Les cochons nains dans les vignes permettent d’économiser en travail du sol
Adoptés par quelques domaines viticoles à travers la France, les cochons nains font l’objet d’un suivi par la chambre d’agriculture du Rhône.

Quelle est l’utilité réelle des cochons nains pour entretenir les sols de vigne ? Pour se faire une idée objective, la chambre d’agriculture du Rhône a mené quelques relevés dans des parcelles difficilement mécanisables. Fin 2023, les techniciens ont laissé quatre cochons de race Kunekune paître sur une parcelle de 500 m2, entre le 6 novembre et le 18 décembre. « L’effet visuel est confirmé par les chiffres, car le terrain est passé de 64 à 93 % de sol nu, alors que le témoin n’a pas bougé », relate Corentin Rondeau, conseiller viticole à la chambre.
Sur un second site, ils ont suivi le travail des suidés amenés à la vigne du 19 décembre au 10 janvier sur 850 m2, et ont réalisé des relevés floristiques le 7 mars puis le 5 avril. « Nous avons noté un effet sur le chiendent, poursuit le conseiller. Comme pour les ronces, la population n’est pas entièrement décimée mais l’incidence baisse. » En résumé, Corentin Rondeau estime que le travail des cochons est globalement efficace. De plus, la repousse est limitée par rapport à un passage de moutons, puisqu’ils abîment les racines des adventices.
Une logistique lourde, surtout lors des traitements
Dans l’essai en question, la présence des cochons a permis de réduire d’un passage le travail mécanique du sol. Les techniciens de la chambre vont continuer le suivi en regardant la vigueur des vignes et en analysant le sol et les sarments. « Afin de déterminer un potentiel aspect sur la fertilisation », abonde le conseiller. En attendant, il relève déjà deux inconvénients majeurs. D’une part, les cochons aiment se frotter aux piquets et aux ceps, ce qui génère un risque de casse important au débourrement. D’autre part, ils représentent une contrainte lors des traitements, puisqu’il faut les éloigner de la parcelle lors du passage. Cela complique la logistique. « Il reste encore de l’observation et de la réflexion pour savoir comment intégrer des cochons nains dans l’itinéraire technique d’un domaine », conclut Corentin Rondeau.