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Bonifiche Ferraresi, vitrine de l'engraissement italien

La plus grande structure italienne d’engraissement, avec 5 000 places sur le même site, a ouvert ses portes au printemps dernier. Elle est financée par des investisseurs qui veulent en faire une ferme modèle et rentable.

C’est la ferme de tous les superlatifs, avec ses 7 200 hectares répartis sur plusieurs sites à travers le pays. Cotée en bourse depuis 1947, la ferme Bonifiche Ferraresi, a pour actionnaire de référence, depuis 2014, une holding, dans laquelle se côtoient des industriels italiens (pharmacie, autoroutes...), parmi lesquels Carlo de Benedetti, médiatique patron de presse, ou le groupe Cremonini. Bonifiche Ferraresi est issue d’une opération d’assainissement de marécages de la plaine du Pô, réalisée dans les années 1870. La terre avait été donnée à une société anglaise en paiement des travaux qu’elle avait réalisés. Racheté par la Banque d’Italie en 1942, elle a périclité. Désormais, elle est aux mains d’investisseurs privés qui ont l’intention d’en faire un pôle agricole d’excellence tout en rémunérant leurs capitaux. Longtemps consacrée exclusivement à la culture, elle est, depuis ce printemps, la plus grande structure d’élevage d’Italie sur un même site. Sur la ferme principale de 3 850 hectares, située dans la région de Ferrara, en Emilie-Romagne, dix bâtiments d’engraissement flambant neufs de 500 places chacun s’alignent dans une parfaite symétrie. Il en sortira tous les ans 10 000 jeunes bovins (60 % de mâles, 40 % de femelles).

Modèle de l’agriculture italienne

Bonifiche Ferraresi se veut la vitrine et le modèle du futur de l’agriculture italienne, à la fois sur le plan technologique, de l’intégration de la production et des réponses à apporter aux demandes sociétales. 32 millions d’investissements ont été programmés sur la période 2015-2019 pour y introduire les technologies de l’agriculture de précision et intégrer l’élevage. Un campus universitaire a été construit pour accueillir l’université de Padoue qui y conduira des recherches agronomiques et zootechniques. Elle se veut aussi un modèle d’agriculture durable, d’où l’intérêt de l’élevage pour ramener de la matière organique. La gestion de l’eau est au cœur du projet. Aux côtés des cultures traditionnelles (céréales, riz, soja, tournesol, fruits et légumes...), ont pris place des plantes médicinales pour la production de cosmétiques et suppléments à visée médicinale. Et, désormais, 1 650 hectares seront consacrés à l’alimentation des animaux (luzerne, maïs, soja). À terme, une partie sera convertie à l’agriculture biologique. Elle vise enfin l’autonomie énergétique (photovoltaïque, biogaz). Les installations énergétiques ne sont pas encore construites.

L’ambiance des bâtiments est contrôlée

L’atelier d’engraissement - si on peut encore parler d’atelier ! - est à la hauteur des ambitions des investisseurs. Dans chaque bâtiment (135 m de long, 15 m de large), sont disposés deux rangées de cases de 15 animaux (6m de profondeur, 9 m de mangeoire). Ils sont  logés sur des pentes paillées (3,6 m2/tête) orientées vers un couloir central de raclage et de paillage. Ainsi, les couloirs d’alimentation, côtés extérieurs, restent toujours propres. L’ambiance des bâtiments est contrôlée (température et humidité des étables, vitesse de l’air). Chaque case est dotée d’un puissant ventilateur. L’eau, provenant du canal d’irrigation, passe d’abord par une station de traitement. Des installations qui se veulent aussi un modèle de bien-être animal.

Un bâtiment de génisses nées en Italie

Les premiers animaux sont arrivés en mars dernier et le remplissage se poursuivait ce printemps à raison de 200 têtes (4 camions) par semaine. Les animaux seront fournis par Parma France et rachetés par Inalca. Ils sont destinés à rester six mois pour un objectif de poids vif de 700 à 750 kilos. Un bâtiment est exclusivement consacré à l’engraissement de génisses nées en Italie. La première stabulation est, elle, réservée à la quarantaine. Ils y restent 15 à 20 jours. Les cases sont fermées par des cloisons pleines pour réduire le risque de contaminations. À l’arrivée, les animaux sont pesés, vaccinés et déparasités et font l’objet de prélèvements sanguins de contrôle et à destination de la recherche. Toute l’alimentation est produite sur la ferme. La ration se actuellement de 1 kg de paille, 1 kg de foin de luzerne, 1,5 kg d’ensilage de luzerne, 8,5 kg d’ensilage de maïs, 5 kg de maïs grain humide aplati, 1 kg de maïs humide broyé et 1,2 kg de graine de soja. Deux mélangeuses assurent la distribution, pendant que 50 à 60 tracteurs se déploient sur l’ensemble de la ferme....

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