éleveuses : des idées pour se faciliter le travail avec un troupeau bovin

Voici quelques outils et astuces croisés lors de la préparation de ce dossier. Certains représentent des investissements qui…

Jean-Noël Gémon et Fabien Milliéroux (dans l’élevage de ce dernier à Royan) adhèrent au dispositif Eleveur et Engagé.
Eleveur et engagé : une démarche toujours gagnante en Charente-Maritime

Le partenariat noué depuis près de trente ans par un groupe d’éleveurs de Charente-Maritime avec la grande distribution…

<em class="placeholder">350 000 veaux laitiers étant exportés chaque année, la marge de progression de ces filières est élevée.</em>
L’engraissement de veaux croisés prend corps

Face à la décapitalisation du cheptel bovin, les filières d’engraissement de veaux croisés se développent. Ces animaux…

<em class="placeholder">éleveurs conseiler haute-Marne vaches limousines</em>
Élevage bovin viande : « une étude stratégique a conforté notre choix de développer le troupeau de limousines »

En Haute-Marne, Sylvain et Sandrine Bougrel ont décidé d’arrêter l'atelier lait pour se concentrer, en temps et en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande