Aller au contenu principal

Organisé pour gérer un mois de février éprouvant

Chez Patrice Guyard, la plupart des veaux et agneaux naissent en février, mois le plus éprouvant côté temps de travail.

« Quand arrive février, je prends des vitamines ! », explique avec le sourire Patrice Guyard, éleveur à Crux-la-Ville dans la Nièvre. Sur son exploitation, l’emploi du temps est tendu de mi-janvier à fin mars, avec un pic en février, quand naissent la plupart de ses veaux et agneaux. « Il y a dix ans, mon père passait du temps à la surveillance. Cela me permettait par exemple de ne pas avoir à faire d’échographies. Le coup d’œil paternel suffisait. » Mais ce dernier a peu à peu levé le pied. Patrice Guyard a simultanément fait évoluer sa conduite d’élevage. Il a groupé vêlages et agnelages de façon à avoir des lots homogènes et simplifier les interventions. Le choix des dates de mises-bas vise surtout à caler la période des forts besoins des deux troupeaux sur la saisonnalité de la pousse de l’herbe. Les veaux ne restent guère plus de deux mois en stabulation et sont vendus maigres à un poids objectif de 415 kg pour les mâles et 375 kg pour les laitonnes. La plupart des réformes sont fines.

Classiquement rentrées au 10 décembre, vaches et génisses ont des rations basées sur le foin et l’enrubannage. Les 120 brebis et 30 agnelles Suffolk ne rentrent, elles, guère que pour l’agnelage. Groupage des mises-bas et pic de travail hivernal n’empêchent pas une bonne productivité des deux espèces, mais la progression numérique des deux troupeaux s’est traduite par des investissements en matériel (quad, parc de tri ovin, pailleuse, dérouleuse) et en bâtiment (stabulation et hangar de stockage, réaménagement d’un hangar en bergerie) de façon à améliorer l’efficience du travail. « Je suis seul sur l’exploitation, avec les coups de main ponctuels mais appréciables de mon fils qui travaille à l’extérieur. Pour les bâtiments, j’ai donné priorité aux bovins. Ce sont eux qui les utilisent le plus longtemps. »

Les bilans travail réalisés à dix ans d’intervalle par Christophe Rainon, plus particulièrement en charge des ovins à la chambre d’agriculture, attestent que même si l’exploitation est plus productive, les investissements n’ont pas empêché la charge de travail d’augmenter d’année en année. Comparativement à 2007, Patrice Guyard travaille davantage (200 h de plus de travail d’astreinte par an). Pas facile de détendre cette situation. La volonté est de rester sur ces agnelages de février afin d’utiliser au mieux l’herbe de printemps pour faire des croissances à moindre coût et vendre la majorité des agneaux en mai et juin. Les vêlages centrés sur février sont aussi analysés comme les mieux adaptés. « Les cases de ma stabulation seraient sous-dimensionnées si j’optais pour des vêlages de début d’hiver. Des vêlages précoces se traduiraient par une consommation de paille accrue, et même si les taureaux sont achetés en station d’évaluation en donnant priorité aux facilités de vêlage, je tiens aussi à passer sereinement les fêtes de fin d’année. »

Certaines évolutions sont envisagées

Pour autant, certaines évolutions sont envisagées. Actuellement les concentrés sont distribués au seau mais l’achat d’un godet mélangeur est à l’étude. Déléguer à une entreprise la conduite des cinq hectares de céréales est une autre possibilité, mais sans grand effet sur le pic de travail de février. « Les cultures ne me passionnent guère et mon matériel n’est pas très performant. » Autre solution envisageable, l’embauche à temps partiel d’un salarié dans le cadre d’un groupement d’employeur de façon à alléger le pic de travail hivernal.

Les plus lus

<em class="placeholder">Exploitation canadienne en élevage bovin allaitant (chez Richard et Ganet Rey, éleveurs dans le Manitoba). agriculture canadienne. production de bovins viande de race ...</em>
« Les taxes américaines provoqueraient probablement une chute abrupte des exportations de bœuf des États-Unis vers le Canada »

Tyler Fulton, président de l’association canadienne de l’élevage allaitant, analyse les risques que provoqueraient des taxes…

<em class="placeholder">Le caillebotis est à hauteur du couloir d&#039;alimentation et occupe 3,5 m de large derrière les cornadis. Le malaxeur fonctionne une dizaine de minutes par jour.   </em>
Élevage bovins viande : « avec mon bâtiment caillebotis et aire paillée, j’utilise 5 kg de paille par jour par vache suitée »

Dans le Puy-de-Dôme, Samuel Poughon a opté, il y a une dizaine d’années, pour un bâtiment avec un caillebotis sur 3,5 m…

<em class="placeholder">Pauline Garcia salon de l&#039;agriculture</em>
Les bovins sont sensibles à la musique

Enrichir l’environnement des veaux, relaxer le troupeau, masquer des bruits gênants… Diffuser de la musique dans les bâtiments…

<em class="placeholder">bâtiment vaches allaitantes aire raclée</em>
Élevage bovins viande : « Un bâtiment avec pente paillée et aire raclée économe en paille pour mes vaches blondes d’Aquitaine »

Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente…

<em class="placeholder">Vaches aubrac dans la stabulation paillée avec de la plaquette de bois. Certaines sont couchées.</em>
Élevage bovins viande : « La plaquette de bois complète la paille dans l’aire paillée de mes vaches aubrac »

Jean-Christophe Lacombe, à Flagnac en Aveyron, utilise depuis dix ans la plaquette de bois comme litière pour ses vaches…

charolaise vêlage
La provision pour augmentation de la valeur du stock de vaches est-elle intéressante ?

La déduction fiscale 2024 devient provision en 2025 et même, en pratique, une prime à l’augmentation du cheptel.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande