Aller au contenu principal

Germain Albespy, président de Cose : « les gens ne sont pas contre nous, ils se posent des questions »

Éleveur ovin et caprin dans l’Aveyron, Germain Albespy est le président de Cose (Compréhension et communication Société élevage). Cette association regroupe éleveurs, abatteurs, vétérinaires… et vise à mieux vulgariser l’élevage auprès du grand public.

 © GAEC Albespy
© GAEC Albespy

Quelle est la genèse de votre association et quels sont ses objectifs ?

Germain Albespy - L’idée est venue en 2017. Nous sentions monter un courant de fond critique et accusateur pour l’élevage. Les réseaux sociaux lui donnaient un écho très puissant. Avec le conseil de l’agriculture française de l’Aveyron (CAF 12), nous avons voulu prendre le taureau par les cornes ! Le syndicalisme n’était pas le bon outil, d’où l’idée d’une association qui regrouperait les forces vives agricoles du département (GDS, coopératives, organisations de producteurs, syndicat des vétérinaires, MSA…). Notre objectif est d’apporter soutien et pédagogie pour que le grand public comprenne mieux les enjeux liés à l’élevage et ne pas laisser les agriculteurs seuls face aux questions voire aux attaques à l’égard de leur métier.
Nous avons réfléchi à ses statuts avec des juristes pour aller en justice si nécessaire, même si notre association n’a pas vocation à être un « outil de combat ». Mais cela nous permettra de peser dans le débat, lors d’enquêtes publiques par exemple, ou d’être invités à des réunions officielles. Pour adhérer, la cotisation est de 250 euros pour une personne morale (entreprise) et de 20 euros pour un agriculteur ou un consommateur.

Comment fonctionne cette association ?

G. A. - Elle est composée de quatre collèges : les membres fondateurs, les partenaires et membres de la filière, les agriculteurs et les consommateurs. Mais son importance réside surtout dans les groupes de travail. Nous en avons établi une dizaine. Nous travaillons tout particulièrement sur la façon dont sont abordées les questions liées à l’élevage dans les écoles, les réseaux sociaux et nous effectuons une veille de ce qui se passe sur le plan agricole dans le département.

Comment analysez-vous le rôle clé des réseaux sociaux dans la diffusion de l’information ?

G. A. - Nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’être absents des réseaux sociaux ! Dans les différents médias, il y a des journalistes qui passent leur journée sur les réseaux sociaux pour chercher de l’information ! Nous suivons tous les « #Aveyron » grâce au travail de chacun des partenaires et honnêtement, nous ne laissons pas passer grand-chose ! En un an, en postant deux tweets par semaine, un agriculteur gagne 700 followers (1) ! Le grand public est « gourmand » de sujets agricoles ! À nous d’y répondre car les consommateurs ont envie d’apprendre. Les gens ne sont pas contre nous, ils sont ignorants et se posent des questions ! Questions légitimes d’ailleurs !

Et dans les écoles, votre démarche est-elle accueillie favorablement ?

G. A. - Nous avons imaginé reprendre à zéro la façon d’aller vers le monde de l’enseignement et cela a bien fonctionné ! Nous travaillons avec des maîtres référents. Nous bâtissons ensemble un cadre de travail qui rentre dans les acquis demandés par l’Éducation nationale. Nous avons ainsi travaillé sur la saisonnalité avec des CE1 et des CE2. Quoi de mieux qu’un élevage pour faire de la pédagogie autour des saisons ! Deux autres expériences vont avoir lieu en 2020 et, en septembre prochain, nous proposerons une formation à la carte. Il nous reste à trouver des fermes qui acceptent de recevoir les élèves. L’objectif est de travailler avec la ferme devant laquelle les élèves passent tous les jours pour aller à l’école !
* : Les followers sont les utilisateurs d’un réseau social (Twitter, Instagram…). Ils ont choisi de s’abonner au compte d’un autre utilisateur. Ce terme vient de l’anglais « follow » qui signifie « suivre ».

Le grand public est « gourmand » de sujets agricoles

Les plus lus

<em class="placeholder">Le caillebotis est à hauteur du couloir d&#039;alimentation et occupe 3,5 m de large derrière les cornadis. Le malaxeur fonctionne une dizaine de minutes par jour.   </em>
Élevage bovins viande : « avec mon bâtiment caillebotis et aire paillée, j’utilise 5 kg de paille par jour par vache suitée »

Dans le Puy-de-Dôme, Samuel Poughon a opté, il y a une dizaine d’années, pour un bâtiment avec un caillebotis sur 3,5 m…

<em class="placeholder">Pauline Garcia salon de l&#039;agriculture</em>
Les bovins sont sensibles à la musique

Enrichir l’environnement des veaux, relaxer le troupeau, masquer des bruits gênants… Diffuser de la musique dans les bâtiments…

<em class="placeholder">bâtiment vaches allaitantes aire raclée</em>
Élevage bovins viande : « Un bâtiment avec pente paillée et aire raclée économe en paille pour mes vaches blondes d’Aquitaine »

Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente…

<em class="placeholder">Vaches aubrac dans la stabulation paillée avec de la plaquette de bois. Certaines sont couchées.</em>
Élevage bovins viande : « La plaquette de bois complète la paille dans l’aire paillée de mes vaches aubrac »

Jean-Christophe Lacombe, à Flagnac en Aveyron, utilise depuis dix ans la plaquette de bois comme litière pour ses vaches…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande