Aller au contenu principal

[Covid-19] Les abattages de vaches et de jeunes bovins ralentissent

Les abattages de vaches sont en baisse de 20 % sur les dernières semaines. En semaine 14, le cours de la vache U augmente de 8 centimes. Pour les jeunes bovins, les abattages et les cours sont orientés à la baisse. Ils perdent 4 à 5 centimes.

graph cotations vaches avril 2020
Institut de l'Elevage

« Le rythme des abattages des réformes est en net recul pour la deuxième semaine consécutive » constate Philippe Chotteau, responsable du département Economie de l'Institut de l'Elevage, lors du point hebdomadaire de conjoncture qu’il a animé le 9 avril 2020. En semaine 14, le cours de la vache U augmente de 8 centimes, à 4,48 euros/kgéc, alors que celui de la vache O flanche (- 8 centimes, à 2,94 euros/kgéc). Les vaches R et P sont dans des situations intermédiaires.

Pour les jeunes bovins, on assiste à une baisse généralisée des cours de 4 à 5 centimes selon la catégorie, alors même que les abattages sont en reflux, en raison de quelques difficultés sur les marchés. "Les exportations semblent correctes sur l’Italie, un peu plus difficiles sur l’Allemagne, et égales sur la Grèce » résume Philippe Chotteau. « L’autre moitié des débouchés des jeunes bovins français est le marché intérieur, et notamment la région de l’Est qui est très durement touchée par l’épidémie. »

Sur le marché du maigre, les cours des broutards se maintiennent globalement à un niveau correct, certes un peu moins élevé qu’en 2019 à la même période. « Nous arrivons à l’étiage des disponibilités en broutards à cette époque de l’année. » Les exportations vers l’Italie se maintiennent sur les quatre semaines passées au même niveau à 1% près qu’en 2019. Les envois en vif sur pays tiers sont devenus par contre incertains car les exportateurs ont des difficultés. L’Algérie fait face à de graves problèmes économiques à cause de la chute du prix des hydrocarbures. Il est aussi très difficile actuellement de faire fonctionner les assurances paiement de la Coface ou autre, et les bateaux risquent d’être mis en quarantaine à l’approche des ports. Les envois vers la Tunisie sont stoppés.

Pour la consommation, on ne dispose pas encore d’indicateur précis portant sur les dernières semaines écoulées. Sur la période allant du 16 mars, date de début du confinement, au 5 avril (semaines 9 à 14), l‘indicateur IRi fait état d’une consommation en grande surface de produits frais, dont fait partie la viande bovine, en hausse de 9 %. Celle des surgelés (tous produits confondus) est en hausse de 41 %.

En ce qui concerne les viandes hachées (toutes espèces), l’indicateur IRi sur ces mêmes semaines 9 à 14 donne une augmentation de 24 % des achats en frais et de 60 % en surgelé.

Les gammes proposées dans les grandes surfaces sont recentrées autour des produits standards, dont font partie le haché et la viande bovine en général. D’autre part, avec les enfants à la maison et peu de temps disponible quand on télétravaille pour cuisiner à midi, et avec son tarif modéré, le steak haché est plébiscité.

Autre observation, les hypers perdent plutôt des clients au profit des supers, des proxis et du e-commerce car les français cherchent vraisemblablement à faire leurs courses près de chez eux rapidement. « En grande surface, 25 % seulement des rayons boucherie traditionnels seraient fermés actuellement d’après la FCD (réseau Carrefour, Auchan,..), et encore moins dans le réseau des indépendants (Leclerc, Intermarché, Super U..) » rapporte Philippe Chotteaunt le haché en frais.

On ne dispose pas de chiffres pour évaluer le niveau des achats en boucherie traditionnelle et en vente directe. 

« Il est impossible pour l’instant de bien évaluer comment les reports de consommation se font entre restauration hors domicile qui fonctionne pour 10 à 30 % de ce qu’elle était avant le confinement, importation de viande bovine qui n’est pas complètement arrêtée, et niveau actuel de consommation des français confinés. »

 

Les échanges avec l'Italie dans un équilibre précaire

« En Italie, on constate une bonne demande pour les jeunes bovins et les génisses » explique Philippe Chotteau. Les opérateurs font cependant face à plusieurs difficultés : une mauvaise valorisation de l’aloyau dont le débouché d’avant était la restauration hors foyer, un prix des peaux au plus bas avec la mise à l’arrêt des entreprises de la filière cuir, et un problème de débouché pour les vaches de réforme italiennes. Celles-ci étaient auparavant consommées en restauration hors foyer, et désormais elles sont valorisées en haché surgelé qui est peu consommé par les italiens car ils préfère le haché frais.

« Les imports de Pologne et d’Irlande sont à l’arrêt, ceux d’Allemagne sont très fortement impactés et ceux avec la France se poursuivent. Cependant, l’équilibre est précaire. » L’Italie fait désormais face à une crise économique et sociale particulièrement forte dans le Sud du pays. Le gouvernement finance des bons d’alimentation, et débloque des liquidités pour les entreprises.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">bâtiment veaux sous la mère limousines EARL de la Petrenne</em>
Veaux sous la mère : « La salle de tétée avec logettes et cases à veaux alternées est très fonctionnelle »
En Dordogne, le bâtiment pour veaux sous la mère de Marie-France et Emmanuel Jarry du Gaec De La Petrenne était un prototype…
<em class="placeholder">jeune taureau limousin pour production veaux sous la mère précocité</em>
Philippe Taurisson, éleveur en Corrèze : « Trente ans de sélection en limousine pour l’élevage de veaux sous la mère »

Philippe Taurisson, éleveur en Corrèze, mène depuis plus de trente ans un travail de sélection en race limousine pour la…

<em class="placeholder">pampa argentine vaches allaitantes
Troupeau allaitant angus rouge d’une grosse exploitation de l’Ouest de la province de Buenos Aires.</em>
Bien-être animal en élevage bovin en Argentine : aucune contrainte, sauf pour l’engraissement

Dans un contexte à maints égards hors norme européenne, la filière du bœuf en Argentine fait valoir pour le bien-être animal…

<em class="placeholder">Vitrine d une boucherie avec differents morceaux de boeuf.
Atelier de decoupe de viande. </em>
Les profondes mutations de la consommation de viande bovine
La chasse aux idées reçues. C’était un peu l’objet de la matinée de conférences proposée par Interbev lors du Sommet de l’élevage…
<em class="placeholder">Elevage de charolaises à la SCEA de Tameron, à Montillot dans l’Yonne</em>
Rations pour bovins viande : quel niveau de protéines faut-il viser ?

Bien doser les protéines des rations pour bovins viande n'est pas facile. Les risques pour les performances et la santé des…

<em class="placeholder">veau sous la mère limousine Corrèze</em>
Laurent Seguy, éleveur de veaux sous la mère en Corrèze : « Homéopathie et aromathérapie pour une conduite durable et économique »

Laurent Seguy, éleveur de veaux sous la mère en Corrèze, utilise l'homéopathie et l'aromathérapie sur son troupeau de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande