Trois cents brebis au pied de la tour Eiffel
Protestant contre la recrudescence des attaques de loup, les éleveurs de moutons ont manifesté dans les rues de Paris le 27 novembre. Une rencontre devrait avoir lieu prochainement avec le ministre de l’Intérieur, la ministre de l’Écologie et le ministre de l’Agriculture pour améliorer l’application du plan loup.
Bernard Cazeneuve, Ségolène Royal et Stéphane le Foll vont organiser une réunion pour parler du loup à tous les préfets de France. Annonce faite par le ministre de l’Agriculture Stéphane le Foll, après une manifestation de quelques 500 éleveurs dans les rues de Paris et une réunion avec les représentants de la FNO. Les ministres de l’Intérieur, du Développement durable et de l’Agriculture vont donner des consignes de fermeté pour que dans chaque département touché par le loup soient organisés plus de tirs de prélèvements et de battues. Objectif : faire appliquer réellement le plan loup, malgré l’opposition systématique des écologistes sur le terrain et la prudence d’un grand nombre de préfets sur le sujet. Le plan loup prévoit la possibilité d’abattre jusqu’à 36 loups par an, par des tirs de prélèvements accordés dans les zones où les dégâts sont les plus importants. Pour l’instant, treize loups ont été tués en 2014, c’est largement insuffisant pour les éleveurs confrontés aux attaques. Selon les chiffres de la FNO, près de 7 535 moutons ont été tués par le loup cette année : 28 % de hausse sur un an. Le loup est revenu en France par le Mercantour en 1992. Depuis, il ne cesse de gagner du terrain. Sa population progresse de 15 à 20 % par an, sur une aire de répartition qui augmente de 25 % par an également. « On est dans le cadre d’une réglementation européenne qui a été mise en place à un moment où le loup était en extinction. Aujourd’hui, il est en expansion », a reconnu Stéphane Le Foll. Mikaël Tichit est éleveur ovin du côté de Saint-Alban-sur-Limagnole, il a fait le déplacement à Paris, en compagnie d’une quinzaine d’éleveurs du département et de représentants du milieu associatif (l’association des Amis de l’Aigoual, du Bougès et du Lozère notamment). Il pointe aussi du doigt l’expansion de l’animal, « au détriment des éleveurs. Au lieu de succomber à l’électoralisme, nos politiques devraient prendre ce probléme un peu plus au sérieux. Nous ne baisserons pas les bras. C’est une question d’intérêt général, c’est de l’avenir d’une profession dont nous parlons. »
La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 4 décembre 2014.