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Le fromage de chèvre perd des acheteurs en grandes surfaces mais il y a encore des tendances à investir

Les foyers acheteurs de fromage de chèvre se réduisent. Pour Kantar, il faut conquérir une clientèle jeune et familiale en proposant du chèvre qui entre dans les préparations culinaires.

<em class="placeholder">Rayon fromage de chèvre dans un Intermarché en janvier 2020</em>
Les acheteurs de chèvre sont moins nombreux et Kantar recommande de mettre en avant la culinarité des fromages de chèvre.
© D. Hardy

L’Anicap, l’interprofession caprine, finance une étude de la dynamique de consommation des fromages de chèvre par le panéliste Kantar. Avec 84,2 % des foyers français ayant acheté du fromage de chèvre en 2024, le chèvre reste un pilier de la consommation alimentaire. Cependant, la part de foyers acheteurs s’est réduite puisqu’ils étaient 86,2 % à en acheter en 2021. Ce recul est particulièrement marqué sur les ventes à la coupe, en diminution structurelle depuis plusieurs années, mais s’observe aussi pour la première fois dans les rayons de libre-service. Globalement, le chèvre perd du terrain face aux pâtes fraîches et aux pâtes pressées cuites. Les pâtes fraîches, en particulier, séduisent les jeunes générations avec des formats pratiques et des prix souvent plus compétitifs.

Chercher de nouveaux jeunes consommateurs

La hausse des prix des produits de grande consommation (+ 20 % en deux ans) a transformé les habitudes des consommateurs. La fréquence d’achat du chèvre s’est stabilisée à 10,6 achats par an et la quantité consommée est restée stable à 2,6 kilos par foyer et par an pour un budget annuel moyen de 36,90 euros. Par comparaison, si l’on considère l’ensemble des fromages, 99,9 % des foyers en achètent, en moyenne 30 kilos par an pour un budget total de 354 euros.

Deux segments continuent de dominer le marché du fromage de chèvre : la bûche (60 % des volumes) et le chèvre frais (12 % des volumes). Ces catégories bénéficient d’un intérêt accru pour des usages polyvalents, à la fois en plateau et en cuisine. Cette orientation culinaire, portée par des tendances comme la simplification des repas et la rapidité de préparation, s’avère cruciale pour répondre aux attentes des jeunes foyers et des familles. « Il y a un enjeu d’aller chercher ces nouvelles cibles au-delà des acheteurs traditionnels de chèvres qui sont plutôt des foyers âgés, aisés et engagés dans leur consommation », recommande Imelda Pringuey, directrice d’unité produits frais à Kantar Worldpanel.

Seuls Président et Petit Billy progressent

Les marques de distributeurs captent une part croissante des consommateurs, au détriment des marques nationales historiques comme Soignon, Chavroux ou Saint-Loup. Cette année, Petit Billy et Président sont les seules marques nationales à tirer leur épingle du jeu.

Sur quelles tendances investir en chèvre ?

Pour Kantar Worldpanel, l’avenir du marché du chèvre repose sur deux fronts : consolider la clientèle actuelle et se tourner vers de nouvelles cibles stratégiques. Les seniors, qui consomment majoritairement du fromage de chèvre, restent un levier essentiel pour maintenir la croissance à court terme. Cependant, une stratégie durable nécessite de séduire les jeunes générations, dont les habitudes de consommation se portent davantage sur des produits innovants et adaptés à un usage culinaire. « Les Français sortent de moins en moins le plateau de fromage en fin de repas, constate Imelda Pringuey. Il y a besoin de pousser le chèvre sur le plat principal, or cet ingrédient peut être un facteur de goût dans les pizzas, les soupes, les pâtes cuisinées ou les salades composés. »

Attachement au lait français

Les fromages de chèvre se doivent aussi d’être présents dans les nouveaux circuits de distribution, et notamment l’e-commerce qui représente désormais 10 % des dépenses. Il ne faut cependant pas négliger les enseignes à images prix et notamment Leclerc chez qui se font 19 % des dépenses de chèvres en France.

Enfin, le chèvre doit continuer à promettre une production locale puisque près des deux tiers des consommateurs déclarent choisir leur fromage de chèvre en fonction de son origine. Communiquer sur la transparence, le soutien aux producteurs locaux et l’ancrage territorial peut alors constituer un axe fort de différenciation.

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