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Les Bordes : un atelier expérimental d'engraissement tout automatisé

L'équipe de la ferme expérimentale des Bordes et ses partenaires ont organisé une journée portes ouvertes le 20 juin 2018 à l'occasion de l'inauguration de son nouveau bâtiment d'engraissement automatisé.

 

 

La ferme expérimentale des Bordes, située à Jeu-les-Bois dans l'Indre, s'est dotée d'un nouveau bâtiment pour l'engraissement et la finition de bovins viande. En fonctionnement depuis juin 2017, son objectif est de produire des références, avec par exemple des rations à base d'herbe, aussi bien sur jeunes bovins (mâles et femelles) que sur vaches de réformes, dans un département où la finition des animaux est moindre.

Il va permettre, grâce à une puissance expérimentale décuplée, de produire et de diffuser dans un laps de temps réduit, des références techniques sur l'engraissement.

« Dans le passé, nous disposions d'un bâtiment de 70 places d'engraissement avec un potentiel d'expérimentation limité et où tout était fait manuellement. Nous avons décidé d'en construire un de 200 places d'engraissement (10 cases de 20 animaux) avec une quarantaine de 80 places où presque tout est automatisé afin de répondre, dans un laps de temps restreint, à une question bien précise issue du terrain sur une donnée technique. Avec une capacité expérimentale plus importante (multipliée par 2,5), nous pourrons également améliorer notre réactivité face aux dérèglements des marchés, en diminuant le nombre d'années nécessaires pour valider nos conclusions », explique Jean-Paul Girault, président de l'OIER des Bordes (organisme inter-établissements du réseau Chambres d'agriculture) et éleveur de vaches allaitantes à Chasseneuil dans l'Indre, avant d'ajouter, « cet outil est à ce jour un peu novateur. Ce n'est pas un bâtiment type. Ici on a tout cumulé pour être performant expérimentalement (rigueur dans les observations, dans les quantités distribuées...) et disposer de références techniques et économiques de qualité optimale, ce qui représente un investissement important. Cela n'empêche pas un éleveur de se pencher sur les différents modules qui, pris séparément et adaptés à sa propre situation, sont reproductibles chez lui, notamment dans une réflexion sur l'automatisation de certains points. »

 

Précision des mesures, diminution de la pénibilité et meilleure sécurité

 

Le bâtiment est novateur sur plusieurs points : alimentation, paillage, contention, raclage, ventilation. La précision des mesures va être optimisée grâce à la mise en place de systèmes automatisés pour l'alimentation et le paillage. Le robot d'alimentation, adapté aux contraintes expérimentales (capacité nourricière de 600 à 700 animaux), apporte déjà une grande fiabilité dans les mesures et permet de distribuer plusieurs rations à différents animaux et ce, plusieurs fois dans la même journée. Actuellement, il distribue deux fois par jour la ration à chaque lot et la repousse trois fois par jour.

Le paillage est réalisé une à deux fois par jour à l'aide d'une pailleuse à turbine suspendue, gérée manuellement à l'aide d'une télécommande.

L'automatisme du matériel dédié à la pesée, à la contention et à la mise en lots des bovins assure une simplification du travail mais aussi et surtout la sécurité à une main d'oeuvre entièrement salariée, lors de la manipulation des animaux.

Deux racleurs hydrauliques acheminent par ailleurs le fumier vers la fumière couverte (trois à quatre mois de stockage) qui se situe à l'extrémité du bâtiment.

Enfin, les filets brise-vents sont reliés à une station météo avec capteurs intérieurs et extérieurs qui déclenchent leur ouverture ou fermeture, selon la température et l'hygrométrie. En cas de vents importants ou de pluie, ils se referment ainsi automatiquement. D'autre part, le choix s'est porté sur un bâtiment lumineux avec dôme éclairant, de nombreux translucides et une faîtière de 10 centimètres pour le confort des animaux.

 

Une phase d'adaptation et de prise en main

 

Les automates de ce nouveau bâtiment ont diminué la pénibilité du travail des salariés pour lesquels les contraintes expérimentales sont pesantes (toutes les rations étaient jusqu'à présent pesées, préparées et distribuées à la main). « Un apprentissage a été nécessaire pour les utiliser. Le temps gagné à ne plus distribuer l'alimentation et le paillage a été mis à profit pour d'autres activités telles que la surveillance, l'entretien courant (graissage, affûtage...) des automates et l'enregistrement des données via des logiciels informatiques. On peut par ailleurs se concentrer davantage sur le pilotage de l'alimentation et le suivi sanitaire des animaux. Le métier évolue. Le smartphone devient un outil de travail », observe Philippe Maugrion.

Pour l'instant aucun n'essai n'est conduit. « Les différents lots d'animaux présents servent à tester les outils (étalonnages) et à les prendre en main. Les premiers essais commenceront à l'automne 2018 », note Émilie Bouriel, responsable administrative de l'OIER ferme expérimentale des Bordes.

Le bâtiment d'élevage et la fumière (comprenant gros oeuvre et terrassement, y compris du site) ont représenté un investissement de 803 000 EUR et les équipements (systèmes de paillage, d'alimentation, de contention - pesées, et raclage, tubulaires) 438 000 EUR. "Cet investissement a été réalisé dans le cadre de marchés publics car l'OIER Ferme des Bordes est un établissement public. Ces coûts d'investissements ne sont donc pas à ramener à la place comme sur une exploitation classique."

 

Après une année de construction puis pratiquement une de fonctionnement, le nouveau bâtiment dédié à la mise en place d'essais sur l'engraissement ouvrira ses portes au public le 20 juin sur le thème « Engraisser dans nos territoires avec des équipements automatisés ». Différents ateliers permettront de comprendre les choix techniques réalisés pour ce bâtiment dans un contexte de site expérimental. Automatisation, construction, rations, mise en place des lots, échanges céréaliers-éleveurs, besoins de la filière seront autant de thèmes abordés.

 

Le système d'alimentation robotisé

La cuisine du robot d'alimentation est constituée de quatre zones de stockages pour mettre quatre fourrages différents, remplis une à deux fois par semaine à l'aide d'un téléscopique. « Un système de coupe vient débiter, selon le programme, la quantité nécessaire de fourrages qui tombe sur un système de peson géré par le robot. Dès que la quantité voulue est atteinte, le système de coupe s'arrête, le tapis convoyeur se met en mouvement et amène le fourrage jusque dans le bol mélangeur dans lequel pourra se rajouter si besoin les compléments (quatre possibles) stockés à l'extérieur et acheminés via des vis. Et enfin, le robot pourra intégrer de l'eau et/ou des minéraux (2) à la ration, selon la programmation choisie », explique Philippe Maugrion, technicien de l'OIER des Bordes.

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