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Êtes-vous autonome en fourrages pour votre élevage de chèvres ?

Disponibilité, qualité, changement climatique… L’autonomie fourragère n’est pas une évidence.

L'autonomie alimentaire globale est assez faible en élevage caprin, contrairement à d'autres filières (environ 70 % chez les livreurs et 55 % chez les fromagers-fermiers selon l'Institut de l'élevage.
L'autonomie alimentaire globale est assez faible en élevage caprin, contrairement à d'autres filières (environ 70 % chez les livreurs et 55 % chez les fromagers-fermiers selon l'Institut de l'élevage.
© V. Hervé-Quartier
 

Jérémy Lambert, éleveur à St-Martin-en-Haut dans le Rhône, 80 chèvres, fromager-fermier

Oui

En zone de montagne, nous avons la chance d’être dans un vallon où l’on ne craint pas le sec. Cela nous permet d’être autonomes en fourrages pour nos 80 chèvres. C’est la condition pour être rentables.

Sur les 26 ha de SAU, nous produisons des céréales sur 5 ha et le reste de la surface est composé de 9 ha de prairies temporaires et 12 ha de prairies permanentes.

Nos chèvres pâturent d’avril à octobre 12 heures par jour (fil avant et fil arrière), avec un complément de foin le matin (500 g par chèvre) et de l’enrubannage la nuit.

Nous faisons une première coupe en mai dans les prairies temporaires que nous enrubannons avec un conservateur, et nous faisons du foin avec la seconde coupe. Souvent à la première coupe, il y a une dominante de trèfle incarnat, puis le trèfle violet et le ray-grass anglais prennent le dessus. Depuis trois ans, nous faisons des fauches tardives pour permettre aux plantes de grainer et refaire les prairies.

En complément, les chèvres reçoivent, au pic de lactation, 400 g de concentré (type chèvres laitières 24), et 400 g de granulés (maïs, orge, triticale et blé). Le fait d’être larges en fourrages nous permet de consacrer 5 ha aux céréales et de diminuer le coût d’achat du concentré.

Grégory et Delphine Frechou, éleveurs à Sévérac-le-Château dans l’Aveyron, 240 chèvres, livreurs

Oui

 

 
Grégory et Delphine Frechou, éleveurs à Sévérac-le-Château dans l’Aveyron, 240 chèvres, livreurs.
Grégory et Delphine Frechou, éleveurs à Sévérac-le-Château dans l’Aveyron, 240 chèvres, livreurs. © G. Frechou
En moins de deux ans, nous sommes passés de 70 à 20 vaches allaitantes, et nous avons monté un atelier caprin de 240 chèvres. Ce choix de diminuer le nombre de vaches s’est imposé rapidement pour assurer l’autonomie fourragère et nous concentrer sur la production caprine.

 

Sur les 70 ha de SAU, nous cultivons en sans-labour 10 ha de maïs épis, 10 ha d’orge et de seigle, et 20 ha de prairies (trèfle violet et luzerne). Nous avons 30 ha de prairies naturelles sur des terrains difficiles valorisés par les vaches allaitantes. En zone de montagne, nous avons des printemps tardifs et des hivers précoces. Dans ces conditions, nous nous reposons à 100 % sur la première coupe pour les stocks d’herbe.

La ration des chèvres est composée d’enrubannage de luzerne et trèfle violet à volonté, du foin de prairie naturelle (200 g/j), 1 kg d’ensilage de maïs épis, 300 g de tourteau soja/colza 50/50 en granulés, 200 g de drèche de blé, 200 g de pulpes de betteraves et 200 g de seigle.

Il y a une très grosse pression foncière dans notre département. Abonnés aux sécheresses à répétition depuis une quinzaine d’années, l’autonomie fourragère est de plus en plus difficile à assurer. Cet hiver, nous allons encore diminuer le cheptel allaitant à 10 mères et nous cherchons la meilleure performance : pour notre première année, la moyenne du troupeau caprin est à 1 073 litres par chèvre.

Loïc Bouyé, éleveur à Monbahus dans le Lot-et-Garonne, 400 chèvres, livreur

Oui

 

 
Loïc Bouyé, éleveur à Monbahus dans le Lot-et-Garonne, 400 chèvres, livreur.
Loïc Bouyé, éleveur à Monbahus dans le Lot-et-Garonne, 400 chèvres, livreur. © L. Bouyé
Les fourrages distribués à nos 400 chèvres sont produits exclusivement sur l’exploitation : foin de luzerne et de prairies multiespèces. Nous réalisons en moyenne quatre coupes de luzerne et une d’herbe par an. Les prairies multiespèces sont constituées de lotier, fétuque, ray-grass, trèfle incarnat, sainfoin et trèfle blanc. Au-delà de l’intérêt économique, nous connaissons la valeur du fourrage produit sur l’exploitation, c’est très important. Cette année, avec un début de printemps assez sec, nous avons eu quelques inquiétudes, puis la pluie est venue au bon moment et les stocks sont bons.

 

Nous investissons progressivement dans du matériel plus performant pour assurer une qualité optimale et homogène des fourrages récoltés : c’est indispensable, notamment pour la luzerne, avec des créneaux d’interventions assez courts. Même si cela demande des investissements et du temps, nous sommes très satisfaits de la qualité des fourrages produits, particulièrement de la luzerne.

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