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Une ventilation dynamique pour les jeunes bovins

Chez Alexandre Jourdain, en Seine-Maritime, le bâtiment de 80 places pour jeunes bovins est complètement fermé depuis 2014. Des extracteurs et des trappes d’entrée d’air ont été installés. Les animaux ne toussent plus et ont gagné 200 g de GMQ. 

Installé à Pleine-Sève, à cinq kilomètres de la mer, l’élevage d’Alexandre Jourdain doit composer avec des vents forts et très changeants, et une hygrométrie importante. Le bâtiment monopente de 14 x 48 mètres, orienté Ouest – Sud-Ouest, était censé fonctionner à sa conception en ventilation naturelle. Mais, pour régler un gros problème de maladies respiratoires sur les jeunes bovins à l’engraissement, Alexandre Jourdain a d’abord ouvert davantage le bâtiment en retirant des tôles. L’air entrait bien mais sans net résultat sur la santé des animaux. Il a alors installé deux ventilateurs d’occasion sur les pignons pour organiser une circulation horizontale d’air. « J’ai observé que dans les cases situées à côté de chaque ventilateur, les taurillons n’étaient jamais malades. Mais cela ne réglait pas le problème pour tous. »

Un retour sur investissement estimé à trois ans et demi

Alexandre Jourdain s’est alors tourné vers la ventilation dynamique. Les références techniques sur ce sujet étant rares, il a fait des recherches personnelles auprès de plusieurs fournisseurs et a porté son choix sur Tuffigo Rapidex. Il a installé lui-même les six extracteurs – un au-dessus de chacune des cases qui n’est pas voisine d’un ventilateur – et les trappes d’entrée d’air. Pour les réglages, Alexandre Jourdain a aussi dû un peu tester par lui-même. Pour l’hiver, il règle l’équipement sur une température de 10 °C dans le bâtiment pouvant varier de 5 à 15 °C selon la météo, et pour l’été sur une température de 20 °C pouvant varier de 15 à 25 °C. « Dès que la température dépasse 25 °C, les jeunes bovins en pleine croissance marquent le coup, observe l’éleveur. L’idée n’est pas de climatiser le bâtiment toute l’année, mais de lisser les variations saisonnières de température extérieure au fil des journées, de faire circuler l’air de façon homogène afin d'évacuer l’humidité et l’ammoniac. » L’investissement total s’est élevé à près de 22 000 euros. « J’avais calculé un retour sur investissement en cinq ans. Mais étant donné les économies de frais vétérinaires et le gain de GMQ que j’ai obtenus, cette installation sera amortie en trois ans et demi », explique Alexandre Jourdain, qui pèse ses jeunes bovins tous les deux mois. Les frais vétérinaires moyens sont réduits de trois quarts, et le GMQ moyen a progressé de 200 grammes. La facture d’électricité a par contre gonflé de 600 euros par an.

L’éleveur est donc très satisfait de son investissement. Auparavant, les jeunes bovins étaient vaccinés à leur arrivée contre les virus RSB et Pi3 et contre Mannheimia haemolytica. Il fallait quand même ensuite soigner beaucoup d’entre eux. « Quand la ventilation dynamique a été installée, j’ai continué à vacciner les premiers lots, et aucun animal n’a été malade. Maintenant, je ne vaccine plus et je ne soigne qu’un ou deux jeunes bovins par bande pour maladie respiratoire. Cela m’a permis de beaucoup réduire l’utilisation d’antibiotiques, ce qui est important comme objectif aujourd’hui. » Cela présente aussi le gros avantage d’avoir rendu le travail de l’éleveur beaucoup plus serein. « Les taurillons sont devenus très calmes. Il n’y a plus de bagarres. »  Les moteurs ronronnent en permanence. La litière est sèche, et les animaux sont très propres. Une certaine économie de paille a d’ailleurs été observée.

Des animaux très calmes et un gain de 200 g de GMQ

Le bâtiment reste toujours fermé et la ventilation n’est jamais coupée. Si une panne de secteur se déclare, l’éleveur reçoit une alerte sur son smartphone et une batterie de secours permet d’ouvrir automatiquement les grandes portes (sans quoi les animaux pourraient rapidement être étouffés). Cela s’est produit lors de la tempête de janvier dernier, pendant laquelle l’alimentation en électricité a été coupée pendant trois jours. Quelques taurillons se sont d’ailleurs mis à tousser. Ce matériel est robuste. Ce sont de petits moteurs électriques simples. Il devrait durer un bon moment.

Alexandre Jourdain a en même temps installé un système de brumisation, qui est réglé sur 20 °C. Si la température dépasse 25 °C, environ cinq impulsions de deux secondes se déclenchent par minute, ce qui refroidit l’air sans mouiller sur le couloir d’alimentation et la moitié de la profondeur des cases.   

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