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« Je participe au programme Gramicombi pour tester différents leviers contre les graminées sur mes terres de groies en Charente-Martime »

Depuis 2024, le projet Gramicombi, piloté par Terres Inovia, ambitionne de tester et diffuser à grande échelle auprès des agriculteurs une combinaison de leviers pour faire face à la pression des graminées.

<em class="placeholder">parcelle de colza à l&#039;automne avec présence de graminées adventices</em>
Toutes les grandes cultures sont concernées par la problématique des graminées adventices. Comme ici sur cette parcelle de colza à l'automne.
© L. Jung / Terre Inovia

Nouvelle succession culturale, faux semis, binage, labour, mais aussi programmes herbicides : le projet Gramicombi, piloté par Terre Inovia dans le cadre du Parsada (2) pour une durée de cinq ans, a pour objectif d’approfondir les connaissances sur la combinaison des différents leviers de lutte contre les graminées adventices et de favoriser leur diffusion à grande échelle.

Trouver des solutions contre les graminées applicables sur le terrain

« À terme, l’objectif de Gramicombi est d’avoir une vision très précise de l’efficacité des différents leviers et de leur combinaison contre les graminées, d’améliorer la précision des préconisations et de parvenir à une appropriation des pratiques par un maximum d’agriculteurs », explique Fanny Vuillemin, ingénieure agronome chez Terres Inovia impliquée dans le projet.

Une des particularités du projet est qu’il associe étroitement des agriculteurs. C’est le cas de Romain Rousseau, qui cultive 240 ha à façon pour le compte de l’EARL de sa mère, exploitante à Ferrières-d’Aunis au nord de la Charente-Maritime. Ils ont répondu positivement à l’appel de la chambre d’agriculture Charente-Maritime Deux Sèvres, partenaire de Gramicombi, à la recherche de parcelles problématiques. « Nous avons été intéressés pour accueillir une plateforme d’essais pour tester des solutions sur nos parcelles de ray-grass résistants », explique-t-il.

Un système innovant élaboré avec des agriculteurs

Comme les autres plateformes mises en place en France dans le cadre de ce projet, la parcelle de 10 ha que Romain Rousseau met à disposition est composée de deux parties. 5 hectares sont consacrés à des essais systémiques qui comparent un système témoin classique avec un système innovant. Élaboré par des techniciens agronomes et un groupe d’agriculteurs, il prévoit l’utilisation d’un ou plusieurs leviers agronomiques, tels que l’introduction de cultures de printemps dans la rotation.

Casser la rotation avec des nouvelles cultures

Depuis plusieurs années, les cultures de céréales à paille s’enchaînent sur l’exploitation. « Nos sols sont des terres de groies, très superficielles, décrit Romain Rousseau. C’est pourquoi il est difficile d’introduire des cultures de printemps pour casser la rotation. » Pour autant, il souhaite expérimenter des choses car « d’ici quelques années, les terres contaminées par le ray-grass vont devenir très compliquées à cultiver ».

La viabilité économique, condition de l’appropriation par les agriculteurs

Dans la rotation de rupture sur 5 hectares, se succèdent le maïs, le tournesol, l’orge de printemps, le colza et le blé tendre. Pour cette première année en maïs, un travail superficiel à la herse étrille a été réalisé en novembre 2024 pour tenter de diminuer la pression des ray-grass (250 pieds au m2). Les semis ont été effectués le 8 mars à 60 cm avec un herbicide sur le rang suivi de deux binages plus tard. « Le deuxième binage a été très efficace sur l'inter-rang mais le rang n’était pas propre et a nécessité une intervention de rattrapage de post-levée en plein », détaille l’agriculteur. Il ajoute que l’introduction du maïs permet d’utiliser des molécules herbicides différentes.

Si fin juillet la parcelle était propre, Romain Rousseau attend la récolte pour dresser un bilan sur la viabilité économique de l’opération. « Le but est d’avoir quelque chose de reproductible », avance-t-il. L’an prochain, le même itinéraire est prévu sur tournesol. D’autres leviers de lutte seront testés au fur et à mesure de la rotation.

(1) Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures

Le dispositif Gramicombi associe partenaires techniques et agriculteurs

Les plateformes d’essais de Gramicombi sont conduites par des partenaires techniques (chambres d’agriculture, instituts techniques, coopératives et négoces). Des groupes agriculteurs ont été associés à la construction des systèmes innovants. Les plateformes sont complétées par des parcelles satellites chez des agriculteurs.

Le dispositif intègre en plus des réseaux d’agriculteurs : le réseau Objectifs cultures propres en Bourgogne-Franche-Comté (Arvalis, chambres d’agriculture départementales, Terres Inovia et Alliance BFC) et le réseau Margo, pour « maîtrise du ray-grass dans l’Ouest » (Arvalis et Chambres d’agriculture de Bretagne et de Normandie).

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