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« Beaucoup de volume pour un petit bénéfice »

Chez Amado et Carlos Morancho, engraisseurs. La bonne maîtrise de la nutrition, du coût de l’aliment et de la santé des animaux permet à ces engraisseurs d’obtenir du résultat malgré une marge à l’animal très étroite.

Amado et Carlos Morancho illustrent parfaitement le professionnalisme des engraisseurs espagnols. Tous deux vétérinaires de formation, ils font preuve d’une grande maîtrise, à la fois technique et économique, de leur activité d’engraissement. Situés dans la province de Huesca (Aragon), ils détiennent 4 500 places d’engraissement sur plusieurs sites. Ils engraissent des mâles limousins importés de France et des mâles croisés limousins issus du cheptel allaitant espagnol, ainsi que des femelles espagnoles. « Nous avons essayé toutes les races de tous les pays, disent-ils. Nous préférons le limousin au charolais parce que les poids d’abattage, de 600 à 650 kg, correspondent mieux à nos marchés. Nous pouvons les vendre aussi bien en Espagne qu’à l’exportation vers l’Italie ou le Liban. » En Espagne, ils sont vendus directement à un abatteur. Ils rentrent un camion de maigre toutes les semaines et font un vide sanitaire d’une à trois semaines entre chaque lot après un nettoyage complet de la case. Les animaux sont logés par cases dans des bâtiments de 80-90 places (130 au maximum), construits il y a 20 ans pour les plus récents, 40 ans pour les plus anciens. Les bâtiments sont ouverts côté est : l’hiver, ils se réchauffent rapidement ; l’été, le soleil a tourné au plus chaud de la journée.

Un aliment à 210-220 euros par tonne

À l’arrivée, les broutards font l’objet d’un protocole sanitaire : traitement antibiotique préventif dans l’aliment, déparasitage, vaccination contre l’entérotoxémie et les maladies respiratoires. L’aliment est également supplémenté avec un anticoccidien pendant un mois. Le coût de ce protocole est estimé entre 15 et 20 euros par veau. Associé à une très bonne surveillance par les deux vétérinaires, il permet d’obtenir une faible mortalité (0,6 à 0,8 %).

Les broutards Limousins arrivent à un poids moyen de 240 kilos. Le but est de leur faire prendre 400 kilos en 8 mois. La ration est typiquement espagnole, avec paille et concentré. Ils consomment en moyenne 8 kilos d’aliment par jour sur la durée du cycle. L’aliment est composé de maïs (50 %), gluten, orge, tourteau de soja et matière grasse (4 %). Pendant les 15 premiers jours, il contient aussi de la fibre. Entre l’ingéré et la litière, les besoins en paille sont de l’ordre de 3 kilos par animal et par jour. Son prix : 36 euros par tonne. L’aliment est bon marché également (210-220 euros par tonne en début d’année 2018). Amado et Carlos Morancho sont actionnaires de leur coopérative de fabrication d’aliment. « Nous avons construit un séchoir pour travailler du maïs de la région et nous en importons aussi », expliquent-ils.

Une marge de 30 à 50 euros par animal

En début d’année, les deux associés évaluaient leur coût de production à 1,6-1,7 € par kilo de croît dont 70 % pour l’alimentation. Ils incluent le prix du bâtiment à la valeur d’une location et des frais financiers. La main-d’œuvre se limite à huit salariés, en plus des deux exploitants, pour cultiver 1 100 hectares de terres (maïs, orge, pois, luzerne) et gérer tous les bâtiments d’engraissement. En début d’année, le prix de vente des jeunes bovins (650 kg) était de 2,55 €/kilo de poids vifs et celui des femelles (450-470 kg) de 2,35 €. La prime d’abattage s’élève à 18 € par tête. Amado et Carlos Morancho comptent sur une marge à 30 à 50 € par animal. Mais, elle peut varier de - 100 à + 100 euros. C’est en décembre et janvier qu’elle est la plus haute. « Il est plus facile de faire - 50 que + 100 ! L’activité d’engraissement représente beaucoup d’argent et beaucoup de volume pour un petit bénéfice. »

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