Max Chaume, président du Label « Charolais Terroir »
« Il faut que l’État remette de l’ordre »
L’érosion des ventes en boucherie et dans la grande distribution n’a pas épargné le Label Rouge Charolais Terroir. La progression de l’activité est liée à l’ouverture de nouveaux points de vente.
L’érosion des ventes en boucherie et dans la grande distribution n’a pas épargné le Label Rouge Charolais Terroir. La progression de l’activité est liée à l’ouverture de nouveaux points de vente.
Max Chaume - 2018 a été une année difficile car synonyme de profondes transformations dans la filière. Pour Charolais Terroir, à l’image de ce qui s’est passé pour les autres signes de qualité, la consommation a diminué dans la plupart des points de vente, mais nous n’avons pas encore tous les chiffres.
En 2017, malgré une consommation en baisse, Charolais Terroir avait été en augmentation sur tous les postes par rapport à 2016. Nous avions signé avec de nouveaux producteurs et avec de nouveaux points de vente. C’est cette progression du nombre de points de vente qui nous avait permis de faire passer le nombre de bovins labellisés de 8 396 en 2016 à 8 651 en 2017. Cela concernait à 95 % des femelles avec un poids moyen de carcasse de 477 kg. Chiffre sensiblement équivalent à celui de 2016. Une des difficultés de démarches telles que la nôtre est liée à la diminution régulière du nombre de boucheries traditionnelles, faute de repreneurs.
Début 2017, nous avons signé un contrat avec la société suisse Suter. Ce débouché concerne la grande restauration avec une viande maturée plus de 40 jours. Mais ce sont des volumes fluctuants en raison de la politique de contingents appliqués mensuellement par ce pays.
M. C. - La viande et l’élevage sont victimes d’une campagne de dénigrement. L’une des principales entreprises d’abattage travaillant avec notre label, la société Gesler à Haut-Valromey dans l’Ain, a été incendiée dans la nuit du 27 au 28 septembre dernier. Un véritable attentat commis par un groupuscule de marginaux qui veulent nuire et détruire.
Cela se traduit par une crise morale chez les éleveurs et la majorité des acteurs de la filière viande. Le pouvoir croissant des médias et des réseaux sociaux est un facteur aggravant. Ils ont donné un large écho aux actions des associations antiviande et antispécistes. Ces dernières ont bénéficié d’une totale liberté d’action. Il faut que l’État remette de l’ordre et fasse respecter le libre arbitre alimentaire de chacun. Il ne faut surtout pas minimiser ni sous-estimer la montée en puissance du phénomène végan. Pour le contrer, il faut une politique commerciale offensive et chercher à faire connaître notre produit auprès des jeunes consommateurs urbains en ciblant plus particulièrement les 25-35 ans qui sont encore nombreux à apprécier la viande. C’est une cible clé dans la mesure où ce seront eux les consommateurs mais également les pères et mères de famille de demain.
M. C. - Oui, car il convient d’être en phase avec la plus grande sensibilité et les attentes des consommateurs vis-à-vis de l’environnement. Nous avons notamment choisi d’exclure l’huile de palme de la composition des aliments utilisés pour la finition.
M. C. - Leur absence ouvre à mon avis un boulevard aux organisations abolitionnistes. Même si la présence de vidéosurveillance est loin d’être la panacée qui permettra de résoudre tous les problèmes, son absence permet aux abolitionnistes convaincre, avec de moins en moins de mal, nos concitoyens sur le fait que la seule solution pour supprimer la souffrance animale est de cesser de consommer de la viande. »