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Des éleveurs de chèvres s’adaptent aux changements climatiques

L’adaptation au changement climatique n’est plus une perspective lointaine mais une réalité quotidienne pour les éleveurs de chèvres. À travers le projet Cap’Climat Territoires, plusieurs groupes d’éleveurs ont expérimenté, discuté et ajusté des leviers pour rendre leurs systèmes plus résilients.

Des éleveurs caprins échangent dans une prairie.
Face au dérèglement du climat, des éleveurs caprins se prennent en main pour anticiper les changements à venir.
© C. Sauvageot

Le projet Cap’Climat Territoires accompagne la filière caprine dans sa nécessaire adaptation aux effets du changement climatique. Lancé en 2022, il s’inscrit dans la continuité des travaux menés en Nouvelle-Aquitaine et dans les Pays de la Loire dans le cadre du réseau REDCapSept groupes d’éleveurs – ainsi qu’un groupe d’enseignants – se sont constitués dans différentes régions : Bretagne, Centre-Val de Loire, Bourgogne, Auvergne Rhône-Alpes, Nord Occitanie, Sud Occitanie et Sud Nouvelle-Aquitaine. Chacun s’est réuni six fois, créant une dynamique locale pour imaginer des systèmes caprins capables de résister aux sécheresses et aux aléas de la pousse de l’herbe.

Échanger pour progresser collectivement

Pour Mickaël Lamy, président de l’Anicap qui a financé le projet, l’enjeu est clair : « Entre les sécheresses et les changements de pluviométrie, les éleveurs mesurent concrètement chez eux les effets du changement climatique. Mais on ne transforme pas un système d’élevage du jour au lendemain. L’interprofession s’est saisie du sujet pour anticiper et accompagner, plutôt que subir. Les éleveurs inventent déjà des solutions ; il est intéressant de multiplier et partager ces pratiques afin de bâtir des systèmes robustes. »

« Le projet Cap’Climat Territoires nous a permis de confronter nos pratiques, de voir ce qui marche ailleurs et de trouver ensemble de nouvelles pistes d’adaptation, apprécie Martial Brouqui, installé dans le Lot avec 330 chèvres. Chaque système a ses particularités, mais discuter permet de progresser collectivement. »

Anticiper la trésorerie fourragère

En binôme avec les conseillers référents de chaque zone, Caroline Sauvageot, chargée de mission à l’Institut de l’élevage, a animé ces groupes de quatre à neuf éleveurs et éleveuses. À l’issue des trois ans du programme, elle a synthétisé les principaux leviers d’adaptation du système fourrager proposés par les groupes d’éleveurs dans des documents à retrouver sur le mini-site idele.fr/CapClimatTerritoires/.

Pour elle, avec les changements climatiques, « les éleveurs devront plus que jamais anticiper leur trésorerie fourragère. Ils devront aussi diversifier leur système fourrager et pouvoir assurer une première et dernière coupe de qualité ». Il faudra aussi gérer le trou d’herbe l’été avec des luzernes, du sorgho ou l’intégration de ressources ligneuses.

Caroline Sauvageot, Institut de l’élevage : « Les éleveurs ont fait évoluer leurs pratiques »

<em class="placeholder">Caroline Sauvageot, Institut de l’élevage</em>

« Le projet Cap’Climat Territoires a permis de construire avec les éleveurs et les acteurs de l’enseignement agricole, une dynamique collective autour de l’adaptation des systèmes caprins au changement climatique. En s’appuyant sur des échanges réguliers et des expérimentations locales, le projet a permis d’identifier des leviers adaptés à la diversité des territoires et à la réalité du terrain. La force du collectif a été un facteur clé de réussite. Le partage d’expériences et la mise en réseau des compétences ont permis que des éleveurs prennent du recul et testent de nouvelles pratiques pour faire face aux défis climatiques à venir. L’enjeu est désormais de poursuivre cette dynamique, de la renforcer et de la déployer plus largement. »

Une plaquette dans chacun des sept territoires

<em class="placeholder">Cap’Climat Territoires - Adaptation des élevages d’Auvergne-Rhône-Alpes au changement climatique</em>

Le projet Cap’Climat Territoires a édité sept plaquettes d’une dizaine de pages retraçant les enjeux et les solutions imaginées par des éleveurs de Centre Val de Loire, de Bourgogne, du sud et du nord de l’Occitanie, du sud de Nouvelle-Aquitaine, d’Auvergne Rhône-Alpes et de Bretagne.

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