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Conjoncture
En bovin viande, les hausses de prix encore grignotées par le poids des charges

Les prix des gros bovins finis, toutes catégories confondues, démarrent l'année 2023 à de hauts niveaux, tirés par la pénurie d'offre. Mais la flambée des prix des matières premières, qui a encore pris de l'ampleur au second semestre, vient ternir cette embellie. 

Les faibles disponibilités tirent les prix des bovins finis vers le haut en ce début d'année, mais ces signaux de marché positifs sont rattrapés par des niveaux de charges qui ne cessent de croître.
Les faibles disponibilités tirent les prix des bovins finis vers le haut en ce début d'année, mais ces signaux de marché positifs sont rattrapés par des niveaux de charges qui ne cessent de croître.
© L.Pouchard

"Sur la première semaine de janvier 2023, les cours des gros bovins finis atteignent des niveaux inédits, bien au-dessus de ceux pratiqués dans les autres États membres", révèle Caroline Monniot, agroéconomiste à l'Institut de l'élevage (Idele), à l'occasion de la journée Grand Angle Viande le mercredi 18 janvier 2023 à Paris. 

La baisse des disponibilités continue de soutenir les cours des vaches allaitantes et des jeunes bovins français. Les réformes laitières profitent également à nouveau de tarifs orientés à la hausse. Mais ces évolutions sont "à mettre en regard de leurs prix de revient qui ont considérablement augmenté du fait de la flambée des prix des matières premières", nuance l'Idele. 

Les charges continuent de croître

En novembre 2022, l'Ipampa viande bovine (1) s'est hissé à 139,8 points, soit une progression de 16 % sur un an. Sur la même période, l’indice des prix des aliments achetés a gonflé de 27%, celui des énergies et lubrifiants de 32 % et celui des engrais et amendements a augmenté de 38 %. 

Ipampa viande bovine

 

Ces hausses de charges tous azimuts se répercutent sur les prix à la consommation. Dans le cas des viandes de bœuf et de veau, l'inflation a engendré une hausse des prix de l'ordre de 13,1 % en novembre 2022 par rapport à l'année précédente. 

Mais à en croire la consommation calculée par bilan en France, l'inflation en viande bovine n'a pas découragé les consommateurs d'acheter. En cumul sur les dix premiers mois de 2022, elle se retrouvait en progression de 1 % par rapport à l'an dernier. "Le bœuf reste une valeur sûre et relativement attractive par rapport aux autres viandes, notamment face à la volaille dont les prix ont bondi", décrit Caroline Monniot. 

Dans les perspectives, "les chiffres mènent à penser que la consommation résistera à nouveau en 2023, mais cela suppose davantage d'import pour compenser le déficit de production", poursuit-elle.

Recul des abattages et des poids carcasse

S'agissant de la production justement, 3,02 millions de gros bovins ont été abattus au total sur l'année 2022, représentant une baisse de 3,7 % par rapport à 2021. "Les vaches et génisses laitières ont été la catégorie la plus affectée en fin d'année par le déficit de production", rapporte Caroline Monniot. 

Le repli des abattages s'accompagne par ailleurs d'une baisse des poids de carcasse dans toutes les catégories. "Le coût élevé de finition et le resserrement des cotations entre les différentes conformations n'a pas incité les éleveurs à engraisser davantage leurs animaux", reprend l'experte de l'Idele. 

(1) Indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015 

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