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Fromages au lait cru : Le Cnaol, la Fnec et la FNPL appellent à un plan de sauvegarde national

Face à des producteurs de fromages au lait cru fragilisés, le Cnaol et les syndicats laitiers appellent à un plan lait cru pour préserver emplois, patrimoine, savoir-faire et confiance des consommateurs.

Fromages de chèvres et paysage du Lot
Neuf Français sur dix se disent être attachés aux fromages au lait cru selon un sondage Ifop pour le Cnaol.
© D. Hardy

Rassemblé à Millau (Aveyron) les 25 et 26 septembre dernier à Millau dans le cadre du centenaire de l’AOP roquefort, le Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol) a réaffirmé son attachement au lait cru, « socle identitaire mais fragile des fromages sous appellation ». En effet, les trois quarts des fromages AOP sont fabriqués au lait cru. Si le Cnaol met en avant l’image du produits, les emplois induits ou la valeur patrimoniale des fromages au lait cru, il constate aussi que la filière subit une pression sanitaire croissante. « Malgré tous les moyens et les efforts déployés, certaines situations fragilisent la rentabilité des filières et pèsent fortement sur le moral des producteurs ainsi que de l’ensemble des maillons de la chaîne de fabrication, alors même que la confiance des consommateurs reste forte », explique le Cnaol dans son communiqué du 26 septembre.

Lire aussi : Fromages AOP en crise : les ventes de fromages de chèvre sous appellation ont chuté de 9 % en 2023

Bâtir un plan de sauvegarde du lait cru

Les fromages sous appellations appellent ainsi à bâtir un plan de sauvegarde du lait cru pour renforcer la recherche scientifique et mieux penser les risques, accompagner économiquement et techniquement les filières, soutenir la formation et la communication auprès des consommateurs et anticiper et gérer collectivement les crises sanitaires. « Le lait cru est une richesse collective, un bien commun qui fait rayonner nos territoires et notre gastronomie, assure Hubert Dubien, éleveur de vaches dans la Loire et président du Cnaol. Mais si rien n’est fait, il risque de disparaître. Sortir d’une fabrication au lait cru, c’est ne pas y revenir. Les producteurs se mobilisent chaque jour, mais seuls, nous ne pourrons pas tenir. » 

Lire aussi : Des affichettes et un livret pour défendre les fromages au lait cru

Des politiques interpelés au Sommet de l'élevage

La Fnec et la FNPL se sont associé à cette initiative en affirmant dans un communiqué du 1er octobre, que « la France ne peut pas devenir uniquement une société hygiéniste qui en viendrait à ne proposer au consommateur que des produits ultra-transformés ». Ils appellent à un plan lait cru qui doit englober la gestion des risques, la recherche scientifique, la formation ou encore l'économie. Pour préserver les fromages des terroirs, les syndicats des producteurs de lait de vache et de chèvres interpelleront les politiques au Sommet de l’élevage pour leur indiquer « qu’il est temps de saisir à bras le corps la défense de nos filières au lait cru, déjà fortement fragilisées économiquement ! »


Les fromages au lait de chèvre AOP en 2024

 Tonnage en 2024 Dont fermier (tonnes)Evolution 2024/2023Evolution 2024/2014
Banon7416-13 %+ 10 %
Brousse du Rove16160 %-
Chabichou du Poitou18845- 28 %- 53 %
Charolais8956- 17 %+ 22 %
Chavignol656180-9 %-12 %
Mâconnais526+ 18 %-17 %
Pélardon 2541520 %+ 21 %
Picodon439149-4 %- 7 %
Pouligny-Saint-Pierre15361-10 %- 46 %
Rigotte de Condrieu3232-22 %-63 %
Rocamadour1 261421-4 %+ 12 %
Sainte-Maure de Touraine1 8293530 %+ 20 %
Selles-sur-Cher1 017123-1 %+ 5%
Valençay300500 %-20 %
Total des fromages AOP6 4421 660-4 %0 %

Source : Cnaol

En 2024, 6 442 tonnes de fromages au lait de chèvre sous appellation d’origine protégés ont été commercialisé. C’est trois fois moins que les fromages AOP au lait de brebis et près de trente fois moins que les ceux au lait de vaches. Environ 70 millions de litres de litres de lait de chèvres sont nécessaires pour fabriquer ces fromages de qualité dont environ un quart dans les fromageries fermières. Si la baisse des AOP au lait de vache est maintenant arrêtée, celle au lait de chèvre se poursuit avec une baisse de 4 % sur un an.

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