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« Nos six bâtiments d’engraissement de taurillons sont paillés en un quart d’heure »

Au Gaec de la Jousselinays, en Ille-et-Vilaine, l’automate de paillage participe au bien-être des 600 taurillons parthenais à l’engraissement et au confort de travail des trois associés.

« Notre temps d’astreinte pour le paillage a été divisé par cinq grâce à l’automate. D’une heure et quart par jour avec la pailleuse, nous sommes passés à quinze minutes pour charger six balles carrées et vider le piège à poussière », apprécient Mickaël et Alain Boursault, deux des trois associés du Gaec de la Jousselinays à Noyal-Chatillon-sur-Seiche, en Ille-et-Vilaine. Installé depuis un an et demi par la société Tech’Agri Ouest, le robot Schauer Strohmatic Air ASD paille la totalité des six bâtiments que compte le site. « Les six stabulations couvrent plus de 1 000 m² d’aire paillée, abritant jusqu’à 600 taurillons de race parthenaise en engraissement. » Outre un gain de temps et de confort de travail, le paillage automatisé améliore le bien-être des animaux. « La paille broyée et défibrée, répartie uniformément deux fois par jour, offre une litière absorbante. Les taurillons sont toujours propres ! Et comme la paille est dépoussiérée, l’ambiance est plus saine lors du paillage », observent les deux éleveurs. Le curage du fumier est réalisé toutes les deux semaines pour alimenter le méthaniseur. « Son incorporation est plus rapide que lorsque l’on utilisait de la paille longue. Sa structure plus fine est potentiellement plus méthanogène, bien que difficile à quantifier du fait de l’évolution simultanée d’autres intrants. »

Une quantité de paille maintenue

Après le curage, le premier paillage est mis en œuvre à l’aide de la pailleuse que les éleveurs ont conservée. « Nous préférons mettre une première couche épaisse de paille longue. Le robot applique ensuite de fines couches », reconnaissent les associés. À raison de deux paillages, le robot applique chaque jour 4,5 kg de paille par taurillon. Le Gaec en utilise ainsi près de 1 000 tonnes par an, majoritairement achetées. « Nous n’avons pas diminué notre consommation avec l’automate, préférant privilégier le bien-être et l’approvisionnement de la métha. La paille présente en quantité assure aussi la complémentation de l’alimentation des taurillons, indique Alain Boursault. Mais si son prix venait à flamber, nous aurions de la marge pour réduire les quantités. » Des économies de paille de 30 à 40 % sont généralement observées dans les élevages passant de la paille longue au système Schauer.

Implanté sous un hangar de stockage, le cœur de l’installation comprend une table d’alimentation fermée où sont déposées chaque matin les six balles cubiques. Un tapis les fait avancer vers deux vis de démêlage, qui déposent la paille longue sur une vis alimentant un broyeur. Celui-ci est doté d’un rotor à multicouteaux entouré d’une grille de calibrage.

Une paille coupée à 32 mm et défibrée

« On a choisi un modèle de grille qui permet de couper des brins de 32 mm. Comme la paille est recyclée dans le broyeur tant qu’elle n’a pas atteint la longueur pour passer la grille, elle est en même temps défibrée », précise Mickaël Boursault. Le broyeur est précédé d’un piège à cailloux. « Pour garantir la sécurité, un capteur d’étincelle placé à la sortie du broyeur arrête automatiquement l’installation. Le système anti-incendie comprend aussi des sprinklers dans la zone de stockage des balles. Leur alimentation en eau sous pression est contrôlée à chaque démarrage de l’automate. » Sortie du broyeur, la paille arrive dans un cyclone où elle est dépoussiérée pour ensuite être propulsée par une soufflerie principale. « Le piège à poussière doit être vidé une fois par jour. Nous bénéficions d’un nouveau système d’injection d’eau qui crée une matière moins volatile et plus facile à reprendre au godet », indique Mickael Boursault.

Un circuit de paillage de 500 mètres de long

La paille est orientée par l’intermédiaire d’une vanne deux voies, sorte d’aiguillage, dans l’un des deux circuits alimentant les différents bâtiments. Dans chaque stabulation, le tuyau de paillage est suspendu à la charpente par des chaînes à hauteur suffisante pour ne pas gêner le passage de la chargeuse lors du curage. Une turbine intercalée tous les 50 mètres de tuyau maintient un flux régulier. « Pour traverser l’ensemble des bâtiments et les connecter entre eux, le circuit mesure environ 500 mètres de long. Huit souffleries relais ont ainsi été installées », détaille Alain Boursault. Le circuit pneumatique est ponctué de canons rotatifs qui épandent la paille au-dessus des cases sur une surface de 10 mètres par 15. « Ces diffuseurs sont alimentés en paille l’un après l’autre par l’intermédiaire d’une vanne deux voies. Pour appliquer la quantité de paille voulue, chacune de ces têtes s’active pendant sept minutes deux fois par jour. Sachant que l’installation en compte 28, l’automate fonctionne environ sept heures par jour. »

Une paille sèche pour éviter les bourrages

En fin de cycle, l’alimentation en paille est stoppée, tandis que la ventilation se poursuit pour vider complètement le circuit et limiter les risques d’humidité. « À partir du moment où la paille est bien sèche et pas terreuse, les bourrages sont quasi inexistants. Les quelques cas où ils se sont produits étaient liés à un dysfonctionnement d’une vanne. » Si le dispositif a demandé un certain temps de mise en route pour bien ajuster tous les paramètres, son entretien est très succinct. « Ça se résume pour l’instant à quelques graisseurs sur l’installation de préparation de la paille et au renouvellement des couteaux du broyeur », assurent les deux éleveurs.

En chiffres

600 places de taurillons parthenais

6 stabulations

1 000 m² d’aire paillée

1 000 t de paille consommée

7 heures de paillage par jour

4,5 kg de paille par taurillon

15 minutes d’astreinte journalière

292 000 euros d’investissement

Des canons de paillage pilotés avec précision

Pour couvrir de manière homogène une surface rectangulaire de 10 mètres par 15, chaque tête de paillage pivote à vitesse constante. Un système mécanique orientant un déflecteur selon l’angle du diffuseur module la distance de paillage. « Dans notre cas, on ne voulait pas pailler la zone bétonnée devant la table d’alimentation. Nous avons aussi fait rajouter une temporisation qui stoppe la rotation du canon pour mieux recouvrir les angles du rectangle, en sachant que les zones de paillage se recoupent en partie d’un diffuseur à l’autre. » La programmation s’effectue soit sur site, au moyen d’un écran tactile, soit à distance depuis le PC ou le Smartphone. « On définit les horaires, la routine dans chaque bâtiment et la durée de paillage pour chaque canon. Elle est en moyenne de sept minutes. »

Rédaction Réussir

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