Aller au contenu principal

Veaux sous la mère : « J’organise mon système pour avoir un mois sans tétée »

Axel Colson vient de s’installer sur une petite exploitation où il produit du veau élevé sous la mère en label rouge. Il groupe les vêlages sur six mois pour réduire l’astreinte des tétées et grouper les ventes à la période où les cours sont les plus élevés.

Axel Colson est installé depuis un an à Sallespisse, dans les Pyrénées-Atlantiques, en système veau élevé sous la mère. Le jeune éleveur, qui est belge, a découvert cette production en arrivant dans la région et a décidé de se lancer. « C’est un système qui permet de valoriser les petits troupeaux », observe-t-il. Axel Colson apprécie également le challenge technique que représente cette production, associée à des objectifs de qualité élevés et des résultats qui tombent après chaque vente.

 

Pour autant, il est essentiel pour lui d’organiser son travail de façon à se dégager du temps libre. « J'aime pouvoir rentrer une dizaine de jours par an en Belgique et je voulais m'alléger le travail du dimanche », reprend l'éleveur. 

Des vêlages de mai à fin octobre

Alors que les vêlages sont classiquement répartis sur l’année en système veau élevé sous la mère, Axel Colson les groupe sur six mois, de mai à fin octobre. « J’ai choisi ces dates pour vendre les veaux entre septembre et mars, à la période où la demande est la plus forte et les prix sont plus attractifs. »

Et c’est donc au mois d'avril que la salle de tétée sera fermée. « Il n’y aura à cette période que des vaches gestantes au pré à surveiller. Une tâche que les cédants, Christian et Marylène Lartigue qui habitent sur place, acceptent de faire pour moi si je veux partir quelques jours. »  Ce choix présente tout de même un inconvénient : la période de reproduction (100 % en IA) débutera au mois d'août pendant les possibles fortes chaleurs, ce qui peut faire baisser le taux de réussite à l'IA sur quelques semaines.

Une seule tétée le dimanche

L’exploitant est encore en phase de construction de son troupeau mais il vise 36 vêlages, avec deux tiers de blondes d’Aquitaine et un tiers de tantes normandes. Du fait du groupement des vêlages, il y aura jusqu’à vingt-cinq veaux à faire téter certaines semaines. La salle de tétée actuelle de six places sera moins bien adaptée. À l’avenir, un projet de salle de tétée plus grande, pour douze vaches, pourra être envisagé. De même, le logement des veaux sera ajusté, sachant qu'il compte une quinzaine de places actuellement.

Axel Colson arrive au bout de son cadrage des dates de vêlages. Il se restreint déjà depuis un an à une seule tétée le dimanche. « Le dimanche, je viens sur l’exploitation en fin de matinée vers 11 h pour faire têter les veaux et nourrir les vaches. Je reviens ensuite le soir juste pour la surveillance et je repousse du foin à celles qui n’en ont plus. » Depuis qu’il a mis en place cette conduite, il n'observe pas plus de mammites, ni de problèmes particuliers sur les veaux, et aucun impact sur leur croissance.

Deux heures le matin et deux heures le soir

Chaque jour, les horaires des tétées sont réguliers, mais ne sont pas non plus gravés dans le marbre. Le matin c’est 7 h et le soir 18 h, mais cela peut être décalé d’une heure ou deux selon l’emploi du temps de l’éleveur. Il compte deux heures de travail le matin et deux heures le soir au total. S’y ajoutera prochainement le temps de travail d'un nouvel atelier de 8 400 poulets de plein air en cabanes mobiles en cours de lancement, un projet en partie subventionné par la région Nouvelle-Aquitaine.

Les résultats sont au rendez-vous dès la première année : sur une dizaine de veaux vendus, la moyenne du prix de vente s’est établie à 8,92 euros par kilo de carcasse pour un poids moyen de 163 kilos de carcasse. En filière label rouge, le poids de carcasse moyen à ne pas dépasser est de 170 kilos de carcasse, pour un âge compris entre trois mois et demi et cinq mois et demi. Chez Axel Colson, une grande partie des animaux ont été labellisés et classés en qualité optimale : couleur 1 (blanc), conformation U+ ou U, et note d’état d'engraissement de 3.

Des rations simples pour les blondes et les tantes normandes

En saison estivale, les vaches en lactation sortent pâturer le jour sur une vingtaine d'hectares divisés en plusieurs parcs. Elles changent de parcelle toutes les semaines de fin mars ou début avril, selon la météo, jusqu'à fin novembre. Elles reçoivent en salle de tétée, matin et soir, un mélange de maïs sec concassé, de correcteur azoté acheté dans le commerce et de minéraux.

Ce mélange est ajusté en fonction de leur race (les normandes reçoivent une ration plus importante que les blondes) et de la quantité d'herbe disponible. Les vaches passent la nuit dehors sur une parcelle voisine du bâtiment avec foin à disposition.

En hiver, les vaches reçoivent de l’enrubannage rationné et du foin à volonté. Pour les vaches en lactation, le mélange maïs et correcteur azoté est ajusté en fonction de la qualité de l'enrubannage. Les vaches gestantes commencent à être préparées avec ce mélange un mois avant vêlage. Quant aux génisses de renouvellement, elles ont à disposition du foin à volonté et reçoivent 3 à 4 kilos du même mélange de concentré chaque jour.

Axel Colson commence un travail de sélection sur la production de lait pour les blondes, et sur les taux protéique et de matière grasse des normandes.

Les plus lus

<em class="placeholder">Exploitation canadienne en élevage bovin allaitant (chez Richard et Ganet Rey, éleveurs dans le Manitoba). agriculture canadienne. production de bovins viande de race ...</em>
« Les taxes américaines provoqueraient probablement une chute abrupte des exportations de bœuf des États-Unis vers le Canada »

Tyler Fulton, président de l’association canadienne de l’élevage allaitant, analyse les risques que provoqueraient des taxes…

<em class="placeholder">Le caillebotis est à hauteur du couloir d&#039;alimentation et occupe 3,5 m de large derrière les cornadis. Le malaxeur fonctionne une dizaine de minutes par jour.   </em>
Élevage bovins viande : « avec mon bâtiment caillebotis et aire paillée, j’utilise 5 kg de paille par jour par vache suitée »

Dans le Puy-de-Dôme, Samuel Poughon a opté, il y a une dizaine d’années, pour un bâtiment avec un caillebotis sur 3,5 m…

<em class="placeholder">Pauline Garcia salon de l&#039;agriculture</em>
Les bovins sont sensibles à la musique

Enrichir l’environnement des veaux, relaxer le troupeau, masquer des bruits gênants… Diffuser de la musique dans les bâtiments…

<em class="placeholder">bâtiment vaches allaitantes aire raclée</em>
Élevage bovins viande : « Un bâtiment avec pente paillée et aire raclée économe en paille pour mes vaches blondes d’Aquitaine »

Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente…

<em class="placeholder">Vaches aubrac dans la stabulation paillée avec de la plaquette de bois. Certaines sont couchées.</em>
Élevage bovins viande : « La plaquette de bois complète la paille dans l’aire paillée de mes vaches aubrac »

Jean-Christophe Lacombe, à Flagnac en Aveyron, utilise depuis dix ans la plaquette de bois comme litière pour ses vaches…

charolaise vêlage
La provision pour augmentation de la valeur du stock de vaches est-elle intéressante ?

La déduction fiscale 2024 devient provision en 2025 et même, en pratique, une prime à l’augmentation du cheptel.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande